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Bénin : Une campagne électorale sur fond de grogne contre la prolongation du mandat présidentiel

Publié le mardi 6 avril 2021 à 16h21min

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Bénin : Une campagne électorale sur fond de grogne contre la prolongation du mandat présidentiel

L’opposition politique béninoise ne veut pas d’une prolongation du mandat du président Patrice Talon, qui a pris fin le 5 avril 2021 à minuit, selon elle. Pour cela, des partisans n’ont pas attendu une minute de plus après l’échéance supposée pour manifester à travers des artères de plusieurs villes, rapportent plusieurs médias. L’on apprend, et entre autres, le saccage d’une radio privée supposée appartenir à un proche du président et du siège d’un parti politique allié au pouvoir.

Du côté du pouvoir, l’on justifie cette prolongation du mandat par la modification de la Constitution intervenue en novembre 2019, avec pour impact sur le calendrier électoral qui se rallonge d’un mois et demi pour le président Patrice Talon.

La Constitution révisée qui crée un poste de vice-président qui devra être élu en duo avec le président de la République, exige également des candidats au scrutin présidentiel le parrainage d’élus et limite le nombre de mandats présidentiels à deux.

Des modifications que l’opposition a qualifiées d’« un coup de force, un coup d’État, une déception ».

L’ouverture des dépôts de candidatures pour le scrutin présidentiel du 11 avril 2021, dont la campagne est en cours, a exacerbé la situation avec le rejet des dossiers de nombre de prétendants, pour défaut de parrainage.

Le duo Talon-Talata proclame une victoire dès le premier tour, face à des adversaires (deux autres duos) dits "choisis".

Le 3 mars 2021, l’opposante et présidente du parti "Les Démocrates",
Reckya Madougou (qui fut ministre dans un des gouvernements Boni Yayi ) a été arrêtée par l’autorité de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) pour "association de malfaiteurs et terrorisme". Ce que l’opposition voit comme une manœuvre pour écarter des "prétendants sérieux" au pouvoir. Une situation qui a encore dégradé l’atmosphère et entraîné, il y a quelques jours, la démission d’un membre de la CRIET chargeant le pouvoir de faire pression sur la justice.

A six jours donc du scrutin présidentiel, les questions sur l’avenir politique du Bénin, longtemps considéré comme un exemple de démocratie dans la sous-région, semblent s’exposer à des interrogations nourries d’inquiétudes.

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