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Projet BioStar : Une innovation pour accroître l’accès à l’énergie dans les zones rurales

Publié le jeudi 15 avril 2021 à 20h30min

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Projet BioStar : Une innovation pour accroître l’accès à l’énergie dans les zones rurales

Sous la coordination du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD, France), un consortium de partenaires d’Afrique de l’Ouest et d’Europe a officiellement lancé dans la matinée de ce jeudi 15 avril 2021 à Ouagadougou, le projet dénommé « BioStar ». Il a pour vocation de contribuer à la sécurité énergétique et alimentaire par le développement d’un secteur bio-énergie répondant aux besoins des petites et moyennes entreprises (PME) de transformation agro-alimentaire. La cérémonie était placée sous la présidence du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation du Burkina.

« BioStar vise à améliorer l’approvisionnement énergétique des petites et moyennes entreprises agro-alimentaires d’Afrique de l’ouest, en convertissant leurs résidus en chaleur, force motrice ou électricité », explique le coordinateur du projet, Joël Blin.
A l’en croire, il va contribuer à l’implantation des petites et moyennes entreprises (PME) en zones rurales, au plus près des productions agricoles pour limiter les transports de matière première, et, ainsi, les pertes post-récoltes et générer de l’emploi.

Le coordonnateur du projet, Joël Blin, avec à sa gauche, le Président-directeur général du CIRAD, Michel Eddi.

Cinq filières agro-alimentaires ont été retenues pour promouvoir l’émergence d’un secteur bio-énergie en milieu rural. Il s’agit de l’anacarde, du karité, du riz, de la mangue et de l’arachide.

« Elles ont été choisies en fonction de leur importance économique dans les pays cibles, de l’implication massive des femmes au sein de ces filières et également parce qu’elles font l’objet de stratégies nationales pour leur développement durable. En outre, pour toutes ces filières, la transformation du produit agricole en produit alimentaire requiert de l’énergie et génère des résidus qui sont peu ou pas valorisés aujourd’hui. Ainsi, des PME de transformation agro-alimentaire de ces cinq filières vont être sélectionnées en début de projet pour y introduire une technologie bio-énergie qui permette de valoriser leurs résidus agro-alimentaires en énergie », lit-on dans le dossier de presse.

L’introduction de ces innovations en bio-énergie au sein de ces PME devrait permettre de sécuriser leurs approvisionnements énergétiques et, ainsi, de les rendre autonomes pour faire fonctionner leurs procédés de décorticage, séchage, extraction, étuvage, etc.

BioStar prévoit donc de promouvoir un développement durable des PME de transformation agro-alimentaire dans les zones rurales et ce, grâce à l’innovation dans la production de bio-énergie durable, l’optimisation de la transformation des aliments, l’émergence d’un secteur bio-énergie.

La réalisation du projet est structurée autour de trois étapes clés que sont, l’identification et la mobilisation de PME expérimentatrices dans les filières sélectionnées, l’adaptation et l’expérimentation avec seize PME sélectionnées de différents prototypes d’équipements de production d’énergie à partir de résidus agro-alimentaires, l’identification et la promotion de conditions favorables à l’appropriation de ces solutions innovantes par les PME concernées et les entreprises du secteur bio-énergie.

Le délégué général du CNRST, Pr Roger Nébié.

Selon le délégué général du Centre national de la Recherche scientifique et technologique (CNRST), Pr Roger Nébié, qui a présidé la cérémonie officielle de lancement, le constat est que beaucoup de résidus ne sont pas utilisés, alors qu’ils ont un potentiel énergétique. Le projet s’attaque à un des maillons essentiels dans l’industrie, à savoir le secteur de l’énergie, poursuit-il. « Travailler à lever les contraintes liées à l’énergie, en utilisant tout ce qu’il y a comme rejets de cette industrie pour produire de la bio-énergie, qui va être réinjectée dans cette industrie. Sachant le coût énergétique d’une PME ou d’une industrie, s’attaquer à ce verrou et proposer des solutions innovantes apportera véritablement un plus aux PME au Burkina », ausculte Pr Nébié.

« Apporter véritablement un plus aux PME au Burkina »

« Ce projet est une parfaite illustration d’une recherche scientifique qui veut avoir un impact sur le développement économique et social au bénéfice des populations. Une recherche qui est basée sur des partenariats de qualité inscrits dans la durée entre tous les acteurs concernés. Les clés de réussite d’un tel projet reposent en effet sur la confiance entre institutions, la complémentarité des compétences et les synergies fortes entre partenaires africains et européens regroupés au sein du consortium BioStar », se réjouit le président-directeur général du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), Michel Eddi.

A l’en croire, c’est un projet qui va mobiliser beaucoup d’acteurs, avec son ambition régionale forte. « C’est une montée en puissance à la fois technique, scientifique et organisationnelle, qu’il nous faut réussir. Ce projet a les caractéristiques propres à la situation que nous vivons, me semble-t-il, dans la région et dans la zone, avec une capacité de la recherche du CNRST, ISRA au Sénégal (Institut sénégalais de recherches agricoles), l’Université Thomas Sankara, les 2iE, le CIRAD de la coopération européenne de monter des projets de grande taille, avec de gros financements ; parce que les problèmes que nous abordons sont de grands et gros problèmes. Donc, il faut changer de chaîne. C’est le même métier que nous faisons, mais avec un niveau d’ambition et d’organisation encore plus fort. C’est cela qui va changer la donne sur le terrain au bénéfice des populations », soutient Michel Eddi.

Pour le chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne, José Luis Sanchez Alegré, cette démarche innovante est en phase avec les domaines prioritaires de l’Union européenne au Burkina, notamment celui de l’« économie verte et résiliente ».

Le chargé d’affaires, représentant l’ambassadeur de l’Union européenne au Burkina, José Luis Sanchez Alegré.

« En effet, l’objectif de ce domaine prioritaire est de contribuer à une croissance verte durable, inclusive et génératrice d’emploi pour les jeunes et les femmes au travers d’un développement intégré harmonieux d’activités économiques durables, particulièrement au niveau agro-alimentaire, à l’échelle de territoires », note José Luis Sanchez Alegré, représentant l’ambassadeur de l’Union européenne au Burkina.
Le directeur de l’Agence française de développement, Gilles Chausse, lui, souligne que ce projet est à la croisée des grandes ambitions que son institution porte partout dans le monde, en matière de climat et de lien social, où la recherche est vraiment au service du développement durable.

Coordonné par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD, France), le projet réunit un consortium de partenaires d’Afrique de l’ouest et d’Europe. Il s’agit de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), l’Institut de recherche en sciences appliquées et technologies (IRSAT), l’Université Thomas Sankara (UTS), l’organisation non-gouvernementale française Nitidae, l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), l’Université Gaston Berger (UGB, Sénégal), l’Université d’Hohenheim (Stuttgart, Allemagne), l’Université catholique de Louvain (Belgique), l’Université Roma Tre (Italie).

Le directeur de l’Agence française de développement au Burkina, Gilles Chausse.

Le projet BioStar a une vocation régionale : il se déroule au Burkina et au Sénégal et des actions de dissémination seront menées en Côte d’Ivoire, au Mali et au Niger.
D’un montant de sept milliards de FCFA (dont plus de six milliards de l’Union européenne), le projet s’étale sur la période de 2020-2025.

O.L
Lefaso.net

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