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Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

Publié le lundi 1er mars 2021 à 10h05min

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Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

Ancien détenu politique, ambassadeur du Burkina en Lybie sous la Révolution, Mousbila Sankara a sans doute beaucoup à retracer de l’histoire, surtout politique, du Burkina et de ses hommes. Observateur de la vie nationale, et bien que prenant parfois la résolution de ne plus piper mot sur ces sujets à polémique, M. Sankara ne peut parfois s’empêcher de se laisser aller à ce qu’il pense être un devoir, car engageant la vie de la ‘‘nation’’. « Si nous parlons, c’est pour vous les enfants... Il ne faut pas qu’on vous lègue les fruits de notre irresponsabilité, notre lâcheté, notre malhonnêteté et de notre méchanceté », se désole-t-il. Par cet entretien à bâtons rompus qu’il a bien voulu nous accorder à cet effet, l’ex-pensionnaire du fameux « Conseil » aborde les contours de la réconciliation nationale.

Lefaso.net : Comment appréciez-vous le démarrage du processus de réconciliation nationale avec le ministre Zéphirin Diabré ?

Mousbila Sankara : On note que la question de la réconciliation était une promesse électorale de Roch Kaboré et qu’il a effectivement engagé le processus après sa réélection. Il a créé un ministère qu’il a confié à Zéphirin Diabré. Mais je constate avec amertume depuis la mise en place de l’institution, de ce que j’appelle des intrigues. Voyez-vous, au Burkina, quand on met en place une commission ad hoc ou qu’on érige un ministère pour résoudre un problème, chacun croit que c’est à lui qu’on doit faire appel et une fois que ce n’est pas lui, il développe ce qu’il avait en intrigues pour faire échouer celui qui a été nommé. Ça, c’est dans l’ADN de nous Burkinabè. Malheureusement, quand on a nommé Zéphirin (Diabré), l’intrigue-là s’est traduite sur le terrain par diverses formes. C’est l’exemple de ceux-là qui sont allés au parc animalier de Blaise Compaoré pour commencer à vouloir nourrir ses animaux, commencer à nettoyer.

Pensez-vous que ces intrigues dont vous parlez, sont constituées d’actes organisés ?

Je constate seulement que ce sont des actions d’intrigants. Le gouvernement a choisi quelqu’un pour mener la politique de la réconciliation. A partir de ce moment, si quelqu’un à quelque chose entrant dans le cadre de la réconciliation, il doit se déplacer pour aller voir la structure et faire ses propositions, sans tapages. Mais au lieu de cela, on fait une association pour aller nourrir les animaux du parc animalier de Blaise Compaoré ou pour dire qu’on prépare son retour. Non, il faut remettre les choses entre les mains de celui qui a été désigné, c’est lui qui coordonne et qui sait quel acte poser et à quel moment. Qui a envoyé ces groupes ? Est-ce un acte de pression ? Est-ce un acte de sabotage ? En tous les cas, c’est que j’appelle intrigues ; c’est pour dévaloriser le succès éventuel de Zèph (Zéphirin Diabré) et cela n’est pas une bonne chose. Dans ce pays, on a trop d’intrigues et ce n’est pas du tout une bonne chose.

Quand on a nommé Maître Bénéwendé Stanislas Sankara (ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Villes)…, c’est pendant qu’il cherchait ses marques qu’on arrête des maires, comme si c’est hier que ce qu’on leur reproche s’est passé. Je ne sais pas si ça arrange Zéphirin Diabré ou Me Sankara que des gens viennent prendre des charges qui leur reviennent pour régler. Voyez-vous quelqu’un prendre son cheval à la place du ministre de la Sécurité pour aller au Sahel, discuter avec un supposé terroriste ? Qu’il aille voir ! C’est donc une action de fayot que nous sommes en train de voir.

Il y a par exemple cette association (l’organisation de la société civile : le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement, CISAG, ndlr) qui est sortie dire que tous ceux qui ont été indemnisés à la Journée nationale du pardon ne doivent plus être pris en compte dans les dossiers du processus de réconciliation en cours. C’est léger comme réflexion. Quand on veut s’engager dans ce genre de questions, il faut s’entourer d’un minimum d’informations. A l’indemnisation, les gens n’étaient pas logés à la même enseigne, selon que l’on avait ou non la faveur des hommes forts du moment. C’est plus compliqué qu’on ne le pense.

La question de la réconciliation est tellement lourde et sérieuse qu’on ne doit pas la laisser traîner de la sorte aux mains de n’importe qui. Si ce n’est de l’intrigue donc, les responsables de cette organisation devraient savoir que si la Journée de pardon avait été la solution, aujourd’hui, on ne parlerait pas de ces dossiers. Sans compter que même par rapport à ces indemnisations, il y a eu beaucoup de réclamations ; certains ont pris, d’autres l’ont fait à moitié (en relevant qu’ils ne sont pas satisfaits sur tel ou tel aspect) tandis qu’une autre catégorie a refusé. Si aujourd’hui, il y a des problèmes de réconciliation ou de cohésion sociale, c’est que les dossiers supposés résolus avec la Journée nationale du pardon (2001) ne sont, en réalité, pas réglés.

Il faut éviter de décréter. Laissez celui à qui le travail est confié déposer son travail et ceux qui ont des apports le font ensuite. J’aurais souhaité que ce soit celui chargé de la réconciliation, le gouvernement, qui écoute les gens (ceux qui ont été concernés par la Journée nationale du pardon) ; ceux qui ne sont pas satisfaits, qu’on prenne leur plainte, si c’est faisable, il répond ; si ce n’est pas faisable, on leur explique clairement pourquoi. Mais que ce soit une association qui fait ce genre de déclarations…, c’est ce que j’appelle des tirs au flanc. Si c’était des propositions, on part les remettre à qui de droit, sans tapages et vous expliquez vos propositions.

Je vous donne l’exemple du frère d’un monsieur (nous tairons les noms). Nous avons passé ensemble quatre ans en prison. Pendant les tortures, ils ont cassé une glande. On était obligé de le castrer pour le soigner. Le chirurgien qui l’a soigné était contraint de faire venir ensuite un psychologue, parce que le monsieur était au stade où il voulait se suicider. La victime est toujours-là, vivante. On lui a versé quelque chose (indemnités), comme ce gendarme qui s’est vu enlever un œil (il vit toujours) et qui était en son temps un grand sportif dans un club de la place (nous tairons l’identité). Pensez-vous que ceux-là ont le même ressentiment que moi qui ai subi des sévices…, mais qui n’ai pas été amputé d’une partie de mon corps ?
Donc, quand une préoccupation est posée, laissez un monsieur comme celui-là discuter de son problème, c’est lui seul qui vit la profondeur de sa douleur, permettez-lui et donnez-lui l’occasion de s’exprimer pour se vider, ne mettez pas de barrières.

Lors d’une interview en 2020, vous suggériez de la retenue de la part des uns et des autres sur cette question de réconciliation …

Tout à fait ! Et c’est ce que je craignais-là qui est arrivé. Il faut que les gens tiennent compte du fait qu’il faut écouter les autres. Aussi, il faut que Zéphirin Diabré se libère d’un problème culturel ; puisque pour le Mossi, le Bissa ne doit pas le gouverner. C’est une opinion qui est aujourd’hui réelle. Or, quand Zéphirin Diabré parle de cohésion sociale et de vivre-ensemble, c’est que nous devenons tous républicains. C’est bien, mais ce n’est pas avec des missions de ce genre qu’on peut aplanir cela. Il ne faut donc pas qu’il se fixe sur cela, parce que c’est une opinion qui est déjà faite. Mais ce sont des questions qui doivent être réglées par des institutions de la République, pas avec des structures éphémères.

Je vais à une réunion, quelqu’un se lève et dit qu’il n’a aucun problème avec qui que ce soit, mais seulement il n’y a plus de zone de pâturage. Ça, c’est pourtant un problème du vivre-ensemble qui est posé, qui doit être résolu par les institutions de l’Etat. Les zones sont bien définies, dont une partie pour les habitations, les activités commerciales, agricoles, le pâturage, etc. Il ne faut donc pas que ce soit l’éleveur lui-même qui soit obligé de lutter pour avoir sa zone de pâturage.

Ces dispositions d’organisation de l’espace existent pourtant !

Oui, mais ça ne tient plus parce que ça demande de la discipline. Ce que les gens ne peuvent plus faire. Pourtant, il faut que cette organisation soit appliquée. Donc, il faut que les choses soient organisées. Par exemple, parlant de la défense, j’ai vu dernièrement l’émir de Djibo, avec d’autres responsables, dire qu’il faut désarmer les VDP… C’est un langage que des gens comme lui ne doivent pas tenir.

A défaut, qu’il aille jusqu’au bout, en expliquant qu’on les démantèle, mais eux, responsables des zones, s’organisent pour suppléer et assurer la sécurité. Il n’y a pas de problème en cela, c’est un marché. Mais on ne peut pas venir démanteler sans remplacer. Ils oublient que c’est parce que ceux-là (VDP) sont là maintenant que lui peut y aller et s’arrêter pour parler. Ça, ce sont des tirs au flanc ; parce que Maurice Yaméogo a dit un jour que si vous rencontrez quelqu’un avec lequel vous avez un différend et il vous dit que si ce n’est pas à cause de votre bâton, il allait vous taper, c’est qu’il faut bien saisir votre bâton. Cela est significatif. Donc, il faut avoir de la lucidité dans le traitement de certains dossiers.

Ne doit-on pas circonscrire la matière qui doit être prise en compte par le processus de réconciliation nationale ?

C’est déjà délimiter dans le temps. Pour les questions, il faut dire qu’il y a beaucoup de problèmes et il faut les prendre tous en compte. Le vrai problème, c’est la méthode qu’il faut savoir trouver. Dans un processus, il y a la circonscription du domaine, la matière et ce qu’on attend à la fin (ce que les militaires appellent le but de la manœuvre) : où sommes-nous, que voulons-nous et comment faire pour l’atteindre ? On ne peut pas brûler des étapes, il faut toujours se resituer. Très souvent, les gens sautent toutes les étapes et vont aux moyens, de sorte que c’est mélangé. Et comme ce n’est pas bien balisé, tout le monde croit qu’il peut tout faire.

Mousbila Sankara

La réconciliation se mérite, ce n’est pas une question d’argent. Ceux qui ont des biens des autres, qu’ils les restituent simplement. Des gens ont tué pour avoir des grades, avoir des positions socio-professionnelles, on leur arrache ou on les laisse jouir des fruits de leurs forfaits ? Il y a actuellement un élu (dont nous tairons l’identité), il était en son temps adjudant. Quand nous étions en détention au Conseil, qu’est-ce que ce monsieur ne nous a pas montré comme misère ? Les familles envoyaient la nourriture, il faisait parfois trois jours avant de nous la remettre. La nourriture pourrissait. Tous ceux-là, et ils sont nombreux, jouissent des fruits de leurs actes. On fait comment ?

La question, ce n’est pas l’indemnisation matérielle ; il y a des gens qui veulent simplement recouvrer leur honneur et leur dignité. C’est tout ! Sinon des gens n’auraient pas demandé le franc symbolique. Je connais par exemple un militaire qui est, du fait de notre détention, resté au bas de l’échelon ; tous ses amis sont montés en grade le laisser. Alors que ce dernier était un passionné de l’armée et il disait aux gens que lui ne voulait rien d’autres que des galons ; il dit qu’il est venu dans l’armée pour cela, pas pour l’argent parce que son père était riche, il était un grand commerçant à Bobo-Dioulasso. Voyez-vous, quand on parle, c’est de tout cela ; ce monsieur n’a pas besoin d’argent, il a simplement besoin de recouvrer sa fierté d’avoir ses grades honnêtement.

D’aucuns voient en la sortie d’organisations de la société civile, une manœuvre d’hommes politiques dans ce processus. Est-ce votre observation également ?

C’est parce qu’on les laisse faire. C’est l’exemple que je prenais avec le ministère de la Sécurité, n’importe qui ne peut pas se lever pour dire qu’il part au Sahel pour discuter avec qui que ce soit. C’est l’autorité, le gouvernement qui peut le faire. Il faut éviter le cafouillage, les actes de sabotage. On a une autorité, qui a été élue avec son programme et qui est en train de déployer sa politique. S’il y a des suggestions sur cette question sensible de la réconciliation, il faut éviter les tapages et les sabotages. Il y a des voies à suivre pour faire des propositions.

Comment faire la réconciliation pendant que les attaques continuent et au même moment, ceux qui attaquent, selon les autorités, ne sont pas connus ?

C’est un faux problème et c’est très grave comme déclaration, de dire qu’on ne connaît pas ceux qui nous attaquent. Par exemple, nous sommes assis ici, quelqu’un vient nous chasser, on ne peut pas dire qu’on ne sait pas qui c’est. Même si on ne l’a pas reconnu tout de suite, comme on sait où on nous a chassés, si on refuse de partir et qu’on revient sur nos traces pour vouloir réoccupation notre place, on saura qui c’est. On sait d’où on nous a chassés, on a fermé nos écoles, nos hôpitaux…, c’est avec ceux-là qui l’ont fait qu’il faut discuter ! Ce d’autant qu’ils ne sont pas venir chanter et répartir, ils occupent parfois ces endroits. On sait même ce qu’ils nous ont pris.

A partir de ce moment, si on veut les reconnaître, on se prépare, on repart pour occuper notre place et s’ils refusent, on s’affronte et si on est fatigué, on s’assoit et on discute. Il faut que les deux parties aient intérêt à la négociation pour qu’on négocie. Donc, ceux qui profèrent qu’on ne sait pas qui nous attaquent doivent faire attention, parce qu’on sait d’où on nous a chassés. Il faut que les gens approfondissent les réflexions avant de les exprimer.

Zéphirin Diabré a donc du pain sur la planche !

Oui ! C’est le plus gros chantier. Sa tâche aurait été facile s’il n’y avait pas les tirs au flanc.

Le président s’est projeté sur six mois, est-ce tenable ?

Ça, c’est la communication politique. Maintenant, c’est à lui de voir ce qu’il faut mettre dans les six mois-là pour que ça devienne quelque chose. Sinon, certaines situations peuvent même trouver des solutions avant les six mois, mais les actions qu’il faut pour que les gens soient d’accord qu’effectivement, nous sommes sur la bonne voie, ce ne sont pas des actions simples. Six mois, ce n’est pas peu, mais à condition que les directives soient claires.

Vous suggériez également qu’on mette en place un comité de sages sous la tutelle du ministère de la Réconciliation au lieu de laisser le processus être piloté par un politique !

Ce que Roch Kaboré aurait pu faire, c’est de prendre le rapport du Collège des sages et voir qu’est-ce qui n’a pas été mis en œuvre et/ou qu’est-ce qui a été moins fait et ce qui reste à faire. C’est important, parce que cette structure est, à l’époque, allée loin. Si vous laissez ça et que vous reprenez, les gens ne sauront plus ce qu’il faut dire. Donc, il faut une commission pour revisiter le rapport du Collège des sages, voir dans l’application ce qui n’a pas été bien fait, ce qui a été rejeté dans les recommandations, pourquoi n’a-t-on pas pu mettre en œuvre des décisions, etc.

Mais, tout cela dépend de ce que veut le président, ce n’est pas clairement défini : une réconciliation nationale demande à être expliquée. Par exemple, au plan politique, aucun parti n’est suspendu. Ceux qui sont à l’extérieur, tout le monde est d’accord qu’on ne les a pas chassés, mais ils ont ‘‘cherché’’ leur vie. Mais pourquoi ont-ils cherché leur vie ? Parce qu’ils savent ce qui est arrivé à leurs prédécesseurs. Maintenant, est-ce qu’avec une commission beaucoup plus spécifique, on n’aurait pas pu approcher ces personnes-là pour résoudre leurs problèmes, au lieu de laisser des initiatives pêle-mêle à chacun ?

Donc à chaque type de problème, un comité spécifique ?

Tout à fait ! De petites initiatives autour de comités, logés dans le cabinet du président du Faso ou du ministère de la Réconciliation nationale. Vous les envoyez auprès de personnes qui vivent les problèmes : untel, vous avez le téléphone de X, si vous pouvez le lui remettre, remettez-lui et c’est fini. Pour Blaise (Compaoré), c’est encore plus simple : tu es là-bas, mais on sait quels sont ceux qui t’y ont envoyé et ceux qui y sont avec toi. Souhaiterais-tu revenir seul ou avec d’autres personnes qui y sont avec toi ?

Au cas où tu ne pourrais pas parler du cas de tout le monde, quel est ton propre cas et quelle garantie souhaiterais-tu avoir ? Et pour plus de confiance, nous traitons entre notre ambassadeur en Côte d’Ivoire et celui de la Côte d’Ivoire au Burkina et tu rentres, sous la garantie de moi, président Roch Kaboré. Ce sont des choses simples à faire. Pour le cas de Zida (Yacouba Isaac), c’est encore plus simple. On l’écoute, ton histoire-là, c’est quoi ? Si c’est la question des sous-là, comme c’est moi qui veux que tu rentres, on s’arrange pour que tu soldes (au cas où ce qu’on te reproche est vrai) parce que nous voulons que ça serve de leçon. C’est une simple question de communication et ça doit se passer dans son cabinet à lui (président du Faso).

C’est maintenant que Roch Kaboré doit enfiler sa tunique de ‘‘chef de famille’’, dira-t-on donc !

Ah oui ! Ce n’est pas quelqu’un d’autre, encore moins un parti politique, qui peut faire ce travail. Et il ne faut pas qu’il oublie qu’une fois que Blaise (Compaoré) est là, s’il reprend son CDP et s’il y a des élections, le CDP va les battre. Donc, on doit régler toutes ces questions. En tout cas, je n’aurais pas agi comme ils le font. C’est l’administration qui a créé les problèmes, qu’il soumet à la résolution de la même administration. Non, lui, il est au-dessus de tout, c’est lui qui doit régler tout cela. Il faut des missions ciblées, individuelles. En ce moment, le ministre Zéphirin (Diabré) reste dans sa mission, mais comme mission d’approche. Quand viendra le moment de la décision, quelqu’un d’autre va affiner. Les problèmes ne sont pas les mêmes, ils sont particuliers. Les problèmes ne sont pas simples, ils ne peuvent pas être confiés à une administration.

La question du foncier est posée comme un élément à résoudre pour aller à la réconciliation et à la cohésion sociale. Est-ce réaliste ?

C’est cela même qui risque de sauter. Les gens n’ont pas tort quand ils disent que c’est une bombe à retardement. Ceux qui ont agi pour créer la situation actuelle, ne sont d’autres que des prête-noms, des parents et amis du pouvoir en place et on demande à toi, Me Sankara, de régler cela. Comme si on lui disait : viens frapper mon parent, viens frapper mon ami, viens frapper mon prête-nom. Est-ce qu’ils vont accepter regarder maître Sankara secouer la termitière ? Si maître ne se trouve pas des garanties pour cela, tel que je le connais, ça peut le pousser à démissionner et ses détracteurs (même ceux qui lui ont confié la mission) vont prendre cela pour dire voilà, on t’a confié telle mission-là, tu as fait quoi ?

Je connais Me (Sankara), tout comme je me connais moi-même, c’est la famille, nous avons un degré de fierté que si on ne fait pas attention, on l’assimilerait à l’orgueil. Ce qui n’est pas compatible avec les concessions. Il faut qu’il sache donc doser ce qu’on appelle le ‘‘Burkindi’’ (intégrité) pour que ce ne soit pas vu comme de l’orgueil ; parce qu’il sera difficile à lui de voir un dossier qui doit être transmis au Parquet et qu’on lui dit de laisser. Ça va être compliqué. Donc, je crains qu’un matin, il ne dépose sa démission alors qu’il a quand même contribué à faire asseoir le pouvoir en place (donc, il est comptable).

C’est compliqué parce que dans le foncier, il n’y a pas de demi-mesure. Les quelques maires qu’on a pris-là, chacun à combien de parcelles ? Quelqu’un qui prend 100 parcelles à Ouagadougou, un autre prend deux ou trois parcelles à Pama, on emprisonne celui de Pama et on laisse ceux de Ouagadougou en train de circuler allègrement… Ça ne va pas. C’est tout cela que Me Sankara doit résoudre, alors qu’il n’y était pour rien. L’Assemblée nationale a fait sortir un rapport sur le foncier qui a épinglé des maires et des personnalités. Veut-on dire que toute l’Assemblée nationale ment ? Sinon, pourquoi n’agit-on pas alors ? Il faut que le président (du Faso) prenne son bâton de pèlerin.

Certains pensent que Zéphirin Diabré a mal entamé sa mission en privilégiant les organisations de la société. Est-ce votre avis ?

De toute façon, il fallait qu’il commence quelque part. Maintenant, qu’est-ce qu’il attend de chacun, c’est cela le plus important. Par exemple, moi j’aurais voulu que le premier voyage de Zéphirin Diabré soit chez Blaise Compaoré. Mon fils, le climat que nous déplorons n’est pas sain, il a été alimenté par des responsables politiques connus (qu’on peut même nommer). Alors, commencez par voir quelle est leur influence aujourd’hui sur le terrain ou sur les individus ! C’est très simple ! On a des gens aujourd’hui, quoi que vous les haïssiez, leur parole porte, elle a un impact.

Cette question de réconciliation est sérieuse, ce ne sont pas des affaires à régler dans les journaux ou par les tapages des organisations de la société civile. Non ! Ce sont des affaires qu’on règle loin des regards, discrètement, tard dans la nuit. Donc, à sa place, mon premier voyage, c’est d’aller voir les responsables des partis politiques capables de faire mouvoir les choses, les chefs militaires, etc. Comme on le dit, quand un Satan entre chez toi, tu ne le vois pas et tu ne sais pas qui sait, tu pries, Dieu te viendra en secours et il va ressortir.

Mais s’il y a trois ou quatre Satans, il faut que toi, tu deviennes le quatrième ou le cinquième Satan, sinon, tu ne peux plus. Qu’est-ce que je veux dire par-là, que si c’est parmi nous, politiciens, qu’est née la division-là, il faut qu’elle soit résolue politiquement. Mais si c’est quelqu’un qui vient de l’extérieur, toute la nation peut s’unir pour aller contre celui-ci. Ce que la nation demande de faire-là, c’est dans ce second schéma, alors que nous sommes en présence du premier, c’est-à-dire que c’est interne. La cohésion sociale, elle est interne.

Aucun pays, aucun homme extérieur n’est venu faire quoi que ce soit, c’est entre nous-mêmes. C’est à nous donc de nous lever pour affronter les choses en face. Il y a des Burkinabè qui se posent la question de savoir si nous devons négocier avec les terroristes. Mais oui ! Si le fusil n’a jusque-là pas pu régler, c’est que le fusil n’est pas la solution. Commençons d’abord par savoir d’où vient le problème. Le problème vient des manœuvres que nos hommes politiques ont mises en place pour avoir et conserver le pouvoir. Ils veulent une démocratie où ce sont eux qui gagnent toujours.

Chacun chante la démocratie, tout en sachant qu’il y a la possibilité de prendre le pouvoir de force. C’est cela la réalité du Burkinabè ; il accepte la situation actuelle, en attendant de s’organiser pour revenir prendre les choses de force. Le Burkinabè n’est pas démocrate. Pas du tout. En démocratie, une fois que tu échoues, tu suis la volonté de la majorité. Mais ici, une fois que tu échoues, tu cours entrer dans le syndicat, en passant par les OSC, pour empêcher l’autre de travailler et pouvoir dire qu’il a échoué. Tu m’empêches de travailler et tu me dis que j’ai échoué. Comment ? En démocratie, une fois on a choisi l’individu et le programme de société, on laisse la latitude à celui qui a été choisi d’appliquer son programme pour lequel il a été élu. Le Burkinabè n’est pas un démocrate, il attend simplement le moyen de pouvoir parvenir à ses fins, il ne faut pas qu’on se leurre. C’est pourquoi souvent certains haussent le ton, d’autres serrent les vis, etc. Aujourd’hui, tout concourt à rendre la politique malsaine.

Quand vous observez, tout pouvoir vient par une attitude de trahison ; le Front populaire (que je n’aime pas du tout) est venu suite à une trahison entre les premiers responsables Thomas Sankara et Blaise Compaoré. Par la suite, ils ont coopté les gens, au point qu’à un moment, on frôlait le parti unique avec l’ODP/MT, aujourd’hui CDP. Puis, c’est dans le CDP qu’il y a eu encore l’explosion pour chasser Blaise (Compaoré) et ceux-ci là sont-là au pouvoir. Ça, c’est une certitude. Le CDP aux mains d’Eddie Komboïgo n’est pas le CDP aux mains de Blaise (Compaoré). Je suis sûr que ce n’est pas un parti extérieur qui va leur créer des problèmes, mais plutôt un problème à l’interne. C’est ainsi, c’est dans leur ADN. Ce ne sont pas des démocrates.

Chez nous ici, quand on est battu, on cherche à gâter. La preuve aujourd’hui en est qu’on parle de corruption dans les élections passées. Au Burkina, le plus difficile c’est de faire ; si tu fais, le reste, il n’y a rien. Sinon, si on était sérieux, on pouvait sanctionner jusqu’à la dissolution des partis qui s’adonnent à de telles pratiques et même retirer le mandat de ceux qui sont élus par cette voie. Malheureusement, on est malhonnête, l’intégrité a disparu. La preuve, on croit aujourd’hui que ceux qui parlent de corruption sont des aigris. Mais attendez, la corruption électorale, c’est la ploutocratie, ce n’est pas la démocratie.

J’aurais voulu ne plus parler de ces choses-là, parce qu’à chaque fois j’en parle, je déborde et c’est comme si je prends position contre tel ou tel autre camp ou individu. On parle de jugements des dossiers Thomas Sankara et de l’insurrection populaire ; au niveau de Sankara (Thomas), on ne voit que Blaise Compaoré et pour l’insurrection populaire, c’est Zida on voit. Mais attendez, peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré ? Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans les OSC (organisations de la société civile) qui ont poussé au meurtre et tous ceux-là qui ont bénéficié des fruits ? Il faut qu’on voie les problèmes en face. Quel est le militaire que vous allez arrêter parce qu’il aurait tiré sur quelqu’un les 30 et 31 octobre 2014 ? C’était sous l’impulsion de qui ? Avant l’exécution, il y a eu conception ; qui sont les concepteurs ? On a vu des gens revendiquer fièrement l’insurrection populaire qui a fait des morts. Alors, quelle est la responsabilité de chacun ? Qui a poussé qui au meurtre ?

Même pour le dossier Thomas Sankara, Roch Kaboré était où ? Ce sont eux qui étaient les chefs de parti ULC-R, dont on sait être, entre autres, les encadreurs du Front populaire. Il faut avoir le courage d’affronter les problèmes, c’est tout. Sinon, si on s’amuser à ruser avec des questions, qui sont de sérieux problèmes, ça va nous revenir à la face. Raison pour laquelle je m’interroge aujourd’hui, lorsque j’entends parler de ce qu’ils appellent tryptique vérité-justice-réconciliation. Ces gens-là voient-ils vraiment les choses ainsi ? Parce que si tel est le cas, ceux qui nous gouvernent doivent d’abord passer pour s’expliquer sur un certain nombre de questions. Donc, si on commence, il faut qu’on aille jusqu’au bout, chacun va assumer. C’est clair et net. L’histoire est-là, on la connaît et il y a des gens qui ont tout suivi, depuis plusieurs décennies. On ne peut pas faire de sélection dans le tryptique vérité-justice-réconciliation, sinon le remède sera pire que le mal.

Entretien réalisé par Oumar L. Ouédraogo
(oumarpro226@gmail.com)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 1er mars 2021 à 04:14, par UnCitoyenLambda En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    Mr. Sankara ! Merci beaucoup car vous avez tout dit ! Ce genre d’entretien devrait être relayé dans les autres journaux. Histoire que tout qui de sentent morveux puisse avoir les narines qui coulent à défaut de de moucher.
    Le plus important a retenir selon est que vous qui avez suivi tout depuis des décennies n’êtes pas seul car il y en a d’autres donc tout se saura un jour et les raccourcis et/ou "rabougris" qui se font finiront par peter. Et moi en tant que jeune fils du pays c’est out de qui m’importe.
    Merci encore monsieur Sankara !

  • Le 1er mars 2021 à 08:02, par Le citoyen du Burkina En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    Longue vie à vous monsieur Mousbila SANKARA, que DIEU vous bénisse papa ! Si beaucoup de personnes pouvaient être objectifs et avoir le courage de se prononcer de la sorte sur les grandes questions du pays, on n’en sera pas là en train de tourner à rond.

  • Le 1er mars 2021 à 08:28, par A qui la faute ? En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? » Evidemment non. L’autre question : qui va/peut juger Roch Kaboré ? Personne. Donc la boucle est bouclée et nous allons tourner en rond faire semblant d’avoir réconcilier. Le populisme ça remplit les rues mais les conséquences sont pour des décennies. Quand les enfants d’un même pays en arrive à résoudre leur problème par la rue ou les armes ça donne ce désordre. Et ceux ont profité du désordre constitutionnel et la pagaille ne veulent pas nous dire toute la vérité. Ils préfèrent emballer tout ça dans un pardon national et manger tranquillement

  • Le 1er mars 2021 à 10:10, par sphinx de Pissy En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    Belle interview plein de rationalité.
    Pas de rancœur mais plutôt du pardon.
    Merçi papa SANKARA de nous montrer le chemin.

  • Le 1er mars 2021 à 11:50, par Nanoukda En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    Merci bien à monsieur Sankara pour les éclairages et certaines réflexions évoquées qui montre que le chantier est assez vaste. Et je pense qu’il est plus vaste que ce qu’on imagine et j’ai bien peur que l’aborder ainsi ne le tourne tôt ou tard à une scène de vengeance où tous sortiront perdants ! Parce que doit-on seulement se concentrer sur les crimes sociopolitiques et économiques "actifs" ou doit on inclure également les "passifs" dans lesquels des gens ont perdu des proches parce que l’accès aux soins de santé ne leur était pas accessible ou parce que l’état a négligé la protection préventive de leurs zones ? Parce que des millions de jeunes ne savent aujourd’hui vers qui se tourner parce que des dirigeants n’ont pas su ou voulu des politiques d’enseignement équitable du fait qu’ils avaient ou ont pu soustraire des cagnottes publiques les moyens d’envoyer leurs enfants ailleurs ? Parce que des populations sont mortes de maladies hydriques du fait que des personnes influentes ont su détourner leur forage vers des zones de préférence ?
    Bref, le chantier est large et j’ai peur que l’échec ne soit sa solde et que le processus ne soit pas vite grippé parce qu’il deviendra vite un fonds de commerce insupportable par nos caisses ! Ne nous leurrons surtout pas, parce que ce que beaucoup attendent, c’est pas un simple "Pardon" mais ce sont des réparations financières !
    A mon humble avis, les priorités sont ailleurs. C’est comment faire pour que toutes ces mauvaises choses passées que M. Sankara a cité (les coups d’état, les assassinats, les insurrections et autres, les tortures, les détournements et ce boom de corruption, les spoliations foncières aussi bien urbaines que rurales, etc.) n’arrivent plus ou soient mieux maitrisés ! C’est faire de tels sorte que la dignité par l’accès au minimum vital par tous soit renforcée ! C’est anticiper pour un meilleur positionnement géopolitique et stratégique du pays dans la région et le monde !
    Enfin à monsieur Sankara qui semble prendre partie pour son parent, je lui conseillerai de ne pas donner sa main ou sa langue à couper de peur ne pas être manchot ou muet ! Parce que parmi les poules, il y en également qui perforent et qui boivent leurs propres œufs !

  • Le 1er mars 2021 à 13:44, par Thién En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    Décevant ce monsieur !
    C’est quand même incroyable pour des gens qui disent avoir vécu avec Thomas Sankara !
    Ce monsieur trouve que la vérité, justice et réconciliation n’a pas lieu ici ! Quel monde ?
    Il accepte que le bourreau de Thomas puisse revenir s’asseoir tranquillement au Burkina sans passer par la vérité....! C’est dommage et c’est regrettable de tels propos !
    Il y a des moments dans la vie où c’est mieux de se taire...!
    Alpha Blondy disait : "Tant que tu n’es pas mort, tu as crédit de tout sur cette terre" !
    Malgré les avancées dans le dossier de Thomas, on préfère nous divertir ! Dommage !

  • Le 1er mars 2021 à 18:12, par Chasseur d’insurrescrocs En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    Voilà qui est bien dit. Mais ce Monsieur ne devrait pas occulter la répression qui s’est abattue sur une partie des voltaïques au temps fort de la RDP. De mémoire, aucun régime n’a été aussi répressif que celui de la Révolution Démocratique et Populaire (licenciements arbitraires, détentions arbitraires, exécutions sommaires, harcèlement moral...). Et qui étaient les animateurs de la RDP ? Les Salif Diallo, les RMCK, les SImon Compaoré, les Clément Ouédraogo, Thomas Sankara, Henri Zongo, Lengani, le tristement célèbre SIgué etc. La violence instaurée par le CNR a fini par bouffer ses instigateurs, les uns après les autres. Avant le CNR, certes il y a eu des crimes et des exactions mais cela n’a aucune commune mesure avec le triste record détenu par les révolutionnaires en la matière (même l’époque de BC en 27 ans, n’a pas pu faire pire).
    Si on ouvre la boîte de pandore sans prendre des précautions, le BF risque de connître des moments difficiles.
    Les insurrescrocs en faso dan fani veulent falsifier l’histoire mais les faits sont têtus. Que ces insurrescrocs arrêtent leurs ruses afin que le pays puisse aller de l’avant.

  • Le 2 mars 2021 à 11:10, par Ka En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    Camarade M. Sankara, merci de ces éclaircissements pour d’autres qui ne savaient pas, et de ce que d’autres savent déjà. Mais, ce qui ne regarde que moi, et je pense que Mariam Sankara et ses enfants Philipe et Auguste, les familles des victimes de l’insurrection ne me diront pas le contraire, c’est qu’on ne peut pas accuser tous les 20 millions du peuple Burkinabé qui étaient enchainés et muselés par des fillettes d’un RSP qui tiraient sur tout ce qui bouge : Et pour moi, ces 20 millions du peuple Burkinabé sont considérés comme étant comptables des atrocités causés par ses premiers responsables a ne citer que JB. Ouédraogo, Thomas Sankara ou Blaise Compaoré. Les serviteurs de ces premiers responsables qu’il soit Adèle Ouédraogo, Joséphine Ouedraogo, Toé Fidel, Salam Kaboré, Ernest N. Ouédraogo, Mousbila Sankara, Roch Kaboré, Salif Diallo, Simon Compaoré, Sané Topan, Achille Tapsoba, T. Zongo, Tiao, et tant d’autres étaient dans le même bain que le peuple, surtout vous camarade Mousbila. Sankara.

    Oui ! on peut juger le dossier de Thomas sankara, de l’insurrection, de Norbert Zongo, et autres sans les serviteurs des vrais coupables. Si le capitaine Thomas Sankara était vivant de nos jours, il assumera tous les actes quels soient bons ou mauvais du RDP, comme il est sorti les bras en l’air le 15 Octobre 1987 en disant ‘’c’est moi qu’ils veulent, je suis responsable.’’ Hitler chef des Nazis devait prendre ses responsabilités pour l’extermination des juifs, mais il n’a pas eu le courage d’assumer ses actes en se suicidant : Que ceux qui estime pendant leur gloire, qu’ils sont au-dessus de tout, et qui commettent des atrocités, s’ils ne veulent pas assumer après, qu’ils fassent comme Hitler, et on n’en parle plus.

    Camarade M. Sankara, ‘’’un proverbe populaire dit : Lorsque tu manges la main du singe, tu dois te rappeler de tes propres mains qui pourraient être dévorées par d’autres, ou encore, qui sème le vent récolte la tempête.’’’ Et je crois que la leçon est bien apprise par les serviteurs du dictateur Blaise Compaoré. C’est terminer, ils ne veulent pas achever les œuvres de leur maître, car, le peuple qui ne demande qu’une alternance politique saine sans des crimes gratuits pour le pouvoir, les regarde.

    On peut juger les dossiers des crimes impunis sans Roch Kaboré et autres, ou celui du RDP sans ceux qui déballent leur part de vérité comme vous, ou Aluna Traoré. Mais, attention, ce n’est pas de les permettre à leur tour de massacrer les pauvres innocents qui n’ont rien à voir avec leurs histoires de positionnements mange-pratiques. Cette fois-ci, chaque citoyen s’emploiera à enregistrer leurs crimes en direct avec les mobiles : avec ça on peut sans faute les envoyé à la CPI.

    Quand a la réconciliation, ‘’’aller consulter en premier celui qui a deviser le peuple par les crimes pour régner sans partage, c’est du verbiage. Tant que le pouvoir actuel veut passer par l’impunité pour réconcilier le peuple, cette conception de voir la réconciliation dans notre pays dont le peuple est mûri par les crimes gratuits aura des conséquences néfastes, et la division perdurera : Car, La démocratie et l’état de droit vont de pair, donc l’impunité et la démocratie sont incompatible. "La réconciliation et le rassemblement, oui" mais pas à n’importe quel prix. L’impunité n’est pas acceptable. C’est pourquoi je ne cesse de dire dans ce forum que ‘’’’la réconciliation est l’œuvre de tous, elle n’est pas l’apanage ni l’exclusivité du microcosme politique, qu’il soit ou non représentatif. S’il y a une volonté ferme et clairement revendiquée du peuple à se réconcilier, la réconciliation s’imposera d’emblée aux décideurs et il leur suffira d’en prendre acte.’’’’ Encore une fois, merci pour ce déballage encourageant et pertinent, camarade.

  • Le 2 mars 2021 à 14:56, par Ka En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    A tous ceux qui n’ont pas compris mon premier commentaire, il voulait dire seulement que je ne suis pas d’accord avec tous ceux qui crient "Thomas sankara, Thomas Sankara !" par ce qu’ils piétinent tout ce qu’il a fait (et je ne parle même pas de "doctrine"), ceux-là ne sont que des malhonnêtes qui instrumentalisent la mémoire idéalisée du "visionnaire et idéologue Isidore Thomas Sankara, surtout cela est plutôt contre-productif pour faire avancer ses idées.

    Quant au questionnement de mon camarade Mousbila Sankara : ’’’’’Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? » Il devait dire le contraire, ’’peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Zépherin Diabré ?’’

    Pour réconcilier le peuple Burkinabé, Zépherin Diabré est disqualifié d’emblée, ’’d’une part d’un point de vue strictement de personnalité, il est responsable des crimes de l’insurrection, vu que Blaise Compaoré avec son refus de l’alternance politique, le chef de CIFOP qui était Zépherin Diabré, à provoquer le soulèvement populaire dont le dictateur était obliger de verser le sang à travers les éléments de son RSP pour s’éterniser au pouvoir. Et on ne peut pas juger les auteurs de l’insurrection sans le chef du CIFOP, car tout le monde sait qu’en acceptant ce ministère c’est pour l’injustice. Quand a Roch Kaboré l’actuel président du Faso, il ne pourra pas échapper des poursuites si durant ses mandats présidentiels il y a des malversations ou des crimes, comme Blaise Compaoré durant ses 27 ans ne peut pas échapper de ses crimes. D’autres avec leur part de vérité, ou en exile dans le froid, doivent aussi revoir leur copie d’anciens présidents même s’ils ont dirigé le pays un seul jour.

    Je persiste et signe que personne au pays des hommes intègres n’a la clé de la réconciliation sans la justice, en tout cas pas un individu désigné. Car il n’y a pas à discuter sur la réconciliation comme-ci ou la réconciliation comme ça

    En voulant favoriser ceux qui ont des poursuites judiciaires derrières les fesses, les cœurs des Burkinabé seront brisés, et il subsistera des foyers de haine profonde et viscérale comme on en voit déjà : Alors la réconciliation ne pourra avoir lieu, surtout si certains de ces abcès purulents sont au sein du microcosme politique et y fait la pluie et le beau temps : Eux-mêmes qui disent connaître mieux que le peuple primaire, et veulent le conduire vers le vivre ensemble et du bien-être, on trouve toujours, hélas, des gens qui rament à contre-courant. Mais au Burkina comme durant 27 ans, ‘’on peut toujours se gargariser de grandes déclarations et se couvrir d’auto-éloges et d’autosatisfaction, tôt ou tard la vérité finit par transparaître sous le vernis. Et ce qu’on découvre n’est pas vraiment glorieux

    Conclusion : Même le président du Faso qui veut diriger la réconciliation, qui, de toutes manières, est l’affaire personnelle de chaque individu, et ne se décrète pas, il sait au fond de lui que la vraie réconciliation ne dépende pas seulement avec des voyages d’un pigeon voyageur à travers le pays. Car, tous les 20 millions du peuple Burkinabé a remarqué en préalable, que les divisions viennent principalement des dirigeants et "cadres" eux-mêmes. Et Ka les recommande d’arrêter de provoquer le peuple en envoyant déjà des nettoyeurs au palais de l’enfant terrible de Ziniaré pour poser des tapis rouges, et autres provocations incendiaires des pro-Blaise Compaoré comme on entend trop en ce moment. Depuis les sorties de la campagne des élections de 2020, surtout dans la ville Ziniaré, la classe politique a jouer trop sur la division et s’est comporté en pompiers pyromanes pour le retour de Blaise Compaoré, ce qu’elle aurait dû soigneusement éviter depuis le 31 Octobre 2014, car 90% du peuple Burkinabé veut en finir avec ce dictateur. Tant que les politiciens considèreront le jeu démocratique comme un jeu de dupes et prendront le peuple comme un mouton, le Burkina restera une cocotte-minute sous pression, une poudrière prête à exploser à tout moment.

    Encore une fois, je persiste et signe, ’’’’’’ou bien on est réellement réconcilié, ou bien on n’est pas réconcilié du tout. Cette affaire de "réconciliation démagogique instrumentale" c’est de la foutaise. La réconciliation ne se décrète pas, c’est une affaire qui est dans le cœur de tout chacun. Ce n’est pas parce qu’on va décréter quelque chose ou faire telle ou telle cérémonie ou gesticulation que cela changera la disposition de ceux qui sont pétris de haine à cause des crimes gratuits d’un introverti.’’’’’

    • Le 3 mars 2021 à 09:51, par Mamie En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

      Lisons très bien M. Sankara il est précis et concis sans verbiage et sans haine . C’est ce genre d’homme et vieux sage que le Burkina a besoins de lire et pour le vivre ensemble . Évitons ceux qui n’ont que la haine sur ce forum car on peut être vieux mais pas sage.

      • Le 3 mars 2021 à 12:15, par Ka En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

        Si on n’a quelque chose dans le crane comme le vieux Ka, on le sort pour un débat qui enrichisse le forum. Le camarade Mousbila Sankara à déballer ce qu’il croit savoir, et le vieux Ka a dit ce qu’il pense. C’est toi madame ou monsieur l’internaute aux multiples pseudos de surpasser avec ce que tu connais de l’injustice et de la réconciliation au lieu de râler.

        Mousbila Sankara, comme d’autres anciens diplomates du RDP, comme d’autres responsables qu’ils soit du CDP, y compris le vieux Ka, sont comptables durant plus de 30 ans des dérives de ce pays en laissant faire l’introverti Blaise Compaoré et ses fillettes du RSP pour diviser le peuple. Et si on ne peut pas juger les auteurs de l’insurrection sans Roch Kaboré, on ne peut pas les juger sans mon camarade Mousbila ou l’internaute aux multiples pseudos partisan qui manipule les internautes de bonne foi.

        Qu’il soit Aluna Traoré, Boukary Kaboré dit le lion, Joseph Sankara, le feu E. Zongo et autres, de nos jours, ils sont des vieux sages de l’histoire de notre pays qui ont déballé ce qu’ils savent et de ce qu’ils ont vécu. D’autres comme le vieux Ka et autres disent de ce qu’ils pensent, et qui fait la richesse du débat sur le forum de Lefaso.net. Non aller voir ton mentor pour la réconciliation ne sert à rien, car il a joué avec ses crimes gratuits pour diviser le peuple : Et est prêt à monter le président Roch Kaboré contre son peuple dans le dernier mandat de ce dernier. Sans rancune.

        • Le 4 mars 2021 à 07:04, par Amoless black power En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

          Le vieux Père Ka pour bien traiter un dossier en justice il faut trois éléments
          L’élément intentionnel c’est à dire la volonté du criminel de commettre son acte
          L’élément matériel c’est à dire la commission de l’acte
          Enfin l’existence d’indices graves et concordants permettant de condamner le mis en cause
          Si dans la plupart des crimes de sang commis au Burkina Faso on peut imputer l’élément intentionnel et celui matériel à certaines personnes il ve se poser devant un tribunal objectif et rationnel l’existence des indices graves vu que la plupart des actes ont été commis il y’a très longtemps. Là justice ce n’est pas lieu de la passion et des élucubrations politiques et un magistrat bien averti l’a signalé sur un plateau d’une télévision de la place en indiquant que si nous voulons juger tous les dossiers avant de nous réconcilier l’an 2055 va nous trouver ici. C’est ce que Roch a compris d’où sa volonté d’aller à la réconciliation nationale pour une catharsis sociale réelle pour permettre au pays des hommes intègres de s’attaquer aux questions principales qui l’assaillent. Arrêtez donc avec votre litanie politicienne et revancharde et décrypter bien les propos des vrais sages comme Mousbila qui ont compris que tout le monde a la main dans le cambouis et qu’a force de remuer la sauce il en sortira une lave incandescente qui nous brûlera tous .A bon entendeur...

  • Le 3 mars 2021 à 15:07, par Chasseur d’insurrescrocs En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    Bonnes gens, pourquoi vouloir tout rejeter sur BC,alors que la quasi-totalité des acteurs politiques qui se bombent la poitrine aujourd’hui sont les principaux bénéficiaires du régime Compaoré. Ils sont devenus multi-milliardaires grâce au système qu’ils ont conçu et entretenu et continuent d’entretenir aujourd’hui.
    Peut-on penser que ces crimes sont moins graves que ceux de BC ? De par le comportement de ces architectes du système de prédation, combien de citoyens ont-ils perdu la vie faute de système de santé adéquats ? Combien de jeunes brillants ont vu leurs ambitions mourir par la faute du système qu’ils continuent d’entretenir ?
    Tous ces gros poissons devraient passer par la case justice pour nous expliquer les raisons de leur comportement afin que chacun assume ses actes. C’est trop facile lorsqu’on dispose du pouvoir d’état de dicter sa loi, mais cela ne pas être éternel.
    Que les insurrescrocs en faso dan fani arrêtent leurs ruses afin que le BF puisse aller de l’avant !!!

  • Le 4 mars 2021 à 09:59, par Ka En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    Je voudrai dire ici à quelques internautes, au lieu de verser dans les polémiques stériles, il vaut mieux faire un profil bas pour qu’un criminel en puissance médite pour le sort qui lui est réservé ici-bas, et certainement de celui qui nous a donné la vie sans condition, dont on n’a pas le droit d’ôter cette vie pour le pouvoir. En lisant les partisans de BC, je comprends pourquoi l’Afrique continue à être le continent de toutes les calamités quand le niveau de réflexions de ses lettrés est aussi fade et de base envolée. Comment peut-on vouloir laisser tranquille celui qui tuait qui il veut, là où il veut sans remords ?

    Non ! Le peuple primaire Burkinabé et les familles des victimes ne laisseront pas cette personne tranquille. Comme mon grand-père me racontait l’histoire de la chèvre et le son du mil, je le raconte a quelques internautes partisans des criminels : ’’Au village, la chèvre avant de manger le son du mil qu’on l’offre, il regarde le visage du propriétaire du son avant de le manger.’’

    ’’’ En 1983, un capitaine a soumis au peuple Burkinabé un premier coup d’Etat, les Burkinabé ont dansé et chanté dans les rues. Après on n’a canardé le visionnaire qui voulait sauver le continent, le peuple a pleuré. On n’a soumis ensuite au peuple des hommes intègres une dictature sans précédent avec toutes sortes de crimes gratuits, sanguinaire et atroce, le peuple mouton a tremblé. Mais au Burkina, quand le peuple se lève et dit que ça ne se fait plus, ça ne se fait pas. C’est pourquoi le 31 Octobre 2014, voulant tripatouiller un article de loi pour s’éterniser au pouvoir, le peuple a dit non. Le dictateur prend la fuite un midi avant le repas, comblant ainsi toutes les aspirations d’un peuple déboussolé. On a attrapé certains pour les emprisonner, les Burkinabé ont encore applaudi, pendant que d’autres criminels se la coulent douce.

    Une transition a été mis sur place pour enraciner l’alternance politique, écartant tous les malsains et élire démocratiquement un premier Burkinabé qui pourra, sans des crimes gratuits, faire avancer le pays, et c’est réussi, car le peuple, comme la chèvre, a regardé l’avenir avant de danser avec celui qu’il a choisi.

    Il y a eu un triple rattrapage, on s’en accommode. Après avoir promis de régler les dossiers des crimes gratuits dont d’autres condamnations ont été prononcés, des infrastructures qui se sont réalisées, sans parlé de la liberté d’exprimer retrouver, autant de succès, alors qu’on ne change pas une équipe qui gagne, pourquoi ne pas franchir le Rubicon ? Kagamé et d’autres l’ont fait avec un succès déconcertant, pourquoi pas le fils de Tuiré qui a soumis totalement son cœur d’un président mouta mouta aux Burkinabé, ne le serait-il pas ? Ce qui veut dire qu’il ne laissera personne tranquille, même si à travers une personne, d’autres s’en sortent financièrement dans la corruption avec des mal acquis. Mon avertissement est pour vous annoncer que l’alternance en 2025 a été rangée au placard pour un bout de temps, et qu’on ne laissera aucune personne tranquille, surtout pas un criminel en puissance.

  • Le 4 mars 2021 à 13:05, par Ka En réponse à : Réconciliation nationale : « Peut-on juger le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré et les OSC ? », s’interroge Mousbila Sankara

    Encore une fois, je vais dire aux internautes, qui, avant l’insurrection me détestait dans les forums quand je les disais que, s’ils continuent leur entêtement en voulant tripatouiller l’article 37, un soulèvement populaire les chassera du pouvoir. Ce sont encore ces mêmes internautes avec des multiples pseudos qui sont encore là pour creuser la tombe ou la fuite de Roch Kaboré. Ici je persiste et signe en disant que sans que les trois dossiers des crimes impunis restants qui empoisonnent et divisent le peuple Burkinabé depuis années, à savoir celui de Thomas Sankara, Norbert Zongo, l’insurrection, et promis par le premier Burkinabé qui est Roch Kaboré de les liquidés sinon il n’y a aura pas de vraie réconciliation au pays des hommes intègres, est une réalité.

    Avant de revenir aux promesses de Roch Kaboré de juger les dossiers des crimes impunis pour une vraie réconciliation, qui est aussi une parole donnée d’un chef, qu’il doit respecter ou fuir comme l’autre, je m’arrête sur les propos de mon camarade Mousbila Sankara disant qu’on ne peut pas juger les auteurs de l’insurrection sans Roch Kaboré dont je dis non.

    Si c’était un diplomate neutre de la trempe de Bassirou Sanogo, ou un rescapé du de la tuerie du 15 Octobre 1987 comme Aluna Traoré, ou même un Lion comme Kaboré Boukary, ou Bruno Jaffré l’écrivain journaliste, qui disent qu’on ne peut pas jugé le dossier de l’insurrection sans Roch Kaboré, je les rejoindrai sans condition : Mais pas le camarade Mosbila Sankara qui avait choisi son appartenance à un parti politique avant les élections de 2020, un parti a l’époque qui était contre Roch Kaboré. Et j’apprends que ce parti rejoins la majorité, Est ce qu’il aura le même langage ?

    Au Burkina comme ailleurs, tous les dirigeants qui ont faillis a leur parole donnée ont été chassés du pouvoir : Et Roch Kaboré doit tenir sa porale donnée en disant au peuple ceux-ci au début de son premier mandat :

    ’’’Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a appelé dimanche à "rendre justice dans toutes les affaires sensibles", dont les dossiers de l’assassinat de Thomas Sankara, Norbert Zongo, du putsch manqué et de l’insurrection populaire, pour "aider le peuple à se réconcilier".

    "Nous devons tout faire pour que la justice soit rendue dans toutes (les) affaires sensibles pour aider notre peuple à se réconcilier avec son histoire, pour ramener la paix des cœurs et créer les conditions propices à la contribution de tous les Burkinabè à l’œuvre de construction nationale", a
    déclaré M. Kaboré dans un discours radiotélévisé à la veille de la célébration du 57e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso.

    "La réconciliation nationale reste un enjeu majeur que nous devons réussir, dans l’intérêt supérieur de la nation", a-t-il dit.’’

    La justice militaire, une juridiction d’exception, doit solder une longue série de dossiers, dont principalement ceux du putsch manqué de septembre 2015 et de l’assassinat du "père de la révolution" burkinabè, le capitaine Thomas Sankara, tué lors du coup d’Etat qui porta l’ex-président Blaise Compaoré au pouvoir en 1987.

    Également en instance, le dossier du journaliste d’investigation Norbert Zongo, tué en 1998 avec trois compagnons, a connu une évolution avec la mise sous contrôle judiciaire de François Compaoré, frère du président déchu Blaise Compaoré, poursuivi pour "incitation à assassinats".

    M. Kaboré a dit "saluer l’avancée des dossiers pendants devant la justice", tout en rappelant aux acteurs chargés de les vider que "la soif légitime de justice des Burkinabè reste intacte"

    Pour Ka, Roch Kaboré qui un homme de culture politique accompli depuis plusieurs années, et doté d’une maîtrise de la vraie gouvernance, Roch Kaboré sait que la justice doit être faite avant la vraie réconciliation.

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