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Burkina Faso : L’Initiative Pananetugri mène la réflexion sur l’origine du féminisme

Publié le lundi 12 avril 2021 à 15h50min

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Burkina Faso : L’Initiative Pananetugri mène la réflexion sur l’origine du féminisme

Dans le cadre de ses missions, l’Initiative pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF) a tenu son traditionnel cabaret féministe, le samedi 10 avril 2021 à Ouagadougou. Cette rencontre a connu la participation de plusieurs femmes de différentes structures de défense des droits humains ainsi que des sympathisants. Cette deuxième session de l’année 2021 s’est articulée autour de l’origine du mouvement féministe pour mieux outiller les femmes sur la question.

« Connaître le féminisme et son histoire : une étape primordiale dans notre quête d’un monde égalitaire », c’est sous ce thème que s’est tenue la deuxième session de l’année du cabaret féministe, de l’Initiative pananetugri pour le bien-être des femmes (IPBF). Selon la présidente d’IPBF, Ezoma Juliette Nathalie Bakyono, cette activité est née de la volonté de la structure d’offrir un cadre d’expression et de formation à toutes ces jeunes filles activistes, aussi bien dans les mouvements associatifs que communautaires.

L’objectif est d’inculquer une éducation politique aux jeunes filles et femmes sur le genre, le féminisme et l’activisme. « A l’IPBF nous avons pensé à initier un espace, un cadre d’apprentissage et d’échange qui se veut ouvert aux jeunes filles et jeunes femmes afin qu’elles puissent apprendre et avoir des connaissances sur les différents termes qui sont utilisés sur le mouvement féministe, mais aussi en matière de défense des droits des femmes », a-t-elle déclaré tout en soulignant que ces cadres leur permettront de mieux défendre les droits des femmes.

Ezoma Juliette Nathalie Bakyono, présidente d’IPBF

Le cabaret féministe constitue aussi un cadre intergénérationnel où les aînés partagent leur expérience avec les plus jeunes. C’est dans cette dynamique que la présente session a été assurée par Awa Falla-Diop, féministe, spécialiste en genre et construction de dynamique des mouvements sociaux. Elle s’est entretenue avec les participantes et participants sur le thème principal de la session. De l’origine du féminisme à l’appréhension actuelle du public sur cette idéologie, en passant par son évolution depuis les années antérieures, Awa Fall-Diop a retracé l’historique de la lutte des femmes pour leurs droits.

Selon elle, le féminisme c’est la lutte contre le patriarcat. Ce système qui place les hommes au-dessus des femmes, qui paye le travail des hommes plus que celui des femmes et qui permet le mariage des fillettes, etc. « Le féminisme, c’est la remise en cause de cette hiérarchie, de ces relations de pouvoir, des relations de domination entre les individus, spécifiquement des relations de domination entre les hommes et les femmes », a-t-elle indiqué. Le mouvement féminisme tire, selon elle, ses origines de la commune de Paris en 1872 où Louise Michel revendiquait la place des femmes dans la République. Elle disait que les femmes ont connu la mort sur l’échafaud (les pétroleuses) tout comme les hommes, et donc tout comme les hommes elles devaient connaître les sièges du pouvoir.

Un cadre convivial avec les participants

Le féminisme est en Afrique bien avant le 19e siècle

Ainsi en tant que théorie, ce mouvement est né en Europe depuis le 19e siècle, mais en tant que comportement, il tire ses racines dans la culture africaine. En témoigne la vie de certaines figures féminines qui ont marqué l’histoire de l’Afrique. En Angola, on a Anne Zingha, reine du Ndongo et du Matamba ; au Burkina Faso, la princesse Yennenga et la princesse Guimbi Ouattara ; les Amazones du royaume de Dahomey, etc.

Au regard de leur vécu, Awa Fall-Diop a conclu que le féminisme existait déjà en Afrique sous une autre forme ; et il n’y a pas de doute que ces femmes africaines aient beaucoup inspiré les féministes. Toutefois, elle a invité les participantes et tous ceux qui s’intéressent à la question à se documenter pour mieux s’informer sur le féminisme. Elle a donc recommandé la lecture de la charte des principes des féministes africaines.

Awa Falla-Diop, féministe, personne ressource de la 2e session du Cabaret féministe

C’est dans un cadre convivial qu’ont eu lieu les échanges entre les participantes et la formatrice, avec des questions d’éclaircissement sur le concept, des apports et des conseils. C’est enrichi et avec plein de satisfaction que les participantes se sont quittées avec l’engagement de travailler dans leur milieu à faire connaître le féminisme et travailler pour la défense des droits des femmes.

C’est le cas de Yéyé Aïssata Mirda, étudiante en eau et assainissement à 2IE, membre de l’IPBF, qui dit avoir beaucoup appris au cours de cette séance, notamment l’origine de l’idéologie du féminisme et le fait qu’il existait déjà en Afrique mais sous d’autres formes. Elle s’est ainsi engagée à faire davantage de publications pour informer l’opinion publique, en particulier les jeunes filles, sur ce qu’est le féminisme et pourquoi il est important d’y adhérer C’est le même son de cloche chez Rachidatou Zoungrana, juriste de formation et membre du forum des jeunes leaders, qui s’est engagée à donner de la voix auprès de ses jeunes sœurs et toute autre personne s’intéressant au sujet.

Le cabaret féministe a pour cible les membres de l’IPBF et aussi les jeunes filles et les femmes engagées pour faire progresser les droits des femmes au Burkina Faso. Il est prévu six sessions pour l’année 2021 pour le renforcement des capacités et l’apprentissage pour susciter le leadership chez la jeune fille et la femme. À retenir que cette session a été marquée par la présence des hommes se proclamant pro-féministe.

Judith SANOU
Lefaso.net

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