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Droits humains : « Le Covid-19 a renforcé les inégalités dans toute l’Afrique subsaharienne », selon le rapport 2020 d’Amnesty International

Publié le mercredi 7 avril 2021 à 23h02min

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Droits humains : « Le Covid-19 a renforcé les inégalités dans toute l’Afrique subsaharienne », selon le rapport 2020 d’Amnesty International

Le rapport 2020 d’Amnesty International sur la situation des droits humains dans le monde a été présenté, ce mercredi 7 avril 2021, dans 149 pays dont 35 d’Afrique subsaharienne. Au Burkina Faso, le bureau régional l’a présenté au cours d’une conférence publique. Il ressort que la pandémie du Covid-19 est venue aggraver les violations des droits humains à travers le monde entier.

Les conséquences de la pandémie du Covid-19 s’invitent également dans le rapport 2020 de l’ONG Amnesty International. Cette structure qui intervient pour le respect des droits humains tire, une fois de plus, sur la sonnette d’alarme. Dans son rapport annuel rendu public, ce mercredi 7 avril 2021, elle souligne : « La pandémie de Covid-19 a révélé toute l’ampleur du terrible bilan des politiques délibérément clivantes et destructrices qui perpétuent les inégalités, la discrimination et l’oppression dans toute l’Afrique subsaharienne ».

A en croire le directeur exécutif d’Amnesty International/Burkina, Yves Boukari Traoré, dans toute la région, les effets dévastateurs des conflits armés dans des pays comme l’Éthiopie, le Mozambique, le Cameroun et le Nigeria ont été exacerbés par la pandémie. Il ajoute que cette pandémie a été "instrumentalisée" par un certain nombre d’États afin de réprimer les droits humains.

Pour Yves Boukari Traoré, ces conséquences sont la moisson des années de négligence.

En Afrique du Sud, selon le rapport, des informations communiquées en juin 2020 indiquaient que le nombre cumulé de femmes tuées par leur partenaire intime et d’enfants tués pas le partenaire de leur mère s’élevait à 21. Au Nigeria, plus de 3 600 viols ont été enregistrés pendant le confinement décrété pour faire face à la pandémie du Covid-19. En République centrafricaine (RCA), l’ONU a recensé 60 cas de violences sexuelles liées au conflit, telles que des viols, des mariages forcés et des situations d’esclavage sexuel, entre juin et octobre.

Recrudescence de violences fondées sur le genre

Au Burkina Faso, la documentation a été faite dans un triple contexte, a indiqué la coordonnatrice Jeune et Genre du bureau du Burkina Faso, Fatimata Ouédraogo. Il s’agit de l’insécurité, le Covid-19 et les élections couplées de novembre.

Selon la coordonnatrice Jeune et Genre du bureau du Burkina Faso, Fatimata Ouédraogo, la documentation est un travail de terrain.

Cette insécurité (ou conflit armé, selon Amnesty International) a occasionné une recrudescence de violences fondées sur le genre, y compris les viols, les mariages précoces ou forcés, ainsi que la prostitution et les autres formes d’exploitation et d’atteintes sexuelles. Pour preuve, Amnesty International cite le HCR (Haut Commissariat des Nations-unies pour les réfugiés). « Il était difficile pour les victimes d’obtenir de l’aide car les services prodiguant des soins de santé sexuelle et reproductive étaient souvent perturbés par le conflit, voire inexistants », a indiqué Fatimata Ouédraogo.

Le rapport note également que le droit à l’éducation a été ébranlé au Pays des hommes intègres en 2020. Des élèves, des étudiants et des enseignants étaient fréquemment menacés de violences, a rappelé Fatimata Ouédraogo, qui a ajouté par ailleurs que le ministère de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales (MENAPLN) a indiqué que 222 professionnels de l’éducation avaient été « victimes d’attaques terroristes » entre janvier et avril.

Le public est invité à s’approprier le présent rapport afin de se faire une opinion.

Des recommandations

Dans son rôle de défenseur des droits humains, Amnesty International a formulé des recommandations aux Etats africains pour plus d’égalité et de liberté. Pour le Coordonnateur éducation aux droits humains d’Amnesty International/Burkina, Moussa Ouédraogo, les Etats africains doivent respecter les droits à la liberté d’expression, liberté de la presse et mettre fin aux harcèlements de tout genre.

Et en ce qui concerne les inégalités, d’autres voix se lèvent. « Nous nous trouvons à la croisée des chemins. Il nous faut éliminer les entraves qui détruisent la dignité humaine. Il nous faut repartir sur de nouvelles bases afin de construire un monde fondé sur l’égalité, les droits humains et l’humanité. Nous devons tirer les leçons de la pandémie et nous rassembler pour œuvrer ensemble de façon créative et courageuse afin que toutes les personnes soient sur un pied d’égalité », a ajouté Deprose Muchena, le directeur régional d’Afrique de l’Est et du Sud d’Amnesty International.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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