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Le charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

Publié le vendredi 14 mai 2021 à 14h30min

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Le charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

L’Afrique de l’Ouest fait face à une crise énergétique marquée par des délestages quotidiens dans l’alimentation en électricité. Les désagréments causés par cette situation en termes de conforts personnels ne doivent pas occulter des effets plus dévastateurs : l’incidence négative sur la perspective d’industrialisation de la région.

L’histoire de l’humanité est ponctuée par plusieurs révolutions industrielles. Toute révolution industrielle est généralement marquée par deux choses : une nouvelle source d’énergie plus dense et de nouveaux moyens de communications plus performants. Si on remonte à la période dite préhistorique, la plus ancienne révolution industrielle est sans doute la découverte du feu et du fer.

En se limitant à l’histoire récente de l’humanité, on qualifie le passage du bois au charbon, ayant une densité d’énergie plus élevée, ainsi que la mécanisation accrue des procédés de fabrications vers la fin du 18e siècle, comme étant les marques de la première révolution industrielle. La 2de révolution industrielle fut enclenchée par la découverte des hydrocarbures (pétrole et gaz) à densité énergétique plus élevée que le charbon, celle de l’électricité, et l’introduction du télégraphe électrique vers la fin du 19e siècle. Elle fut aussi marquée par l’automatisation accrue des procédés.

La 3e intervint vers les années 1970 avec la découverte de l’énergie nucléaire et l’invention de l’ordinateur. Une quatrième révolution industrielle est en cours. Elle est marquée par l’émergence des énergies renouvelables, la découverte de l’internet fixe et mobile et la généralisation de l’autonomisation des machines à travers l’intelligence artificielle.

En général, les sources d’énergie caractéristiques des révolutions précédentes demeurent toujours influentes après occurrence des suivantes. Le charbon demeure ainsi utilisé jusqu’à nos jours.

L’Asie a saisi la 3e révolution industrielle au bond. Celle-ci fut caractérisée par la nécessité de disposer d’une main d’œuvre abondante. L’Asie et notamment la Chine ont mis à profit leurs très nombreuses populations ainsi que leur niveau de vie faible à l’époque pour engranger des avantages compétitifs et devenir ainsi l’usine du monde. La Chine est en train de ravir la 4e révolution industrielle en cours, s’appuyant sur les acquis engrangés durant la précédente.

Qu’en est-il ou plus précisément, qu’en sera-t-il pour l’Afrique ? Vu l’état actuel de l’industrialisation du continent, on peut dire qu’elle a raté les révolutions industrielles précédentes. Sa capacité à saisir la révolution en cours est aussi discutable. Celle-ci consacre le passage du règne des bras valides vers celui des cerveaux valides. Vu le désastre des systèmes éducatifs un peu partout sur le continent, l’Afrique n’est malheureusement pas sur le bon chemin. Mais l’analyse des problèmes de l’éducation va au-delà du propos de cet écrit.
L’Afrique doit donc à la fois adresser les défis de l’éducation, ceux des infrastructures et de l’énergie. L’énergie est en effet le facteur le plus incontournable dans toute entreprise d’industrialisation.

Plus de deux siècles après la découverte de l’électricité, les productions ouest-africaines demeurent quasiment dominées par les centrales thermiques, généralement alimentées au diesel. Par contraste, le charbon, le gaz naturel et le nucléaire constituent les sources d’énergie électrique non-renouvelables les plus répandues dans le reste du monde. L’Afrique de l’ouest pas assez fournie en hydroélectricité doit donc considérer ces sources comme solutions durables à ses problèmes d’énergie.

Les centrales à gaz constituent une alternative aux centrales diesel mais pour des pays sahéliens comme le Burkina Faso (BFA), le Niger et le Mali qui sont loin des sources du gaz, se pose le problème du transport. Ce problème peut être résolu par la construction de pipelines mais se pose alors le problème du coût de l’investissement initial.

L’énergie solaire devrait, certes être promue, mais il faut se rendre à l’évidence que le solaire ne peut pas résoudre les problèmes d’énergie de pays à forte carence d’énergie électrique comme le BFA. L’énergie solaire n’est disponible que quand il y a du soleil, le coût de stockage demeurant prohibitif. Que se passe-t-il quand le soleil tombe ? Que se passe-t-il si le ciel est couvert pendant plusieurs jours ? Il s’agit ici d’un problème de disponibilité de l’énergie. Pour que l’énergie soit disponible en permanence, à côté de chaque centrale solaire de 100 MW, il faut aussi construire une autre centrale thermique supplétive de 100 MW, dupliquant ainsi le coût de l’investissement. Dupliquer le coût de l’investissement initial augmente le prix de kWh et se heurte à la carence de capitaux.

La capacité de l’Afrique de l’Ouest en hydroélectricité est presque exploitée au maximum. Il n’y a donc plus de marges significatives dans ce domaine.
Le charbon et le nucléaire sont les sources les moins populaires pour notre époque. Le charbon est de plus en plus décrié à cause de son potentiel de pollution. Le nucléaire est craint à cause de la psychose qui l’associe à l’arme nucléaire. Cependant des arguments ne manquent pas en faveur de leur utilisation en Afrique de l’Ouest.

En ce qui concerne le charbon, des gisements immenses existent au Niger. Les pays sahéliens comme le BFA, le Mali et le Niger devraient s’accorder pour créer des centrales au charbon dans leurs pays respectifs, alimentées par le charbon du Niger. Cela serait bénéfique pour ces pays qui mutualiseraient ainsi leurs potentialités. Le Niger bénéficierait de débouchés pour son charbon tandis que les autres pays bénéficieraient d’une énergie plus abondante.

Quant à la levée de boucliers de la part d’organisations dites environnementalistes, les Africains devraient bien se poser la question de savoir si les animateurs de ces organisations vivent les mêmes conditions qu’eux. Il est facile de décrier une source d’énergie quand on vit confortablement au chaud et au frais, à l’inverse des températures saisonnières. Par ailleurs, vu le caractère dérisoire de la contribution actuelle de ces pays africains à la pollution mondiale, la pollution résultant de l’utilisation du charbon serait toujours en deçà de leur quota de pollution institué dans les accords de Paris sur le climat. Il faut noter que le charbon fournit près de 40 % de l’électricité dans le monde.

Le nucléaire a une mauvaise presse, alimentée par son association à l’arme atomique ainsi que les risques d’accidents. L’idée même d’évoquer le nucléaire engendrera sans doute des réactions négatives de la part de certaines personnes. Toutefois, il est de notre devoir en tant que professionnel du domaine de prendre le risque de ramer à contre-courant des opinions toutes faites, pour fournir des éléments d’appréciations basés sur les faits.

D’abord, il faut signaler que l’énergie nucléaire n’est pas l’arme nucléaire. Le degré d’enrichissement de l’uranium U235 nécessaire pour produire l’électricité est autour de 3 % alors que celui pour l’arme est autour de 90 %. Certains réacteurs fonctionnent à l’uranium naturel (U238) sans besoin d’enrichissement. L’uranium U235 a une densité d’énergie de 2 à 3 millions de fois celui du charbon ou du pétrole.

Environ 10 % de l’énergie électrique dans le monde est fournie par le nucléaire. Le pourcentage de l’électricité générée par le nucléaire est 70 % en France, 40 % en Suède, 36 % en Suisse, 20 % aux USA et 30 % au Japon et en Corée du Sud. Un seul réacteur de 1000 MW fournirait tous les besoins en énergie d’un pays comme le BFA, alors qu’une centrale nucléaire comporte généralement plusieurs réacteurs. Des solutions sous la forme de petits réacteurs (100 à 300 MW) existent et seront décrites plus loin.

Il y a eu seulement trois accidents nucléaires majeurs dans le monde : Tchernobyl, Three-Mile Island et Fukushima. Ces accidents qui se sont étalés sur une période de 70 ans ont causé très peu de victimes humaines (moins de 50 victimes directes et près de 5000 victimes indirectes liées à des cancers). Par comparaison, le nombre de personnes victimes d’accidents de la route dans le monde chaque année est 1.2 million tandis que le nombre de morts causés par la pollution est 9 millions par an environ !

Il faut réaliser que dans le domaine du nucléaire, tout type d’accident ne se produit généralement qu’une seule fois. On prend systématiquement des mesures pour éviter que ça ne se reproduise ailleurs dans le monde. Par ailleurs, il faut noter qu’un accident dans une centrale nucléaire ne conduit pas à une explosion nucléaire, contrairement à l’imagination populaire, car le taux de concentration de l’uranium ou du plutonium est très faible.

Les seules explosions que l’on redoute peuvent résulter d’une sur-pressurisation des cuves, qui en réalité seraient des accidents mécaniques. Toutefois, ces accidents peuvent déboucher sur une libération de matériaux radioactifs dans l’environnement, ce qui est à éviter absolument. Le risque du nucléaire n’est pas nul. Mais n’est-il pas hypertrophié dans notre imagination ? Est-il objectivement plus élevé que d’autres risques que nous sommes prêts à supporter quotidiennement ? Telles sont les questions qu’il faut examiner.

Il y a de nouveaux types de réacteurs nucléaires, modulaires, petits en taille, qui peuvent être pratiquement transportés sur place pour être assemblés. Certains de ces nouveaux types de réacteurs sont intrinsèquement sécuritaires. Le principal risque dans le nucléaire peut provenir d’un problème de refroidissement de la cuve ou un problème de réaction incontrôlée, pouvant déboucher sur une sur-pressurisation des cuves.

Dans ces nouveaux types de réacteur, le combustible baigne dans une substance qui modère intrinsèquement la réaction quand la température monte en bloquant la capacité des noyaux à absorber des neutrons pour se fissurer et limitant ainsi toute possibilité de réactions incontrôlées. Ces réacteurs qui génèrent une puissance de l’ordre de 100 à 300 MW, similaires à ceux déjà déployés dans les sous-marins nucléaires ou bateaux ice-breaker, peuvent constituer la solution aux besoins énergétiques des pays sahéliens.

Bien entendu, pour que l’Afrique de l’Ouest aille vers le nucléaire, il faut investir dans la formation des ingénieurs. Il faut planifier longtemps à l’avance. Pour anticiper les besoins énergétiques du Burkina Faso dans dix ou vingt ans, il faut commencer à planifier dès aujourd’hui. Il est très peu probable que les centrales thermiques ou solaires puissent répondre à ces besoins. Des solutions existent : s’appuyer sur les nations qui maîtrisent déjà la technologie pour construire et opérer les centrales nucléaires. Des pays africains comme le Rwanda et l’Égypte ont déjà signé des accords avec Rosatom pour la construction de réacteurs nucléaires.
Les contraintes liées à l’énergie nucléaire sont, certes, plus nombreuses mais des solutions à ces contraintes existent même si l’espace offert par cet article ne permet pas de les aborder toutes.

Quant à ceux qui s’opposent à ces sources d’énergie, en puisant leurs idées notamment auprès de la bien bien-pensance internationale, il faut se poser encore la question de savoir si ceux qui génèrent ce genre d’idées vivent dans les mêmes conditions que les Africains. Il y a fort à parier que si les pays d’où sont originaires ces organisations subissaient des délestages et vivaient dans un désert d’industrie et d’infrastructures, celles-ci auraient du mal à recruter. L’environnementalisme par procuration est suspicieux !

Si nous acceptons l’idée de vivre comme en campagne sans électricité, cuisiner au bois (de plus en plus rare), mettre de côté nos smartphones, ne pas consommer de produits industriels, etc., on peut pourfendre ces formes d’énergie. Toutefois, on ne peut pas vouloir les avantages de la modernité en se plaignant des délestages et en même temps rejeter ce qui nous permettra d’en bénéficier.

La question de l’électricité se posera de façon plus aiguë dans les années à venir quand on sait que des plans existent pour se débarrasser des véhicules à moteurs thermiques et aller vers des véhicules électriques à l’horizon 2030-2040. Si on n’arrive pas à satisfaire la demande actuelle en électricité, il faut attendre que tous les véhicules thermiques deviennent électriques pour voir comment cette demande va s’envoler.

L’enjeu pour des pays sahéliens comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger se trouve aussi dans le prix du kWh. Il ne suffit pas d’élargir la production d’électricité. Il faut surtout diminuer le prix du kWh pour offrir à l’industrie la chance d’être compétitive. Le prix du kWh au BFA, déjà subventionné et à peu près égal à celui du Mali, est 2 fois plus élevé qu’en Côte d’Ivoire et 3 fois plus qu’au Ghana et au Nigeria. Dans ces conditions, pourra-t-on être compétitif vis-à-vis de ces pays ?

Il faut donc se départir du doute technologique qui immobilise l’Afrique pour envisager des sources d’énergie moins chères. Ces sources permettraient de développer la technologie et l’industrie pour nous mettre en position de pouvoir opérer notre transition énergétique vers les énergies renouvelables, quand les coûts de stockage et de restitution seront plus favorables.

Téguewindé Sawadogo, PhD., X2003
R&D scientist,
Promoteur de LOHORM Technologies (lohorm@lohorm.tech)

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2021 à 11:59, par citoyen En réponse à : Le Charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

    Merci petit frère pour cette réflexion d’interêt....

  • Le 14 mai 2021 à 12:33, par SANOGO En réponse à : Le Charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

    Ce sont THEORIQUEMENT de bonnes propositions mais faut voir si PRATIQUEMENT c’est réalisable :
    1 - Que ce soit le nucléaire ou le charbon, cela necessite beaucoup d’eau, alors que nous sommes dans des pays où la ressource eau est celle qui manque le plus.
    2 - vous n’etes pas sans savoir que nos pays vivent de la bourses des occidentaux (gouvernements et ONG) ; donc ça m’étonnerais qu’ils donnent leur ok pour de tels projets dans nos pays
    3 - Vous pensez vraiment que nos pays sont aussi bien organisés pour conduire de tel projet (construire des centrales au charbon en comptant sur l’exploitation eventuelle du charbon au niger) ?? Et puis cela va prendre combien d’années ?
    Pour moi , pour le court terme construisons des centrales thermiques fonctionnant au fuel (différent du gasoil et moins chers que celui-ci) et augmentons les capacités et la qualité transite de nos lignes électriques d’interconnexion entre pays

  • Le 14 mai 2021 à 13:09, par Gervais En réponse à : Le charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

    Tres bel article exprimant un point de vue courageux et.sutout intelligent. Les centrales nucleiares de moyenne puissance localisees dans les pays disposant de sources d eau pour le refroidissement et constrution de lignes haute tension de forte capacite ( 735 a 1000 kv) pour les ravitailler les pays de l interland.
    C est a cette seule condition pour rencontrer la demande tout en offrant de.l.electricite moins couteuse

  • Le 14 mai 2021 à 13:31, par Oubda Kassoum En réponse à : Le charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

    Quand j’entends les experts comme ce monsieur ou comme Zeph proposer le nucleaire comme solution a nos problemes d’energie, je me rends compte qu’il y a une intelligence liee aux diplomes et une autre forme d’intelligence pratique qui peut echapper mm aux plus grandes sommites dans un domaine precis et c’est notamment le cas avec le nucleaire.
    Ces experts savent mieux que quiconque que le nucleaire est la seule technologie qui comporte des risques monumentaux incontroles et incontrolables de nos jours.Il savent par exemple que mm des pays tres avances technologiquement et scientifiquement comme le Japon et l’allemagne avec l’extreme sophistication de leurs technologies de pointe ,la qualite exquise de leurs ingenieurs ne peuvent mm pas evaluer les risques et les dangers que presente cette technologie.Ils savent pertinemment qu’en cas d’incident les consequences sont toujours dramatiques ,dantesques voire apocalyptiques.Les facteurs de risques sont multiples : un reateur nucleaire peut fondre comme c’etait le cas a FUKUSHIMA au japon il y’a 10,ou l’incident de l’ilot de Three miles en 1979,ou le desastre de Chernobyl en 1986 .Tous ces incidents continuent de produire de la radioactivite et les consequences mm souvent a des milliers de km sont catastrophiques pour la sante des humains des animaux et des plantes.le probleme de stockage des dechets nucleaires sont mm pour les pays developpes une sorte de quadrature du cercle c’est a dire un probleme latent insoluble sachant que les particles nucleaires sont tjrs actifs mm 1000 ans apres.D’autres dangers comme la negligence ,les erreurs humaines ,la menace que represente les groupes extremistes qui peuvent attaquer une centrale nucleaire ,les catastrophes naturelles supceptibles de declencher un incident nucleaire...le nucleaire est la reponse la plus facile a la demande d’energie en Afrique qui augmente de facon exponentielle avec la croissance demographique fulgurante et galopante que l’on connait sur le continent qui va en tandem avec l’urbanisation acceleree mais c’est le choix le plus perilleux et la technologie qui recele encore bcp de secrets pour l’humanite entiere et surtout les pays en developpement.La solution pour l’Afrique c’est l’energie solaire .Nous avons dans tous les pays africains plus de 300 jours ensoleilles par mois avec les rayons solaires les plus dardants du monde nous pouvons developper cette technologie tres facile a maitriser et sans gros risques.Ceux qui proposent le nucleaire comme solution ne voient que les avantages que cette technologie presente mais ils ne tiennent pas compte des risques incalculables de cette technologie.Un seul incident nucleaire peut nettoyer de la carte du monde une vingtaine de pays africains .C’est plus grave qu’une bombe atomique.

    • Le 14 mai 2021 à 15:03, par Christian En réponse à : Le charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

      Merci Mr Oubda d’avoir traduit mes pensées. Le titre de l’article m’a interpellé mais il a fallut du courage pour le lire jusqu’au bout. Je croyais qu’il y avait des arguments scientifiques mais je me suis vite rendu compte que l’auteur à soit délibérément choisi d’occulter certains faits scientifiques soit fait preuve de méconnaissance des enjeux du secteur de l’énergie. Quand le plus grand argument sur le nucléaire pour lui se résume à l’assimilation à la bombe nucléaire je crains fort que ce soit la deuxième hypothèse qui se vérifie ici. Même sur la question des petits réacteurs modulaires (PRM) la technologie est encore embryonnaire et les recherches sur la question commencent maintenant à se multiplier et vous exposer bien tous les risques qui viennent avec surtout dans notre contexte africain.
      Quand au charbon, faire sa promotion dans un contexte de crise climatique et de changement technologique est synonyme de régression technologique. Même la Chine qu’il cite en exemple s’aligne sur les nouvelles technologies et prends des actions pour fermer certaines de ces centrales au charbon. La Chine est devenue le plus grand producteur d’énergie renouvelable.
      Bref, j’ai cru lire un article scientifique mais grande fut ma déception de voir que les arguments sont fondées sur des affirmations gratuites (comme par exemple : ceux qui sont contre ces types d’énergie ne vivent pas les délestages ...).

    • Le 14 mai 2021 à 17:15, par Safiatou En réponse à : Le charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

      Je suis totalement du même avis que vous. La solution c’est le solaire, il faut concentrer les efforts à développer cette technologie. Le nucléaire c’est juste se jeter dans la gueule du loup.

    • Le 15 mai 2021 à 22:56, par Hess En réponse à : Le charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

      "je me rends compte qu’il y a une intelligence liee aux diplomes et une autre forme d’intelligence pratique qui peut echapper mm aux plus grandes sommites dans un domaine precis et c’est notamment le cas avec le nucleaire."
      Malheureusement quand j’ai lu votre commentaire, je vous ai inclus dans le groupe que vous avez défini ! Vous faites fi de façon extraordinaire de la réalité du monde et des relations entre les Etats... Il faut apprendre à le faire et décider librement de cesser d’utiliser ce que l’on a appris. Comme l’Allemagne que vous citez...

  • Le 14 mai 2021 à 14:13, par TANGA En réponse à : Le charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

    Belle réflexion.
    A tous ceux qui pourraient penser au problème d’eau, je dirai qu’il n’est pas dit que ce soit au Burkina Faso une ou ces installations.
    On peut en faire au Ghana, au Nigeria etc. Le seul problème est celui de la sécurité. Nos pays sont ils stables ? Nos scientifiques et nos dirigeants sont ils sérieux ? Oui, si on nous accuse de détourner aujourd’hui, demain on pourra nous accuser de vendre du matériel radio actif that’s all.
    Si aussi nous voulons pour la sécurité du matériel, faire appel à d’autres pour le travail et le transfert de matériel, ces centrales nous couterons les yeux de la tête.
    Certe c’est une belle proposition, mais nous somme nous posé la question à savoir si nos centrale thermique diesel sont bien gérées ? N’y a t il pas du laissé aller ? Des gens ont demandé des audites mais il n’y a rien eu. Où allons nous à vouloir du nouveau si....

  • Le 14 mai 2021 à 16:05, par Le baobab En réponse à : Le charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

    Très bonne analyse sur le problème énergétique de l’Afrique et en particulier de l’Afrique de l’Ouest.
    je rejoints M.SAWADOGO,pour dire que le problème de l’énergie ne peut se résoudre en un ou deux quinquennats. Il s’agit plutôt d’un programme de plusieurs décennies qu’il faudra élaborer et réaliser progressivement et où se greffera l’industrialisation des pays.
    Faisons par exemple une projection sur 2040 ( dans 20 ans). Quelle sera la puissance nécessaire pour notre pays le Burkina faso,et quelle sera la répartition de chaque type de production ?
    En proposant 4000 MW , quelle sera la part du solaire photovoltaïque même avec du stockage ? Quelle sera la part des importations ? Quelle sera la part de la production thermique ( hfo,ddo,gaz etc) ?
    Nous constatons que même équitablement reparti,chaque part avoisine 1300 MW. Pour réussir un projet de production de 1300 MW dans 20 ans,il faudra prospecter dès maintenant les technologies ,les moyens techniques et peut être financiers nécessaires. Le délai de réalisation prend également assez de temps,et 20 ans c’est vite arrivé.

    • Le 15 mai 2021 à 22:52, par Hess En réponse à : Le charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

      Merci pour votre esprit de réalisation...Il faut commencer maintenant, je veux dire hier. Nous ne pouvons nous donner le luxe de négliger une technologie. Le danger potentiel du nucléaire, les énormes risques qui y sont associés suffisent pour justifier pourquoi nous devons nous y lancer à fond et ne pas se contenter que ceux qui l’utilisent nous disent que c’est dangereux !
      Travaillons dans le sens que vous indiquez pour le nucléaire, le solaire et l’éolien.
      Je suis très réservé pour le charbon.

  • Le 14 mai 2021 à 20:25, par Tig-re En réponse à : Le charbon et le nucléaire comme solutions à la crise énergétique en Afrique de l’Ouest, analyse Téguewindé Sawadogo

    Je pense qu’il ne faut pas aller à contre-courant même si je veux se démarquer de l’occident
    l’avenir c’est énergie propre
    cherchons à créer des de petites unités solaires pour satisfaire les besoins des petites localités. Économisons au maximum. Plantons des arbres, eleminons les gros 4x4 qui chauffent et polluent nos villes. Adaptons nos architectures.
    c’est déjà mieux.

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