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Cinéma : “Code Phénix” ou la dure expérience démocratique

Publié le jeudi 27 octobre 2005 à 08h02min

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« Code Phénix », le 4e long métrage du réalisateur burkinabè, Boubakar Diallo, a été projeté en grande première, lundi 24 octobre au ciné Burkina à Ouagadougou.

L’histoire se déroule dans un pays imaginaire sur les rails de l’expérience démocratique. Un pays où les atteintes aux droits humains sont légion. Félix O’, président de l’Observatoire national des libertés (ONA-Liberté), orfèvre politique, concocte un plan pour accéder au pouvoir. C’est un homme populaire, un brillant conférencier admiré par la jeunesse.

Au lendemain d’une conférence qu’il a animée dans une université, Omar Dembélé, procureur de la République est informé que Félix O’ a été l’objet d’un accident de la route hors de la ville. Le procureur est un homme de droit, un intègre. Il va constater de visu les dégâts : les deux occupants du véhicule sont méconnaissables. La voiture étant calcinée. La thèse de l’assassinat politique sonne dans le cœur de tout le pays. Des jeunes, constitués majoritairement d’étudiants, refusent manifestement de rester passifs. L’armée envahit les artères de la capitale, mais peine à maîtriser la situation.

Le général Karanga, chef d’Etat-major de l’armée, himself, descend sur le terrain.

Il abat froidement et à bout portant, un jeune infortuné qui ne put s’échapper à son arrivée. Face à ce qu’il vient de voir, le chauffeur et garde du corps du général oublie qu’il fait partie de la grande muette. Deuxième crime du général !

Il dirige le Comité militaire de salut national qui règne de façon brutale. Pendant ce temps, reclus dans son village natal depuis six mois, le président élu, occupe ses journées à fumer des cigares à ses initiales, ignorant tout du putsch dont il est victime. Son entourage s’évertue à le lui cacher, craignant une aggravation de son état de santé un peu précaire. Mme le général-président, elle, attend impatiemment d’aller faire des emplettes à Paris en avion spécial. Quant à Veuve Félix, les supermarchés de la capitale sont heureux de la compter parmi leurs clients. C’est pourtant en ce moment que l’on voit son mari à huis clos avec la junte.

Le général doit lire un discours de ce dernier. L’objectif, c’est de « montrer au peuple que je ne suis pas mort », ordonne Félix O’.

Ce sont le chauffeur et un de ses proches qui sont victimes de l’accident. Lui était au chevet de sa mère malade au village.

Et ayant appris la nouvelle, il se cacha en lieu sûr...

Renversement de situation, pour le Gral Karanga « nous n’allons pas laisser le pouvoir aux mains d’un civil... ». En même temps est mieux, dit-on. Comme un boomerang, cette fois-ci, c’est la vraie mort des stratèges (Félix O’). Entre-temps, le procureur réussit, grâce à l’ingéniosité de jeunes dont sa propre fille, à détourner les ondes. On le voit à la télévision nationale dénoncer « cette mascarade de putsch » et annoncer que Félix O’ était en réalité le véritable cerveau de toute cette machination. L’opinion nationale et internationale est abasourdie, la junte ne s’en revient pas.

Les caïmans boivent de l’eau...

Elle intervient, mais trop tard : des dozos soutenus par le commandant de la gendarmerie libèrent le Premier ministre incarcéré aux premières heures et privé d’eau potable (c’est une femme qui se plaint dans un accent moaga) dans une petite ville appelée Sabou où même les caïmans en boivent. Le général-président est « expédié en enfer ». On annonce au président élu l’arrivée du Premier ministre, du procureur et du commandant de la gendarmerie qui ont déjà atterri en hélico. Il s’indigne.

On lui raconte maintenant toute la trame de l’événement. Magistralement, on voit les 3 mousquetaires se diriger vers celui qui, jusqu’ici, se croit président après plus de 10 ans de règne calamiteux. « Le président » les regarde venir, leur démarche est impériale, digne des grands acteurs hollywoodiens. « Ça sent mauvais ». Il a la colique, son cigare tombe machinalement, son pouvoir...

Voilà « Code Phénix » que les nombreux invités ont pu apprécier après 90 minutes. Le film débute par un générique tiré d’une composition de Ismaël Lô, musicien sénégalais. Le scénario est plein de rebondissements, le suspens entretenu jusqu’à la fin, l’issue inimaginable. La comédie, elle, s’est taillée une place de choix dans cette tragédie. C’est une fiction romanesque que Boubakar Diallo, aussi brillant que les grands noms du cinéma mondial, a réalisée, démontrant ainsi qu’un Burkinabè, un Africain est capable de grands exploits... affirme le ministre Adama Fofana. « Le film contribue à la sensibilisation politique pour la sauvegarde de l’Etat de droit en période de démocratisation », poursuit-il.

Le phénix est un animal de la mythologie grecque qui, brûlé, renaît de ses cendres.

Ged ZOLA (Stagiaire)
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 27 octobre 2005 à 11:51, par Sabari San En réponse à : > Cinéma : “Code Phénix” ou la dure expérience démocratique

    Merci pour l’article.
    je vois que c’est signé d’un "stagiaire". Ce qui explique certainement certaines insuffisances.
    1. D’abord d’ordre factuel : les cinéphiles pourront voir ce film à partir de quand ? Et les cinéphiles de Bobo, Banfora, Dori, puisqu’à priori tout est pensé pour "LA" capitale ?...
    2. Le film a cété tourné où, pendant combien de temps, a coûté combien ? Y a t-il eu des coproductions, de la part de qui ?
    3. Aucun mot sur les comédiens. (Merci pour eux !)
    4. "Fiction romanesque" ? Ah oui, et quel roman, écrit par qui ?
    5. Un avis du public après la grande première ?
    6. Précisions : BOubakar Diallo n’est pas cinéaste, mais vidéaste, il fait de la vidéo numérique projetée en salle de ciné. C’est pas pareil...
    Conclusion : Les "stagiaires" ont d’abord à travailler sur les faits, rien que les faits. Pour le reste (commentaires), prière repasser !

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