Dès l’annonce de cette donne, les présidents sortant et entrant de l’UEMOA et certains chefs d’Etat nous ont livré leurs réactions sur le sens et la portée de cette donne et sur l’avenir de l’institution communautaire.

M. Moussa Touré, président sortant de la commission de l’UEMOA :"Je souhaite bon vent à l’Union"

Me voici arrivé au terme du mandat que l’on m’a confié le 6 mai 1996 ...

Depuis cette date, j’ai travaillé avec une équipe de commissaires qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Aujourd’hui je souhaite laisser dans vos mémoires, le souvenir de quelqu’un qui a participé à la construction du projet grandiose qu’est l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

Je tiens à remercier tous les chefs d’Etat et de gouvernement, pour l’appui qu’ils n’ont cessé de m’apporter afin que la Commission en arrive aux résultats actuels : une organisation qui fonctionne, qui a une image, qui est respectée et appréciée par tous.

Je félicite du fond du cœur Soumaïla Cissé, le nouveau président de la Commission, qui a été mon frère, qui l’est resté et le demeurera.

Je souhaite bon vent à l’Union et bon vent à tous ceux qui contribueront à la faire avancer.

M. Amadou Toumani Touré, président de la République du Mali  : "Une marque de maturité de l’Union ..."

Au nom de l’Etat et du peuple malien, je tiens à remercier les chefs d’Etat de l’Union, pour la confiance et surtout la marque d’amitié dont ils ont fait montre vis-à-vis de mon pays. Je prends l’engagement que le candidat malien élu sera à la hauteur des attentes de tous. Je remercie singulièrement la République du Sénégal et le président Wade pour avoir soutenu le candidat malien. C’est une marque de maturité de notre Union ...

M. Abdoulaye Wade, président de la République sénégalaise  : "Je suis pour la rotation, l’alternance"

Je ne vais pas m’appesantir sur la question des candidatures qu’il y avait pour le poste de président de la commission de l’UEMOA.

Car à ce poste communautaire où l’on gère les biens de tout le monde, il est bon de faire de l’alternance, comme ailleurs ... C’est la raison pour laquelle, je n’ai pas hésité à retirer la candidature du Sénégal, pour laisser la place à un candidat malien qui, de surcroît, est compétent. Je suis sûr qu’il va diriger la Commission comme nous le souhaitons. Je désignerai bientôt un nouveau commissaire pour représenter le Sénégal au sein de la commission de l’UEMOA.

Je suis pour l’alternance, la rotation et je crois que même au niveau des autres structures communautaires comme la BCEAO, cette dynamique doit être suivie pour certains postes.

M. Blaise Compaoré, président du Faso  : "Rechercher l’intégration des Hommes"

Nous avons à travers l’UEMOA, en Afrique un bel exemple pour la création d’un marché commun. Après dix ans dans l’Union, nous constatons qu’il y a des insuffisances au niveau des performances économiques, des limites quant à la mise en œuvre des programmes de l’intégration régionale.

Chose que nous travaillerons à corriger afin que l’Union aille dans le sens certes de l’intégration physique, mais aussi d’une véritable intégration des "Hommes".

De même, il faut pour l’espace communautaire, un environnement de paix.

M. Soumaïla Cissé, nouveau président élu de la commission de l’UEMOA  : "Pas de sujet tabou à l’UEMOA"

Je remercie chacun des chefs d’Etat pour la confiance placée en moi. C’est un redoutable honneur dont je mesure la portée.

Je promets de tout faire pour mériter cette confiance. J’ai trouvé à l’UEMOA, une organisation riche en idées, où il y a des cadres compétents, une organisation structurée et respectée ... Je tiens solennellement à dire que je me suis engagé et je m’engage (...) à respecter scrupuleusement le traité de l’Union économique et monétaire ouest africaine.

Je souhaite la contribution de tous, pour l’aboutissement des nobles tâches qui sont les miennes à l’UEMOA : tout faire pour que nos peuples soient unis, que le développement soit présent dans notre sous-région et que nous luttions efficacement contre la pauvreté.

Il n’existe pas d’organisation qui a tous les moyens de ses ambitions. Ce qu’il nous faut, c’est des programmes crédibles. Car un programme crédible est forcément financé. S’il ne l’est pas, c’est qu’il n’est pas suffisamment crédible. Nous allons y veiller.

Dans un équilibre communautaire, chacun a sa part de responsabilité à assumer. Il n’y a pas de petit pays à l’UEMOA. Chaque pays a son poids : social, économique, démographique, etc.

Chacun doit se sentir concerné par l’Union. Il est clairement dit dans le traité de l’Union que la présidence de la commission doit tourner ; il faut que ce soit le cas, désormais, sans discontinuer.

Le développement contient des questions économiques, politiques, sociales, de communication, etc. Nous n’aurons donc pas de sujet tabou dans notre action à la tête de l’UEMOA.

Si nous voulons avancer, nous ne devons fuir aucun sujet.

Propos recueillis par Ibrahiman SAKANDE
Sidwaya