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Concours d’éloquence « Délie ta langue » au Canada : L’étudiante burkinabè Déogracias N’do en finale

Publié le mercredi 17 mars 2021 à 23h00min

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Concours d’éloquence « Délie ta langue » au Canada : L’étudiante burkinabè Déogracias N’do en finale

Elle est jeune et étudiante à l’université de Montréal au Canada. Elle a participé au concours d’éloquence « Délie ta langue » au Canada. Pour un premier coup d’essai, ce fut un coup de maître. Elle s’est hissée en finale. Pour la dernière phase, elle a besoin du soutien du public. Elle, c’est Déogracias N’do. Au cours d’une visite qu’elle nous a rendue le lundi 16 mars 2021, elle raconte son amour avec la parole et les lettres. Entretien !

Lefaso.net : Bonjour, nos internautes veulent mieux vous connaitre. Pouvez-vous vous présenter ?

Déogracias N’do : Je suis N’do Déogracias, étudiante burkinabè à l’Université de Montréal en première année de communication et politique, département de science politique. Je suis également finaliste au concours d’éloquence « Délie ta langue » dont la finale se tiendra le 29 mars 2021 en ligne. J’ai été retenue par le jury pour la finale du concours et il me faudra le soutien du public lors de cette ultime phase.

Pour une première participation à ce concours, c’est lequel de vos textes qui a retenu l’attention du public ?

C’est, "Je suis Burkinabè !"
Je suis Burkinabè, pourtant bon nombre m’accusent de ne pas être Burkinabè.
On m’a dit "suffit pas de naître Burkinabè pour être Burkinabè", pourtant, je suis Burkinabè.

Je suis Burkinabè pour bien plus qu’une CNIB. On m’a dit "tu ne parles même pas mooré"
On m’a dit "ton accent est étranger... Tu n’es pas Burkinabè.
Pourtant, je suis Burkinabè !
Je n’ai jamais trouvé l’intérêt de me justifier sur mon identité,
Auprès de ceux qui n’ont que faire de mon intégrité,
Auprès de ceux qui clament être Burkinabè mais qui cherchent à diviser quand la devise appelle à l’unité.

Je suis Burkinabè.
Combien donnent réellement un sens à ce qui nous représente ?
Combien ont saisi qu’au-delà d’être une chanson,
le Ditanyè appelle à l’éveil de nos populations ?
Combien honorent la devise dès qu’ils en ont l’occasion ?
Je l’ignore. Mais s’il y a bien une chose dont je suis certaine, c’est que je suis Burkinabè !

Qu’est-ce qui a bien pu vous motiver à écrire ce texte ?

J’ai souvent reçu des remarques que ce soit par rapport à mon accent, par rapport au fait que je ne parle pas le mooré. Tout ceci permettait aux gens de justifier que je n’étais pas réellement Burkinabè. Par exemple à l’époque, je vivais à l’extérieur. Quand je suis revenue au Burkina, la première chose que mes camarades m’ont demandé, c’est pourquoi je parle comme les blancs. Ce sont des traits qu’on me dit à longueur de journée. Dès qu’une personne me rencontre, la première chose qu’elle me dit, c’est "tu viens d’où ?. Je viens du Burkina".

Vous êtes candidate à un concours, « Délie ta langue ». Comment vous y êtes parvenue ?

J’ai beaucoup hésité avant de participer à ce concours notamment parce que je suis au Burkina. Je n’étais pas sûre de me retrouver au moment de la finale. J’ai beaucoup été motivée par ma famille et par mes amis. Je me suis dit qu’en réalité, qui ne tente rien n’a rien. Je suis passionnée d’écritures, de poèmes. J’ai regardé des vidéos YouTube sur les concours d’éloquence. Je me suis dit alors pourquoi pas moi.

Vous êtes en finale. Qu’est-ce que cela vous inspire comme sentiment ?

Je suis très heureuse d’autant plus que je partais en finale le jour de mon anniversaire. C’était vraiment une immense joie pour moi. Aujourd’hui j’espère pouvoir communiquer de mon art avec les gens. J’espère pouvoir vraiment transmettre les émotions que j’ai.

Expliquez-nous comment s’est passé le concours ?

Tout s’est passé en numérique compte tenu de la situation sanitaire. On devait partager avec le jury nos textes et des vidéos préenregistrées. C’est une des choses qui m’a vraiment motivée à le faire, c’est parce que je suis timide à la base. Le fait que ce soit numérique m’a poussée à y aller. On a communiqué nos vidéos. Par surprise j’ai été retenue. Ensuite je pensais que j’étais finaliste parce que sur le mail c’était écrit félicitation, vous êtes finaliste au concours. Quelques temps après on a dit qu’on devrait nous départager. Au début, nous étions 15 sélectionnés. Maintenant nous sommes 10 qui partons en finale le 29 mars prochain.

Vous êtes éloquente. Les Burkinabè aimeraient bien vous accompagner. Comment s’y prendre ?

Le 29 mars 2021, je partagerai mon thème « décrochez la lune » que j’assimile déjà au fait de passer outre les difficultés, outre du caractère impossible d’une situation afin de rendre le progrès possible. Cette finale va se passer en ligne sur la plateforme « zoom ». Pour me soutenir, il faut déjà que vous ayez un mail. J’ai vais communiquer un lien sur lequel on doit s’inscrire. Pour voter pour moi, il faut se connecter le jour de la finale. La finale a lieu à 16h, heure de Montréal, 20h au Burkina. Du coup, il faut s’inscrire, assister à la finale et voter pour moi.

Inscrivez-vous à la finale depuis ce lien :
https://www.eventbrite.com/e/inscription-finale-du-concours-deloquence-delie-ta-langue-universite-de-montreal-139102795205?aff=equipe


Lire Finale du concours d’éloquence « Délie ta langue ! » - Université de Montréal


Que gagne-t-on au concours ?

Il y a des prix décernés au premier, au deuxième et au troisième. Le premier recevra 5000 dollars, le deuxième 3000 dollars et la 3e place 1000 dollars. Le prix du public avec vos votes, n’importe qui des dix finalistes pourra obtenir 500 dollars.

Propos recueillis par Dimitri OUEDRAOGO
Auguste Paré (Vidéo)
Lefaso.net

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