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Nasser Basma, PDG de Magamonde : "Nous ne sommes ni voleurs ni fraudeurs"

Publié le mercredi 26 octobre 2005 à 08h24min

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Nasser Basma

La société Mégamonde, promotrice des motos JC au Burkina, a procédé le jeudi 20 octobre 2005 à la remise de tricycles à moteur JC à des handicapés. A cette occasion, nous nous sommes entretenu avec Nasser Basma, d’origine libanaise, administrateur, directeur général de la Société industrielle de montage de motos au Burkina, Megamonde/Simmo.

A qui appartient réellement cette société ? Qu’en est-il du conflit qui l’oppose à ses concurrents ? Ce sont là des questions auxquelles Nasser Basma, marié et père de deux enfants dans la vie sociale, a répondu.

Mégamonde serait une société composée d’actionnaires "gros bonnet", ou de gourous du pouvoir.

Effectivement ces bruits nous parviennent. Mais je peux honnêtement vous rassurer que c’est de la spéculation. C’est une société à responsabilité limitée dans laquelle je détiens 75 % des actions.

Il y aurait également des problèmes entre votre société et d’autres promotrices de marques voisines.

Cela est exact, et c’est une longue histoire. Nous avons, à cet effet, saisi les autorités judiciaires qui ont tranché en notre défaveur. N’ayant pas été satisfaits, nous nous sommes référés à notre institution de tutelle qui est le ministère en charge du Commerce, qui a examiné le problème. Finalement, il a tranché en notre faveur le 14 février dernier. C’est ainsi qu’il a été arrêté que désormais, c’est la société Mégamonde/Simmo qui disposerait du droit légal d’importer ce type de motos, et personne d’autre. Nous passons donc à la première catégorie qui est celle de la B3 en douane. Et de nos jours, nous avons obtenu de l’Etat tous nos agréments.

Vos clients ont toujours été confrontés à un problème de carte grise après l’achat de moto à Mégamonde. Qu’en est-il exactement ?

Cette lenteur dans la délivrance des papiers de douane au client pour l’établissement de la carte de sa moto est imputable à un certain nombre de facteurs. D’abord, il nous faut suffisamment de temps pour approcher nos partenaires, dont la douane et la direction générale des Transports. Aujourd’hui, l’agrément de la douane nous permet de faire toutes les opérations avant même de livrer nos marchandises aux clients.

Au niveau de la direction générale des Transports, nos dossiers sont traités dans un délai de 48 heures, quel qu’en soit le volume. Et si le client s’acquitte de ses droits de paiement, les autres problèmes sont vite résolus. A titre d’exemple, si vous achetez tout de suite une moto, je vous ferai sortir le CMC, le certificat de vente et de conformité, etc.

D’un coût initial de 800 000 F CFA, le prix de vos engins a chuté à 400 000 F CFA pièce. Peut-on s’attendre toujours à une baisse de prix ?

Ce serait difficile. Il y a beaucoup de facteurs qui influent sur le prix de revient des engins. Si au début nous étions plus chers qu’aujourd’hui, c’est parce que nous achetions les motos chez le fournisseur. Et en 2000, on n’était pas agréé par la douane et même aujourd’hui nous tentons toujours de faire baisser les prix. Cette différence de prix du départ jusqu’à nos jours ne rentre pas dans nos poches. Nous le réinvestissons dans le social. Et tant que nous pourrons consentir des baisses de prix, nous n’hésiterons pas.

Vous dites être à jour de vos taxes douanières. Mégamonde est pourtant accusée de fraude d’engins et d’autres marchandises non dédouanées...

Le mot fraude est très fort. En d’autres termes, c’est le vol, et si nous sommes des voleurs, nous n’avons pas notre place dans ce pays. En clair, Mégamonde n’a pas besoin de frauder pour des raisons fondamentales : d’abord, nous savons que nous commercialisons dans un pays sans ressource. Ensuite, nos marchandises sont déclarées en première catégorie, c’est-à-dire dès la base. Et enfin, nous avons l’appui et la confiance de l’Etat burkinabè. Mieux, nous devons aider le pays à se développer. C’est d’ailleurs une caractéristique de toute oeuvre humaine. Autrement, nous nous acquittons de nos obligations fiscales comme tout le monde, dans le souci de contribuer à l’émergence économique du pays qui n’a ni pétrole ni autres ressources énergétiques.

Par Armel ILBOUDO (Stagiaire)
Le Pays

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