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Promotion et commercialisation du riz de Bagré : Huit unités de transformation reçoivent des chèques de 16 à 250 millions de F CFA

Publié le jeudi 4 mars 2021 à 23h05min

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Promotion et commercialisation du riz de Bagré : Huit unités de transformation reçoivent des chèques de 16 à 250 millions de F CFA

Bagrépôle et la Banque agricole du Faso ont signé, ce jeudi 4 mars 2021, une convention de partenariat pour la promotion et la commercialisation du riz produit sur la plaine hydroagricole de Bagré. Huit unités de transformation et/ou de distribution ont reçu des chèques allant de 16 à 250 millions de francs CFA. C’était au cours d’une cérémonie qui a vu la participation du ministre du Commerce, Harouna Kaboré, de la ministre déléguée en charge du l’Aménagement du territoire, Pauline Zouré, et du représentant du ministre de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo.

L’agriculture est un secteur qui fait peur aux institutions financières. Selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), la part du secteur bancaire destiné au secteur agricole ne représentait que 3,52% au 30 juin 2020. Pour les institutions financières, l’agriculture est un secteur où il est très difficile de mesurer le niveau de risque du fait des aléas climatiques, du manque de garantie, du faible niveau d’organisation des exploitants agricoles. Ces derniers, en plus des difficultés d’accès aux financements, doivent jongler en attendant le paiement tardif des livraisons de riz par les acheteurs.

Les directeurs généraux de la BADF et de Bagrépôle, après la signature de convention de partenariat

Des prêts de 16 à 250 millions de francs CFA

Pour pallier cette situation, Bagrépôle et la Banque agricole du Faso (BADF) ont accordé leurs violons à travers la signature d’une convention de partenariat pour la promotion et la commercialisation du riz produit sur la plaine hydroagricole de Bagré. Et pour cette phase pilote, huit transformateurs ont reçu des prêts sous forme de crédits de campagne pour l’achat au comptant du riz paddy auprès des producteurs de la plaine. Les montants vont de 16 à 250 millions de francs CFA.

Une vue des témoins de la signature de convention de partenariat

Un fonds de garantie de 500 millions de francs CFA

La convention repose sur un fonds de garantie de 500 millions de francs CFA constitués par Bagrépôle auprès de la BADF. « Le dépôt d’un fonds de garantie par Bagrépôle nous permet d’amplifier notre intervention auprès des transformateurs. Au niveau de la BADF, nous ne touchons pas au fonds. En cas de sinistre, l’on regarde dans quelle mesure utiliser ce fonds », a expliqué le directeur général de la Banque agricole du Faso, Daouda Simboro.

Le directeur général de Bagrépôle, Jean Martin Kaboré, expliquant le bien fondé de la convention

Le riz paddy vendu massivement hors du Burkina

La plaine de Bagré a été confrontée aux inondations et à la sortie massive du riz paddy au 2e semestre de l’année 2020. C’est ce qu’a affirmé la présidente du conseil d’administration de Bagrépôle, Yvonne Rouamba/Guigma. A propos de la sortie massive du riz paddy hors du Burkina, le directeur général de Bagrépôle, Joseph Martin Kaboré, a indiqué qu’elle était due au fait que les acheteurs locaux payaient très peu et lentement les produits.

« Par exemple, explique-t-il, il y a des stocks de riz produits en 2019 qui ont été cédés à des institutions et qui, jusqu’à aujourd’hui, ne sont pas encore payés. Nous avons deux campagnes sur la plaine. Et les campagnes sont espacées de maximum trois mois. Et les producteurs ont besoin de l’argent des productions d’une campagne donnée pour pouvoir engager la campagne suivante. Si vous faites 15 voire 18 mois sans les payer, ça bloque le système de production. Du coup, ils ne vivent plus. » D’où l’importance de cette convention, selon lui, qui permettra aux transformateurs de payer cash la production des paysans et de régler par la même occasion le problème.

Le ministre du Commerce a procédé à la remise de chèque de 250 millions de francs CFA à l’une des unités de transformation de la plaine

L’espoir des transformateurs

« Le déficit de confiance et le manque de respect de nos engagements n’a pas toujours facilité notre collaboration avec les institutions financières. Avec l’encadrement dont nous bénéficions pour la mise en œuvre de cette phase pilote, nous espérons poser les balises solides pour la facilitation des relations avec d’autres institutions financières », a déclaré le représentant des unités de transformation bénéficiaires, abbé Jean-Paul Yoda, gestionnaire de l’usine de décorticage « KOKUMA ». Cette unité de transformation, soulignons-le, a reçu un prêt de 200 millions de francs CFA.

Abbé Jean Paul Yoda, gestionnaire de l’usine de décorticage « KOKUMA »

Réorienter les importateurs vers la transformation locale

Le ministre du Commerce, Harouna Kaboré, a annoncé que des discussions sont en cours avec les grands importateurs de riz pour qu’ils s’investissent davantage dans la transformation du riz car les capacités de production vont largement dépasser les capacités de transformation des unités installées. « De la même manière que nous l’avons fait pour l’huile, le sucre et les pneus, il faut qu’ils puissent participer à la transformation, acheter les productions nationales avant de bénéficier d’autorisation pour importer le riz pour compléter le gap », a déclaré Harouna Kaboré.
En attendant, tous espèrent que cette opération sera une réussite et permettra à la BADF de dupliquer le même mécanisme sur d’autres pôles ou auprès d’autres faitières d’organisations paysannes.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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