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Obsèques de Marie-Frère Soleil : Le président du Faso reconnaissant du mérite d’une combattante de la liberté

Publié le mercredi 31 mars 2021 à 10h46min

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Obsèques de Marie-Frère Soleil : Le président du Faso reconnaissant du mérite d’une combattante de la liberté

Le Burkina Faso a décoré, à titre posthume, une combattante de la liberté, Maire-Soleil Frère, épouse Minoungou, décédée dans la nuit du 18 au 19 mars 2021. C’était le jeudi 25 mars 2021 au cimetière de Durbuy, le village natal de ses parents où les obsèques de la professeure-chercheuse ont réuni parents, amis collègues et anciens étudiants.

Malgré un contexte sanitaire particulier, l’ultime hommage de Marie-Soleil Frère a réuni du monde à Durbuy, village situé à 125 km de Bruxelles. Au rang des invitées, l’ambassadeur-représentant adjoint du Burkina Faso en Belgique, Oumarou Borro, agissant au nom du chef de la diplomatie du Burkina à Bruxelles, Jacqueline Zaba qui est en mission, et Thierry Hot, le conseiller spécial du président du Faso, envoyé spécial pour l’occasion.

La spécialiste des medias africains que nous pleurons, de l’avis de l’ambassadeur adjoint, a marqué de son empreinte la presse et la communication du Burkina Faso et bien plus pour ne pas recevoir, en ce moment douloureux de sa disparition, les hommages des plus hautes autorités de son pays d’adoption. « Notre compatriote et défunte s’est investie non seulement dans la création de cadres structurels mais également dans la recherche qui ont favorisé l’épanouissement du journalisme, aussi bien au Burkina Faso que dans toute l’Afrique francophone.

Le père de l’enseignante a affirmé que sa fille a vécu utile.

En témoigne sa contribution à la création du Département communication et journalisme à l’université de Ouagadougou, du Centre national de Presse Norbert Zongo, ses nombreuses publications d’articles et d’ouvrages sur les médias et le journalisme en Afrique, son rôle majeur et régulier dans les Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) cette belle tribune de la promotion de la communication et de l’information », a énuméré le diplomate Ganou.

En reconnaissance de son action pour le Burkina et l’Afrique, le président du Faso a élevé Marie-Soleil, à titre posthume, au rang d’Officier du mérite des arts, de la culture et de la communication.

L’ambassadeur adjoint représentant, Oumarou Ganou assisté de Thierry Hot remet la médaille à la défunte, Marie-Soleil.

De leur côté, les étudiants de l’université de Ouagadougou, par la voix de Thierry Hot, ont salué la mémoire d’une formatrice hors pair prématurément arrachée à leur affection.

Visiblement impacté par la douleur, l’époux de l’illustre disparue, le célèbre metteur en scène Etienne Minoungou, a tenu à honorer les dernières volontés de la défunte, en assurant une mise en scène intense en émotions de ses obsèques. Profondément attachée au Burkina Faso, sa seconde patrie et à sa culture, Marie-Soleil a souhaité des obsèques où traditions et modernité font ménage.

Les notes musicales du pays des hommes intègres, dont celles de la guitare de Tinga en fond sonore et du célèbre flutiste Burkinabè, Simon Winse, renvoyaient aux cérémonies au Faso. Et que dire des moments de danse individuelle -avec le célèbre Seydou Boro- et collective inspirée des funérailles des anciens en Afrique que Marie-Soleil la Burkinabè a souhaité, en dépit de son âge relativement jeune…

Dépôt médaille

Mais les moments les plus intenses demeurent ces textes que la défunte littéraire affectionnait tant et dont la lecture a été donnée par son mari sur fond de musique lyrique. Des moments qui ont poussé l’émotion à son comble.

Au chapitre des témoignages, le père de Marie-Soleil a remonté des souvenirs d’une fille qui a tout de suite aimé l’école. « A trois ans, en voyant partir ta sœur ainée, tu as exigé d’aller avec elle à l’école. Ta mère, croyant jouer sur tes sentiments te demanda : mais avec qui vais-je rester si tu prends toi aussi le chemin de l’école ? Et toi de répondre : le chat ! », se souvient papa Frère, nostalgique et plein d’amertume. Son brillant parcours académique et sa carrière exceptionnelle ne sont donc pas le fruit du hasard.

Yeleen, la fille ainée de Marie-Soleil lisant un poème de sa propre composition dédié à sa défunte mère

Mme Minoungou était très dynamique et passionnée et l’Université Libre de Bruxelles (ULB) où elle officiait en qualité d’enseignante-chercheuse ne tarit pas d’éloges et d’hommages envers la défunte. La voix étouffée par l’émotion, le professeur Julien Pierre, prenant la parole au nom de la rectrice, a souligné la compétence et l’abnégation de celle que nous pleurons tous. Et fort de cela, l’ULB a décidé de rebaptiser le prix d’excellence qui récompense le corps professoral du nom de Marie-Soleil Frère.

Seydou Borro, conformément à la derrière volonté de l’illustre disparue a dansé en sa mémoire

Marie-Soleil laisse derrière elle, deux filles.

Jérémie NION
Attaché de presse ambassade du Burkina en Belgique

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