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Agrochimie : Le « Collectif citoyen pour l’agroécologie » tire la sonnette d’alarme sur les dangers des moustiques génétiquement modifiés

Publié le dimanche 16 mai 2021 à 20h59min

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Agrochimie : Le « Collectif citoyen pour l’agroécologie » tire la sonnette d’alarme sur les dangers des moustiques génétiquement modifiés

Le Collectif citoyen pour l’agroécologie (CCAE) a organisé une conférence de presse, le samedi 15 mai 2021, en marge de la Journée mondiale contre Monsanto, Bayer et l’agrochimie. L’objectif de cette rencontre avec les hommes et femmes de médias, était d’attirer l’attention sur la nécessité d’adopter l’agroécologie comme modèle agricole, en abandonnant l’utilisation des intrants chimiques qui sont non seulement nuisibles à l’environnement, mais aussi à la santé de l’homme. Le CCAE a aussi exigé l’arrêt du projet Target Malaria qui, dans le cadre de la lutte contre le paludisme, a procédé, en 2019, à un premier lâcher de moustiques génétiquement modifiés au Burkina. Pas du tout convaincu par les manipulations faites sur ces moustiques, le collectif dit craindre que le processus n’aboutisse à la création d’une arme bactériologique à travers le bricolage des insectes.

Depuis 2013, plusieurs organisations de la société civile à travers le monde manifestent contre Monsanto et Bayer, principaux acteurs de l’agrochimie, afin que prennent fin l’usage des engrais chimiques et la culture des organismes génétiquement modifiés. C’est dans ce cadre que s’inscrit le point de presse organisé par le CCAE.

Le collectif dénonce la transformation de l’environnement en « un laboratoire à ciel ouvert ». Son porte-parole, Ali Sawadogo, a affirmé que plusieurs tentatives d’introduction de cultures transgéniques telles le niébé BT et les moustiques génétiquement modifiés sont en cours au Burkina Faso.

Ali Sawadogo, porte-parole du CCAE.

« Sous le fallacieux prétexte de combattre le paludisme, le Burkina est devenu un laboratoire à ciel ouvert où les populations sont les cobayes d’une expérience hasardeuse et suicidaire. Il s’agit de la manipulation de moustiques génétiquement modifiés. Sous la houlette du projet Target Malaria, des œufs de moustiques génétiquement modifiés ont été importés de l’Imperial College de Londres vers le Burkina en novembre 2016 », a expliqué Ali Sawadogo. Il a dit craindre qu’avec les manipulations de moustiques génétiquement modifiés, le Burkina Faso ne soit le prochain foyer d’expansion de pathogènes. « Nous risquons de vivre pire que la Covid-19, car la transmission du virus se fera par les moustiques », a-t-il averti.

Quand au niébé BT, il est, selon les chercheurs, une variété génétiquement modifiée conçue pour résister aux insectes ravageurs. Le CCAE s’interroge non seulement sur les risques liés à la production en continue de la toxine BT par la plante sur la vie des sols, mais aussi sur les risques pour l’homme de consommer le niébé BT.

Les journalistes présents à la conférence de presse.

Convaincus des risques liés à l’utilisation des intrants chimiques, les membres du CCAE ont lancé un appel au ministère de l’Agriculture, afin que soient vulgarisées les pratiques agroécologiques. Un appel qui est en passe d’être entendu, selon Ali Sawadogo, puisqu’un point-focal agroécologique a même été créé au sein du ministère. Il espère donc que dans les années à venir, l’agriculture classique avec usage des engrais chimiques sera abandonnée au profit de l’agroécologie. Le ministère de la Recherche scientifique a aussi été invité à stopper les recherches hasardeuses qui mettent en péril la biodiversité et la santé des humains.

Armelle Ouedraogo
Lefaso.net

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