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Projet adaptation basée sur les écosystèmes : Des vies transformées dans la Boucle du Mouhoun

Publié le samedi 27 mars 2021 à 20h00min

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Projet adaptation basée sur les écosystèmes : Des vies transformées dans la Boucle du Mouhoun

Dans le cadre de la caravane de presse qui se tient sur les réalisations du projet adaptation basée sur les écosystèmes (EBA-FEM), plusieurs réalisations ont été visitées les 25 et 26 mars 2021 dans la région de la Boucle du Mouhoun, notamment dans les communes de Sibi, Douroula et Tchériba. Il s’agit des périmètres maraîchers, des forages et des châteaux d’eau, des plants d’anacardiers, des kits d’élevage Naisseur-Engraisseur, un comptoir de valorisation des produits forestiers non ligneux (PFNL) et un fenil.

Dans les communes de Sibi, de Douroula et Tchériba, les bénéficiaires témoignent des changements que le projet EBA-FEM a apportés dans leur vie. A Souho dans la commune de Sibi, l’on note la création d’une plateforme agro-écologique d’apprentissage de deux hectares destinée au CEG de Souho. Elle est utilisée comme un verger de démonstration d’espèces ligneuses telles que le moringa, le karité et le saba.

En plus de cette plateforme agro-écologique, la population dudit village a également bénéficié de kits d’élevage Naisseur-Engraisseur (moutons) et des plants d’anacardiers. Pour le directeur du collège d’enseignement général (CEG) de Souho, Marcel Zio, la plateforme agro-écologique qui a été offerte à l’école est utilisée sur trois volets à savoir les volets pédagogique, alimentaire et économique. S’agissant du volet pédagogique, Marcel Zio a fait savoir qu’à travers la plateforme, les élèves ont allié la théorie à la pratique.

Une vue des moutons de l’une des bénéficiaires du kit

« Avec ce jardin scolaire, ils ont appris à faire des pépinières, à produire de l’engrais biologique et les techniques de production en tenant compte de la protection de l’environnement. Ce qui cadre avec les méthodes actives qui demandent qu’on place l’apprenant au cœur de l’action pédagogique en lui permettant d’apprendre en faisant les plants des pépinières » a-t-il relevé. Pour ce qui est du volet économique, Marcel Zio a souligné que la production des pépinières et des légumes a permis au CEG de générer des recettes autour de 937 750 FCFA en 2019 et de 925 000 FCFA en 2020. Des recettes qui ont servi à prendre en charge certaines dépenses de l’école, sans oublier qu’une partie de ce qui est dans le jardin est aussi utilisé pour la cantine scolaire (volet alimentaire), précise-t-il.

Christine Nakelsé, l’une des bénéficiaires avec ses moutons

Des moutons et des plants d’anacardiers pour la population

En plus de la plateforme agro-écologique, le village de Souho a reçu des plants d’anacardiers et des kits d’élevage Naisseur-engraisseur et cela a changé la vie des bénéficiaires. Un changement qu’une des bénéficiaires, Christine Nakelsé, a rappelé en indiquant que grâce au kit d’élevage Naisseur-engraisseur qu’elle a reçu, sa vie a changé. « J’ai reçu trois moutons dont deux brebis et un agneau qui se sont multipliés à quinze, dont sept ont été vendus. Ce qui m’a permis de payer la scolarité de mes enfants et de payer mes médicaments quand j’étais souffrante », explique-t-elle. Même écho du côté des bénéficiaires des pépinières de l’anacarde. Pour l’un des bénéficiaires des plants d’anacardiers, Tidjié Gnamou, les bénéfices de son champ d’anacarde seront énormes. « Nous allons bénéficier de ce champ jusqu’à le laisser à nos enfants, parce qu’un champ, ce n’est pas une chose périssable... », a-t-il fait savoir.

Tidjié Gnamou, bénéficiaire des plants d’anacardiers

Le maire de Sibi, Issifou Gnamou, a pour sa part indiqué que ce projet est apprécié très positivement, parce qu’il a appris à la population l’agro-écologique mais aussi l’a dotée de nombreuses infrastructures qui lui permettent non seulement d’avoir de l’eau de boisson et pour la production maraîchère. « Je crois que l’un dans l’autre, c’est un point d’honneur et c’est pourquoi, nous disons merci au projet d’avoir fait ces investissements dans la commune de Sibi. Car même si la commune dispose de quelques forages, le village de Souho brillait par l’insuffisance en terme de production d’eau potage, et avoir ces points d’eau c’est inestimable du fait que c’était une chose attendue et cela permet de régler le problème d’eau dans ledit village », a témoigné le maire Gnamou.

Issifou Gnamou, maire de la commune de Sibi

Réduire les vulnérabilités des populations vulnérables

En plus des villages de la commune de Sibi, Douroula et Tchériba ont aussi bénéficié des réalisations du projet EBA-FEM. Ces communes disent avoir reçu aussi des plateformes agro-écologiques mais également un comptoir de transformation des produits forestiers non-ligneux et un fenil. Des réalisations qui, selon les bénéficiaires directs et les autorités locales, ont permis de réduire les vulnérabilités des personnes directement impliquées mais également au-delà. Car, selon eux, avant la mise en œuvre de ces réalisations dans ces communes bénéficiaires, les populations et plus particulièrement les femmes n’avaient pas d’activités à mener après les campagnes agricoles, mais grâce à ce projet, elles arrivent à s’occuper toute l’année. Ce qui leur profite dans l’alimentation et aussi en termes de revenus pour se prendre en charge.

Les groupements des femmes bénéficiaires du comptoir de valorisation des produits forestiers non ligneux de Douroula

Insuffisance d’eau et d’autres réalisations pour les bénéficiaires

Bien vrai que les différentes réalisations ont eu beaucoup d’avantages pour les populations bénéficiaires, mais certains défis restent encore à relever. Car selon les bénéficiaires, malgré l’installation des châteaux d’eau, des bornes fontaines et des forages, l’eau reste toujours insuffisante. En plus de cette insuffisance d’eau, les bénéficiaires sollicitent de part et d’autre, encore plus de réalisations afin de poursuivre la promotion des bonnes pratiques agro-sylvo-pastorales pour une meilleure gestion des ressources naturelles, de la protection de l’environnement et l’amélioration des moyens d’existence des populations locales.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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