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Commémoration du jubilé d’argent du FONER : 25 ans de parcours d’un "puissant instrument" au profit de l’éducation et la recherche

Publié le mardi 2 mars 2021 à 13h15min

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Commémoration du jubilé d’argent du FONER : 25 ans de parcours d’un

Placé sous le patronage du Pr Alkassoum Maïga, ministre de l’Enseignement supérieur et du parrainage de Harouna Kaboré, ministre du Commerce, la cité du cavalier rouge (Koudougou) a abrité les 26 et 27 février 2021, les activités de lancement du 25e anniversaire du Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER). La cérémonie d’ouverture a eu lieu le vendredi 26 février au sein de la direction régionale du FONER sous le thème « 25 ans de parcours : impacts et perspectives. » Elle a connu la présence de plusieurs acteurs du monde universitaire dont l’ancien ministre et président de l’Assemblée nationale, Mélégué Maurice Traoré, père fondateur de la structure et par ailleurs invité d’honneur.

« En 1992 nous étions sous le régime du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) et la négociation avec la Banque mondiale était bloquée à cause du montant de la bourse servie aux étudiants. La décision finale a été de contingenter le nombre de bourses de manière à ne pas dépasser 500 par ans. Pour pouvoir donner aux maximum d’étudiants il fallait trouver d’autres ressources et l’idée m’est venue de créer le FONER avec beaucoup de difficultés mais très bien réussi », confie l’ancien ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Mélégué Maurice Traoré, et invité d’honneur des 25 ans de l’institution du FONER.

En effet, il a été l’initiateur de ce fonds adopté par signature d’un décret le 15 février 1994. A l’entendre, plusieurs difficultés ont jalonné la création du fonds. Le père fondateur ajoute que c’est de concert avec Zéphirin Diabré, qui était à l’époque ministre des Finances, qu’une entente a été faite de sorte que le fonds puisse être alimenté par la LONAB. « Nous avons signé une convention par nos deux ministères, ce qui a permis de démarrer le FONER. Je trouve que c’est un outil formidable, car c’est l’unique expérience en pays francophone que je connaisse qui a réussi dans ce domaine… » Voici là l’histoire du Fonds national de l’Education et la Recherche.

« 25 ans de parcours : impacts et perspectives », c’est sous ce thème que l’institution a décidé de marquer un arrêt, après 25 ans d’existence, pour s’auto-évaluer avant d’envisager avec sérénité l’avenir. Après plusieurs reports dûs au contexte sanitaire, le ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Alkassoum Maïga, et ses collaborateurs ont tenu à maintenir en différé la célébration de ce jubilé d’argent du FONER.

Les autorités procédant à la coupure du ruban pour l’inauguration du siège de la direction régionale du FONER

Des défis à relever

La cérémonie de lancement a connu la présence de nombreuses personnalités, aussi bien du monde universitaire que politique. Après le mot de bienvenue du maire de la commune de Koudougou, Maurice Moctar Zongo, Dr Marie-Thérèse Arcens/Somé, directrice générale du FONER, a remercié tous les acteurs qui ont œuvré pour la tenue de cette célébration. Il s’agit entre autres du ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Pr Alkassoum Maïga, du parrain de l’événement, Harouna Kaboré, ministre en charge du Commerce, et d’Irène Coulibaly, gouverneure du Centre-Ouest.

Marie-Thérèse Arcens a par ailleurs justifié le choix du thème par le fait que plusieurs défis restent toujours à relever. Il s’agit surtout de la modernisation. « Après la numérisation, c’est sûr que nous allons la développer parce que nous avons encore quelques défaillances. Aussi, nous allons numériser nos recouvrements pour que les personnes qui veulent rembourser les prêts puissent le faire en ligne afin de faciliter les choses. Donc c’est la modernisation du système que nous voulons faire dans ce domaine », a-t-elle confié. Pour la question de la hausse probable du FONER, la directrice générale reste catégorique, car selon elle, il s’agit d’une aide et non d’une indemnité ou un salaire quelconque.

Entre 11 et 12 milliards de FCFA alloués aux bénéficiaires par an

Pour le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Pr Alkassoum Maïga, le FONER est un instrument puissant pour le Burkina car, il permet de répondre à des attentes qui sont nombreuses au niveau de l’enseignement supérieur. Il précise que de 500 bourses au départ, le nombre des bourses tourne autour de 8000 aujourd’hui. Aussi pour les étudiants bénéficiaires de l’aide FONER, ils sont estimés entre 60 000 et 70 000, repartis dans les différentes universités du pays, qui bénéficient, chacun, de 175 000 Fcfa par an. « Dans l’année, nous sommes entre 11 et 12 milliards de FCFA que l’Etat burkinabè donne gracieusement aux étudiants. Evidemment, cela peut paraître insignifiant, mais il suffit de faire le tour de la sous-région pour se rendre compte de l’avantage que le Burkina a, à travers ce puissant instrument qui soutient l’éducation et de la recherche. », a-t-il indiqué. Il a salué, par ailleurs, les différents partenaires du fonds notamment la Loterie nationale burkinabè (LONAB) et le Fonds minier pour le développement qui injecte respectivement 250 millions et un milliard de FCFA chaque année dans les caisses du FONER.

Moments de réflexions profondes

Ces 25 ans, selon le ministre Maïga, sont des moments de réflexions profondes, car au départ l’initiative était pour faire face à la réduction des bourses et trouver une autre alternative pour accompagner. Pour lui, cette réflexion c’est comment faire en sorte que cet instrument dont l’idée est très noble soit recentré dans la perspective de développer un enseignement supérieur de qualité et une recherche scientifique de qualité.

Pour le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, cette célébration constitue une halte pour faire le bilan de cette grande et importante institution qui, depuis 25 ans œuvre pour le bien-être des étudiants et la quiétude sur les campus. Il a exprimé ses encouragements au ministre pour sa vision et à l’ensemble des travailleurs du FONER pour leur dynamisme et leur dévouement. Car dit-il : « Le travail que vous abattez au quotidien s’inscrit en droite ligne de la politique gouvernementale en matière d’éducation et de recherche. » C’est par l’inauguration du siège de la direction régionale du FONER et la visite des stands d’exposition que la cérémonie a pris fin.

La visite des stands d’exposition par les deux ministres Pr Alkassoum Maïga et Harouna Kaboré

Historique du FONER

Les activités de la commémoration des 25 ans du FONER se sont poursuivies avec une conférence sur le thème « 25 ans de parcours : impacts et perspectives ». Tenue à l’amphi 750 places suivie d’une projection vidéo, cette conférence visait, selon Ollo Pooda, directeur des aides et des prêts au FONER, à faire un pas dans le passé pour se ressourcer sur l’origine et l’évolution du FONER. Dr Marie Thérèse Arcens/Somé, directrice générale du FONER, d’ajouter que le but est de faire voir toute l’histoire du FONER et montrer surtout aux étudiants que le Fonds est initié pour les accompagner dans leur cursus universitaire.

Au cours du panel, le modérateur Ollo Pooda s’est accentué sur trois axes majeurs. Pour le premier axe, il s’agissait de situer le contexte de création du FONER au cours duquel il a identifié les directeurs généraux depuis sa création jusqu’à l’actuelle directrice générale. Le deuxième axe aborde la question des allocations et l’évolution des différentes prestations du FONER.

Il montre dans cette partie que la somme octroyée comme prêt et aide FONER a eu une évolution au cours des années grâce aux luttes de certaines structures syndicales telle l’ANEB. Enfin, le troisième axe donne un bilan des 25 ans d’existence du Fonds national pour l’Education et la Recherche. « Nous avons constaté que le FONER a une histoire qui mérite d’être relatée. Donc il fallait faire un pas dans le passé pour se ressourcer sur son origine et son évolution. Et je pense que nos autorités ont bien fait de mettre en place le FONER et aujourd’hui je pense que l’aide et le prêt peuvent cohabiter ensemble et aider les étudiants à terminer leur cursus, surtout que nous sommes dans un contexte de retard académique » précise-t-il.

A l’issue du panel, les étudiants ont salué l’initiative à sa juste valeur. D’autres cependant, ont tenu à faire des précisions sur l’historique. Pour Yaya Rakistaba, étudiant en Master/histoire et Archéologie à l’université Joseph Ki-Zerbo et représentant des étudiants au Conseil d’administration du FONER, « l’histoire du FONER rime avec les luttes des étudiants. Le FONER n’a pas été donné mais acquis à travers des luttes. Si on doit parler de son histoire, il convient de faire ressortir que l’idée est venue des étudiants », martèle-t-il.

« Nous ne sommes pas contre l’esprit de la commémoration des 25 ans, mais le FONER doit multiplier les concertations afin de faciliter la vie de l’étudiant. Nous estimons qu’il faut élargir la base du FONER » souligne Ali Ouermi, délégué général élu de l’UFR/LSH. Même son de cloche avec Ramata Zida, étudiante en LM II. « Il y a des difficultés auxquelles les étudiants font face par rapport au FONER. Donc, il faut qu’ils puissent revoir comment ils pourront augmenter le FONER », suggère-t-elle. C’est par une projection du film sur les 25 ans du FONER que la journée a pris fin.

La journée du doctorant

Pour la journée du 27 février, elle a été consacrée dans la matinée par la journée du doctorant. A cet effet, le ministre en charge de l’Enseignement supérieur a été sollicité pour ouvrir les travaux. Le président de l’Université Norbert Zongo, tout en souhaitant la bienvenue à la délégation du FONER, a montré sa satisfaction pour la tenue de l’activité principale dans son université. Une vitrine qui, selon lui, va permettre de mettre en évidence les actions menées dans les laboratoires de l’université grâce au FONER.

Pour le délégué des doctorants, Oumarou Zou, la recherche au Burkina n’est pas chose aisée et, conscient que l’Etat à lui seul ne peut pas tout faire, il était de leur devoir, (doctorants et chercheurs) de trouver le moyen de s’associer avec des structures publiques afin de voir comment rompre la cloison entre la recherche et le monde privé. Au total, ils sont au nombre de trois doctorants qui auront la charge de présenter des communications sur leur projets.

Très satisfait de l’initiative, le ministre Alkassoum Maïga a salué l’idée de cette journée des doctorants et a promis de la perpétuée dans toutes les autres universités du Burkina. Il a également remercié le Pr Diarra pour la création du laboratoire, tout en l’invitant à donner la capacité aux doctorants d’atteindre des stades encore plus élevés. A l’intention des doctorants, il les invite à se concentrer sur leurs études et faire en sorte de produire des doctorats de bonnes factures. « Je vous invite à libérer l’esprit, à bien suivre, bien noter et apporter les observations constructives » ajoute-t-il, avant de déclarer ouvert la journée.

Le jubilé d’argent du FONER a pris fin dans la soirée du 27 février à travers un match de football. Cette rencontre qui a opposé les étudiants des cités universitaires à ceux des Unités de formation et de recherche (UFR), s’est soldée par un score de buts à zéro en faveur des UFR.

P.O
LeFaso.net

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