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Région du Sahel : Le projet « contrôle citoyen du secteur de la sécurité et accès à la justice » lancé

Publié le dimanche 2 mai 2021 à 18h37min

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Région du Sahel : Le projet « contrôle citoyen du secteur de la sécurité et accès à la justice » lancé

Le Centre pour la Qualité du Droit et la Justice (CQDJ) en partenariat avec l’Institut Danois des Droits Humains (IDDH) a procède le mardi 27 avril 2021 à Dori, au lancement du projet « contrôle citoyen du secteur de la sécurité et accès à la justice dans la région du Sahel ». Le lancement des activités a été suivi d’un atelier de renforcement de capacités des participants sur l’assistance juridique et administrative aux victimes d’abus de la lutte contre l’insécurité. Ont pris part à la rencontre, les leaders des associations et organisations de la région du Sahel, les autorités administratives du secteur de la sécurité, les leaders religieux et coutumiers.

Le Burkina Faso en particulier la région du Sahel vit une insécurité sans précédent depuis maintenant six ans. Cette insécurité due à l’action du terrorisme a fait de nombreux déplacés. A cela s’ajoutent de nombreux cas d’excès ou d’abus régulièrement signalés dans les zones touchées par l’état d’urgence. La répression policière, les disparitions forcées, les tortures, les exécutions extrajudiciaires, les perquisitions irrégulières et autres formes de persécutions des populations civiles qui passent sous le silence de la lutte contre le terrorisme. Les forces de défense et de sécurité engagées sur le terrain ont parfois du mal à concilier les exigences du respect des droits humains et des libertés avec l’action sécuritaire envers la population civile.

De ce fait cette population qui se trouve entre deux étaux, celui des groupes armés terroristes et celui de l’action des forces de défense et de sécurité, subit ces abus compromettant le respect des droits humains. Comment alors amener la population à comprendre qu’elle a un droit face à ces exactions qu’elle subit ? C’est dans cette optique et dans ses missions de promouvoir la sécurité humaine et l’accès à la justice en aidant les personnes et les organisations à comprendre, à faire usage et à façonner le droit, que le Centre pour la Qualité du Droit et la Justice (CQDJ) a réuni les leaders des associations et organisations de la région du Sahel à la faveur d’une conférence de lancement du projet « contrôle citoyen du secteur de la sécurité et accès à la justice dans la région du Sahel » ce 27 avril 2021 à Dori.

Les autorités administratives, religieuses et coutumières présentent au lancement du projet.

Cette conférence a été suivie d’un atelier de renforcement de capacités sur l’assistance juridique et administrative aux victimes d’abus de la lutte contre l’insécurité. De l’avis de Sidwaya Sosthène Ouédraogo, président du conseil d’administration du CQDJ, l’Etat dans sa riposte contre les phénomènes divers d’insécurité hybride peut devenir lui-même un facteur d’insécurité pour les communautés.

Soit à travers ses agents qui peuvent commettre des abus, ou ses institutions à travers la justice qui peut être défaillante à dire le droit, et/ou parfois cette justice n’est pas accessible à la population quand celle-ci veut rétablir son droit ou des réparations. « Pour estomper cette violence qui vient de l’Etat, nous sommes convaincus qu’il faut armer la société civile. Cela par le renforcement des capacités à contrôler, à exiger la mise au cœur des actions étatiques, le droit », a enseigné M. Ouédraogo.

A l’en croire, le projet qui vient d’être lancé vise à renforcer la capacité des leaders locaux défenseurs des droit humains, les identifier et les former afin que ceux-ci puissent apporter l’assistance juridique aux populations victimes de la lutte contre le terrorisme. Il s’agira aussi dans les activités du projet d’identifier des cas qui sont justifiables et qui méritent l’accompagnement juridique afin de les faire aboutir au niveau des juridictions nationales, et ceux qui représentent un certain intérêt les porter au niveau des juridictions internationales. Toutes les bonnes pratiques apprises au cours des activités du projet selon lui seront capitalisées et diffusées au niveau des autres régions du Burkina.

Les leaders d’associations et organisations du Sahel présents à l’atelier

Ces bonnes pratiques feront une économie innovante en matière de collaboration civilo –militaire et de conciliation des droits humains et la lutte contre l’insécurité. Chaque province de la région du Sahel ayant été représentée par des leaders, Sidwaya Sosthène Ouédraogo a indiqué qu’à la fin de l’atelier ceux-ci seront retenus comme des points focaux formés. Ils seront des para-juristes qui vont apporter l’assistance juridique à la population avec une supervision technique et financière qui sera faite par l’unité de gestion du projet sur leurs activités.

Pour permettre aux participants de mieux comprendre le bien fondé du projet, plusieurs communications et modules ont été donnés. Ils ont porté entre autres sur la réforme de la gouvernance du secteur de la sécurité : rôle des organisations de la société civile ; reporting en matière de monitoring de l’action publique sécuritaire et sur le thème central qui est « droits humains et accès à la justice : comment apporter l’aide légale aux victimes ». Pendant les quatre jours qu’a duré l’atelier, les participants estiment qu’ils sont bien outillés et aussi aptes à mettre en œuvre les acquis dans leurs différentes localités afin de permettre à la population d’en bénéficier.

Daoula Bagnon /correspondant Dori

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