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Colloque national les 23, 24 et 25 Juin 2021 sous le thème : Famille ,autonomisation des femmes et dividende démographique au Burkina Faso

Publié le mercredi 12 mai 2021 à 07h00min

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Colloque national les 23, 24 et 25 Juin 2021 sous le thème : Famille ,autonomisation des femmes et dividende démographique au Burkina Faso

Colloque national
de l’Institut Anselme Titianma SANON (IATS)
en collaboration avec
l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) de l’Université Joseph KI-ZERBO
et
l’ONG Voix de Femme

Thème :
Famille, autonomisation des femmes et dividende démographique au Burkina Faso
Bobo-Dioulasso, Palais de la Culture, 23, 24 et 25 juin 2021

APPEL A COMMUNICATIONS
Malgré les progrès réalisés ces dernières années en matière de développement économique et social, la situation du Burkina Faso en cette année 2021 interpelle à plusieurs égards.

Au plan sécuritaire, le pays se caractérise par une forte insécurité liée au terrorisme avec pour conséquences majeures les déplacements de population, forçant de nombreux ménages à abandonner leurs habitats et villages, leurs champs ou d’y avoir un accès limité pour leurs activités quotidiennes. Au 31 décembre 2020, le nombre de ménages déplacés était estimé à 115 136 et le nombre d’individus déplacés à 1 074 993. Près de trois quarts (73,1 %) des déplacés internes se retrouvaient dans deux régions (40,3 % au Centre-Nord et 32,8 % au Sahel) et plus de la moitié (54 %) étaient des enfants (0-14 ans)1.

Cette situation d’insécurité a des effets néfastes sur la provision des services sociaux de base tels que la santé et l’éducation. Dans le domaine de la santé, en juillet 2020, on dénombrait 95 formations sanitaires fermées et 199 autres qui avaient réduit leurs services à minima. Dans le secteur de l’éducation, on comptait à la même date la fermeture de plus de 2 500 écoles, affectant ainsi plus de 350 000 élèves. Cette situation contribue à exacerber la déperdition scolaire, avec l’accentuation de ses corolaires que sont les grossesses et les mariages précoces.

Cette situation sécuritaire délétère accentue, à plus d’un titre, le poids des menaces sur la famille, le socle culturel et social qui fonde le contrat et le modèle social Burkinabè. En effet, quand bien même elle installe une forme de peur voire de psychose, elle nous appelle à revisiter notre modèle et notre contrat social, la manière dont en tant que communautés, nous nous projetons dans le monde, notre vivre social, nos valeurs, leur solidité et l’efficacité de leur transmission de générations en générations. Et c’est bien dans nos esprits, nos cœurs, notre

1 Secrétariat Permanent du Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) en collaboration avec UNHCR, la FAO, l’OIM et OCHA (2020), Enregistrement des personnes déplacées internes au Burkina Faso. Nᵒ 11/2020.

imaginaire collectif que se conçoit et se construit l’incontournable renouveau personnel, social
et démocratique.

Au plan social et politique, des progrès ont aussi été réalisés, mais les défis demeurent tant en termes de satisfaction des besoins sociaux, particulièrement des plus vulnérables que de promotion d’une société de droits et de bonne gouvernance. L’étude sur l’état des lieux des inégalités muli-dimensionnelles au Burkina2 arrive à un certain nombre de conclusions en ce qui concerne les secteurs sociaux. Ainsi, dans le domaine de l’éducation, il ressort :
-  Des progrès notables dans l’accès à l’enseignement primaire, mais avec une persistance des inégalités spatiales ;

-  Un rattrapage par les filles de leur retard au primaire et post-primaire mais celles-ci demeurent encore moins scolarisées que les garçons au secondaire et au supérieur ;
-  Des inégalités de participation scolaire en défaveur des enfants des pauvres, des enfants des parents non instruits et des enfants de parents divorcés ou séparés.

Dans le domaine de la santé, il ressort du même rapport sur l’état des inégalités multi- dimensionnelles :

-  Une amélioration de l’accessibilité des services de santé, mais des inégalités régionales toujours importantes ;
-  Une marginalisation des couches vulnérables malgré l’amélioration dans la couverture sanitaire ;
-  Un accès plus faible des femmes du milieu rural à une assistance à l’accouchement par un personnel formé, malgré la réduction de l’écart entre milieu rural et milieu urbain.

Au plan politique, des efforts ont été faits depuis le début des années 90 pour une culture de la démocratie. Toutefois, l’inégale répartition des ressources, la persistance des inégalités sociales et économiques, le manque de perspectives pour une population majoritairement composée de jeunes, les mauvaises pratiques de gouvernance (impunités, corruption…) avec son corolaire, la montée de l’incivisme, constituent des freins à cette promotion d’un État de droits. L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 dont le pays vit et subit les soubresauts est la résultante de cette situation socio-politique.

Elle a entamé l’accouchement inachevé d’un Burkinabè et d’un Burkina nouveau. Le contexte actuel de crise qui pose une question de vie et de survie peut être légitimement perçu comme un accélérateur de processus dont la famille est sans conteste le berceau.

Au plan démographique, le Burkina Faso, à l’instar des autres pays de l’Afrique sub-saharienne, est caractérisé par une forte croissance démographique, avec un taux de croissance annuelle de la population estimé à 2,93 % entre 2006-2019, selon les résultats préliminaires du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2019. Cette croissance démographique rapide est la conséquence d’une mortalité en baisse régulière depuis les années 60 et une natalité qui, bien qu’en baisse, demeure encore élevée, particulièrement en milieu rural. Le pays se caractérise ainsi par une forte croissance démographique et une population très jeune : les jeunes

2 https://www.afd.fr/fr/ressources/etat-des-lieux-des-inegalites-multi-dimensionnelles-au-burkina-faso

(15-34 ans) représentent le tiers (32,6 %) et les enfants (tranche d’âge des 0-14 ans) représentent
45,3 % de la population totale résidente estimée à 20 487 979 au RGPH de 2019.

Cette forte jeunesse de la population est certes source de défis énormes de développement, notamment en termes de satisfaction des besoins sociaux de base tels que la santé, l’éducation, la formation et l’emploi. Mais elle pourrait être aussi un atout, si des politiques adéquates et des investissements énormes sont consentis pour doter ces enfants et ces jeunes des compétences de vie afin qu’à l’âge adulte, ils puissent être véritablement productifs et contribuer ainsi à la production des richesses nationales : c’est le processus à la base du concept de dividende démographique, devenu central dans les politiques de développement en Afrique et au Burkina Faso.

L’objectif général du colloque est de contribuer à une meilleure connaissance des liens entre le dividende démographique, la famille et l’autonomisation des femmes. Au plan scientifique, il s’agit de montrer que la question du dividende démographique n’est pas qu’une question démographique et qu’au cœur de ce concept résolument holistique, se trouve la famille, en tant qu’unité de base de la société et où intervient l’investissement de base dans les hommes et les femmes qui seront le moteur de la capture de ce dividende démographique.

Au plan programmatique et politique, il s’agit d’œuvrer à la dynamique de création d’une véritable alliance nationale en faveur de la famille et des valeurs de la société Burkinabè en réponse aux dysfonctionnements actuels. Cette alliance a pour finalité la gestion d’un processus participatif pour la restauration de l’institution famille au Burkina Faso.

Sous-thèmes du colloque
Les propositions de communications attendues pourront porter sur les sous-thèmes indicatifs suivants :

Thème 1 : Aspects théoriques, conceptuels et méthodologiques

Comprendre les liens entre famille, autonomisation des femmes et dividende démographique implique au préalable une clarification conceptuelle de ces différentes notions. Quelles sont les différentes acceptions de la famille et de l’autonomisation de la femme ? Qu’entend-on par dividende démographique ? En plus de la définition de ces concepts, les propositions de communications devraient œuvrer à mettre en évidence les liens qui pourraient être établis entre ces différentes notions et comment les mesurer ?

Thème 2 : Dividende démographique au Burkina Faso : état des lieux et perspectives

Les différentes propositions adressées à ce sous-thème devraient faire un diagnostic des différentes dimensions du dividende démographique au Burkina Faso et comment les politiques publiques actuelles œuvrent à promouvoir ces dimensions aussi importantes les unes que les autres pour tirer profit d’un dividende démographique. Il s’agit notamment de la situation en matière de santé reproductive et sexuelle, de fécondité, de rapport de dépendance, d’éducation, d’emploi et de gouvernance. Quelles sont les perspectives de capture de ce dividende démographique au Burkina et quels sont les défis et les menaces actuels qui nécessitent des actions publiques fortes afin de préserver les acquis ?

Thème 3 : Valeurs, structures et organisation de la famille burkinabè

Sur la base d’une analyse aussi bien historique que contemporaine de la famille burkinabè, il s’agit d’examiner les valeurs de base de la société burkinabè promues par la famille. Comment ces valeurs ont-elles évolué et les facteurs associés à cette évolution ? Au-delà des valeurs promues, il s’agira également d’interroger l’organisation et les structures familiales Burkinabè, notamment en termes d’unités résidentielles de vie, de solidarités familiales, de rôles des membres. Comment l’organisation et les structures familiales résistent-elles ou s’adaptent-elles aux évolutions sociétales ?

Thème 4 : Relations parents-enfants, éducation des enfants et éducation parentale

L’un des enjeux de la promotion des valeurs familiales et sociétales se situe au niveau des relations entre parents et enfants. Au regard des grands enjeux contemporains tels que la modernité, l’urbanisation croissante, l’accès de plus en plus généralisé à la scolarisation, la participation de plus en plus grande des parents aux activités modernes en dehors de l’environnement familial, le développement spectaculaire des media et de l’accès aux technologies modernes de communication, quelle est la situation des relations parents-enfants de nos jours ? Quels sont les défis de l’éducation des enfants de nos jours ? Quels enseignements peut-on tirer des programmes d’éducation parentale ?

Thème 5 : Famille, École, Communauté et État : quelles responsabilités et quelles alliances pour une société vertueuse ?

Promouvoir les valeurs d’une société vertueuse pour un « Burkinabè nouveau », requière des actions à plusieurs niveaux, celui de la famille, de l’école, de la communauté et de l’État. Chacune de ces sphères de la vie sociétale a des responsabilités. Comment œuvrer à ce que les actions menées à ces différents niveaux contribuent de manière coordonnée, productive et durable à la promotion des valeurs sociétales, socles de base des hommes et des femmes intègres ?

Thème 6 : Autonomisation de la femme au Burkina Faso : progrès, défis et leçons des politiques et programmes

Du fait des représentations sociales, notamment des rapports sociaux discriminatoires sur les statuts et rôles des femmes et des hommes dans notre société, les femmes ont toujours été dans des situations moins favorables que les hommes, victimes de différents types d’inégalités que ce soit en termes d’accès aux ressources qu’en termes de prise de décision dans les différentes sphères de la vie (familiale, professionnelle et politique). Différentes politiques et programmes ont été mis en place pour résorber ces inégalités. Quels enseignements et leçons en tirer pour une autonomisation réussie des femmes et leur pleine participation à la production des richesses nationales et au développement du Burkina Faso ?

Thème 7 : Populations vulnérables au Burkina Faso : quelle ampleur et quel(s) système(s)

de protection sociale ?

Malgré les différentes politiques de développement mises en place, plusieurs personnes continuent d’être dans des situations diverses de marginalités et de vulnérabilités que ce soit du fait de caractéristiques physiques ou mentales ou du fait d’un faible accès aux ressources familiales, sociales ou économiques. C’est le cas, entre autres, des personnes vivant avec un handicap, des enfants et adultes dans la rue, des ménages très démunis et des personnes indigentes, des personnes déplacées internes pour raison de conflits ou d’insécurité. Quelle est l’ampleur de ces différentes situations de vulnérabilités ? Quelles sont les politiques et programmes de protection sociale mis en œuvre et leur efficacité ?

Envoi des résumés
La date limite d’envoi des propositions de résumés est fixée au 30 mai 2021.
Les propositions de résumés devront être adressées par courrier électronique aux adresses suivantes : jfkobiane@issp.bf ; jfkobiane@gmail.com ; issasidibe461@gmail.com

Format des résumés
La proposition de résumé (2 pages maximum) comprendra les éléments suivants :
-  Titre de la communication proposée
-  Nom(s) et coordonnées précises du ou des auteurs
-  Séance à laquelle la communication est destinée
-  Objectifs de la communication
-  Données utilisées
-  Méthode(s) d’analyse
-  Principaux résultats attendus
-  Quelques références bibliographiques

Soumission et format des textes
Les auteurs dont les résumés seront sélectionnés devront soumettre leur texte au plus tard le 20 juin.

La taille des textes est de 20 pages maximum, y compris les tableaux et annexes. Police : caractère Times New Roman 12, simple interligne.

Publication des actes du colloque

Parmi les communications ayant fait l’objet d’une présentation lors du colloque, une sélection sera faite en vue de la publication d’un ouvrage collectif. Un comité éditorial sera mis en place à la fin du colloque pour cordonner le processus de publication.

Étapes du colloque

-  Lancement de l’appel à communication : 7 mai 2021 ;
-  Date limite d’envoi des propositions de résumés : 30 mai 2021 ;
-  Évaluation des résumés par le comité scientifique : 31 mai – 5 juin 2021 ;
-  Sélection des résumés et notification des auteurs : 6-7 juin 2021 ;
-  Programme préliminaire du colloque : 12 juin 2021
-  Transmission des textes et des présentations Power Point : au plus tard le 20 juin 2021.

Comité scientifique

-  Pr Jean-François KOBIANE, ISSP-UJKZ, Président du Comité scientifique
-  Pr Fatoumata BADINI-KINDA, Département de sociologie-UJKZ
-  Dr Dalomi BAHAN, UNFPA
-  Dr Maxime COMPAORE, INSS-CNRST
-  Dr Bilampoa GNOUMOU-THIOMBIANO, ISSP-UJKZ
-  Dr Georges GUIELLA, ISSP-UJKZ

-  Dr Ludovic KIBORA, INSS-CNRST
-  Dr Gabin KORBEOGO, Département de sociologie-UJKZ
-  Pr Issa MOUMOULA, Département de psychologie-UNZK
-  Dr Alain OUEDRAOGO, INSS-CNRST
-  Pr Augustin PALE, Département de sociologie-UJKZ
-  Pr Afsata PARE-KABORE, Département de psychologie-UNZK
-  Dr Valérie ROUAMBA-OUEDRAOGO, Département de sociologie-UJKZ
-  Dr Ali SANGARE, INSS-CNRST

-  Dr Issa SIDIBE, IATS
-  Dr Alain Joseph SISSAO, INSS-CNRST
-  Dr Abdramane SOURA, ISSP-UJKZ
-  Dr Patrice TOE, IDR-UNB
-  Dr Jocelyne VOKOUMA, INSS-CNRST
-  Dr Lassané YAMEOGO, Département de géographie-UJKZ
-  Pr Pam ZAHONOGO, UFR Sciences Économiques et de Gestion-UTS
-  Dr Roger ZERBO, INSS-CNRST

Comité d’organisation

-  Dr Issa SIDIBE, IATS ;
-  M. Antoine SANON, IATS ;
-  M. Emile ZABSONRE, IATS ;
-  Mme Kiedalo Ursule TARO SANON, IATS ;
-  Dr Pasteur PODA, Université Nazi Boni
-  Mme Mariam LAMIZANA, ONG Voix de Femme ;
-  M. Raphael ZONGNABA, ONG Voix de Femme ;
-  M. Hubert SAWADOGO, Cabinet Premiere Dame
-  M. Nankoita DOFINI, ISSP-UJKZ ;
-  M. Kassoum BAMBA, ISSP-UJKZ.

Institutions organisatrices du colloque

-  L’Institut Anselme Titianma Sanon (IATS) est une institution spécialisée de formation de ressources humaines dans le secteur de l’humanitaire et du développement, basée sur une approche famille, communauté éducative, entreprise et emploi (AFC3E) ;
-  L’ONG Voix de Femme est un moyen de rapprochement, d’émancipation et de lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes et aux enfants ;
-  L’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) de l’Université Joseph Ki- Zerbo est une institution d’enseignement, de formation continue et de recherche sur les questions de population et de développement.

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