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Ramadan 2021 : A Pazani, les déplacés internes ont prié pour la paix et le travail

Publié le vendredi 14 mai 2021 à 09h10min

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Ramadan 2021 : A Pazani, les déplacés internes ont prié pour la paix et le travail

A l’instar de certains musulmans dans le monde, les fidèles du Burkina Faso fêtent l’Aïd-El-Fitr, ce jeudi 13 mai 2021. Cette fête marque la fin des trente jours de jeûne observés par les musulmans de l’aube jusqu’au crépuscule. Une demi-journée avec des déplacés internes de ce quartier de la capitale burkinabè.

C’est une matinée pas comme les autres à Pazani. Dans un quartier de l’arrondissement numéro 9 de Ouagadougou, des enfants et adultes sont dans leurs habits neufs. Nous sommes le jeudi 13 mai 2021, jour marquant la fin des trente jours de jeûne musulman. C’est l’Aïd-El-Fitr, appelée aussi fête du ramadan !

Il est 7h passée de 30 minutes lorsque Issiaka Sawadogo, un déplacé interne, et ses frères musulmans sillonnent les ruelles du quartier pour appeler les autres pour la prière. A l’aide d’un mégaphone, il lance l’appel. Un à un, des hommes, des femmes et des enfants sortent de leurs maisons pour les suivre. Ils intègrent le groupe et convergent ensemble vers une mosquée, la plus proche de leur site d’accueil.

Les doyens appelant les autres fidèles à la prière.

La mosquée « Al Burhan Masjid », construite en 2015 à côté de l’ancienne en terre, accueille les fidèles pour la prière commune. Munis de leurs tapis de prière, en une vingtaine de minutes, ils sont nombreux, venus des quatre points cardinaux de la mosquée pour prier. Comme à l’accoutumée, ils se sont rassemblés dans la cour de la moquée. Visiblement, le nombre de fidèles dépasse les tapis que certains fidèles ont envoyés de chez eux. Vite fait, on a fait sortir des tapis à l’intérieur de la mosquée.
Dans cette mosquée, il n’y a pas que seulement des déplacés internes. Les musulmans autochtones du quartier sont aussi du rendez-vous. Issiaka Sawadogo est en première ligne et s’active avec les autres pour le démarrage de la prière. A 8h 15minutes, la prière a commencé.

L’espace vide de la mosquée « Al Burhan Masjid » a accueilli les fidèles pour la prière.

« Ce qu’on souhaite et on prie Dieu, c’est d’avoir du travail »

Dans ce quartier qui accueille un nombre important de déplacés internes dans la capitale, les fidèles ont prié pour que ces personnes retournent chez eux et vivent dans la dignité. « Mon vœu le plus ardent est que la paix règne dans mon Faso. Si on parle de paix, on parle aussi de cohésion sociale. S’il y a la paix, les déplacés pourront retourner dans leurs villages », a souhaité Yaya Sana, un voisin des déplacés internes. De son avis, si ces personnes retournent chez eux, ils auront des activités qui leur permettront de bien vivre.

Yaya Sana souhaite un retour dans la dignité pour les déplacés interne de son quartier

Pour le moment, ces déplacés reçoivent des dons de bonnes volontés, mais ça ne suffit pas, clame Issiaka Sawadogo, l’un des doyens des déplacés. Pour lui, c’est bien de faire parler son cœur en donnant des vivres, mais il serait préférable qu’on leur trouve de quoi s’occuper et se prendre en charge.

Dans le même sens, Abdoul Latif Sawadogo, porte-parole des jeunes, ajoute : « Ces dons nous soulagent beaucoup et c’est bien. Mais en tant que jeunes, ce qu’on souhaite et on prie Dieu, c’est d’avoir du travail ».

Issiaka Sawadogo (à droite) souhaite que les jeunes arrêtent de travailler sur les sites d’orpaillage.

Parlant d’activité, parmi les personnes déplacées, les jeunes sont ceux qui souffrent le plus, ont-ils laissé entendre. Selon Abdoul Latif Sawadogo, les jeunes sont oisifs à Pazani. Arrivé de la commune de Tongomayel, dans la région du Sahel, lui qui a fait deux ans à Ouagadougou, déplore le manque d’emploi. « Il y a des gens qui connaissent des métiers ici mais pas de travail pour eux », murmure-t-il. Il y a aussi ceux qui se sont lancés dans le commerce mais cela n’a pas marché.

Cette situation pousse la plupart des jeunes de Pazani à aller sur les sites d’orpaillage, raconte Issiaka Sawadogo. Trouver de l’or n’est pas quelque chose de gagner à l’avance et les risques sont énormes, rappelle-t-il. Ainsi, il souhaite que le gouvernement se penche sérieusement sur le cas de ces jeunes.

Abdoul Latif Sawadogo, le porte-parole des jeunes.

Malgré les difficultés énumérées, l’esprit de la fête est au rendez-vous. La joie et la bonne humeur les ont raccompagnés. Ils sont réunis en groupe, partageant la collation.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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