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Justice au Burkina : « Construire ensemble l’Etat de droit et avoir une justice équitable », s’engagent les acteurs

Publié le jeudi 25 février 2021 à 23h59min

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Justice au Burkina : « Construire ensemble l’Etat de droit et avoir une justice équitable », s’engagent les acteurs

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et le président du Faso, Roch Kaboré, se sont entretenus ce jeudi 25 février 2021 au palais de Kosyam, sur la performance du système judiciaire du Burkina Faso et la question de l’indépendance de la justice.

Conformément à la Constitution, chaque année, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et le président du Faso doivent se rencontrer pour parler du renforcement de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Pour cette séance, il a été avant tout question de faire le point de la performance du système judiciaire du Burkina Faso et de voir les efforts déployés par la magistrature, a indiqué le président du Faso, Roch Kaboré.

« Au regard de ce que nous avons examiné ensemble, nous pouvons féliciter les magistrats pour le travail qui a été abattu nonobstant un contexte qui était assez difficile sur le plan sécuritaire et social en 2019 », a laissé entendre le chef de l’Etat. Selon le président Roch Kaboré, il y a des raisons légitimes de satisfaction, car le travail a été fait dans une certaine résilience. « C’est l’occasion de pouvoir saluer et féliciter tous ceux qui sont dans les zones à haut risque qui mènent courageusement leurs activités », a-t-il formulé.

Le président du Faso, Roch Kaboré (au micro).

Toutefois, le garant de l’indépendance de la justice n’a pas occulté les difficultés que rencontre ce domaine. Ainsi, toutes les difficultés liées au bon fonctionnement de l’appareil judiciaire ont été passées en revue au cours des échanges. Des réflexions seront poursuivies afin de trouver les solutions les plus appropriées, a-t-il promis.

2019, « une année tumultueuse »

La question de l’indépendance et la nécessité de travailler avec les deux autres pouvoirs (législatif et exécutif) ont également fait l’objet de discussions. Le président du Faso a tenu à rappeler que dans un Etat de droit, « la question de l’indépendance de la justice, c’est une quête permanente ». Ainsi, « chaque jour, nous devons avoir de l’amélioration ». « A travers quelques erreurs qui ont été citées çà et là, nous avons pris l’engagement de corriger les imperfections pour nous permettre de crédibiliser chacun et de pouvoir construire ensemble l’Etat de droit et d’avoir une justice qui est équitable et qui travaille dans l’intérêt de notre pays », a-t-il affirmé.
Le président du CSM, Mazobé Jean Kondé, a réitéré cet engagement : « Pour cette année, les acteurs judiciaires s’engagent à se consacrer à leur sacerdoce, c’est-à-dire rendre la justice au peuple burkinabè ».

Pour le président du CSM, Mazobé Jean Kondé, le pouvoir judiciaire doit être complété avec les autres pouvoirs.

A l’en croire, 2019 a été « une année tumultueuse ». « C’est une année au cours de laquelle il y a eu des difficultés entre les acteurs. Au lieu de concourir à l’œuvre de justice, il y a eu des moments où le travail de la justice a été interrompu pour des difficultés diverses », a justifié Mazobé Jean Kondé, tout en précisant qu’il y a eu des arrêts de travail.

Il faut rappeler que cette rencontre statuaire devrait se tenir en novembre 2020, mais elle a été différée à cause des élections couplées présidentielle et législatives.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 février 2021 à 12:27, par Bigbalè En réponse à : Justice au Burkina : « Construire ensemble l’Etat de droit et avoir une justice équitable », s’engagent les acteurs

    On doit reconnaître que depuis le départ de Blaise Compaoré et depuis que le Président du Faso n’est plus Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, il y a des changements notables et positifs ! Certains Magistrats qui n’avaient pas encore compris l’importance de leur place dans la société ; commencent à changer dans leur mentalité et dans leurs pratiques. Ceux qui pensaient que le juge est un demi-dieu, omnipotent, pouvant abuser de son autorité (pour un rien, on inculpe un citoyen pour outrage à magistrat) doivent déchanter ! Par ailleurs, les juges corrompus savent désormais que l’on peut venir les chercher comme tout citoyen corrompu et l’envoyer en prison (cas du juge Narcisse Sawadogo). Par ailleurs, nous savons que la mode au Burkina d’aujourd’hui c’est le thème de la fameuse réconciliation et déjà certains parlent de justice des vainqueurs, de justice sans humiliation et patati et patata ! Nous demandons aux juges de rester eux-mêmes et de ne pas prêter le flanc. Ceux qui ont des comptes à rendre devrons rendre compte devant des magistrats intègres et le Faso en sortira grandi. Félicitations à tous les acteurs de la Justice Burkinabè pour ces progrès dans le changement qualitatif de notre Justice Nationale !

  • Le 27 février 2021 à 11:56, par Sacksida En réponse à : Justice au Burkina : « Construire ensemble l’Etat de droit et avoir une justice équitable », s’engagent les acteurs

    D’abord, disons le tout net car notre justice depuis 30 ans a faillit a sa mission et instrumentalisee par le regime criminel de Blaise compaore ; et qui impactant toute la societe burkinabe nous a amener a cette etat d’injustice sociale et de mensonge double bien sur de la mauvaise gestion des affaires publiques. Depuis le forum de renaissance de la justice a l’occasion duquel les magistrats ont eu des avantages et bien sur des emoluments les mieux nantis au Burkina Faso. Comment se fait il que plus de 6oo dossiers criminels pourrissent toujours des decennies sans l’espoir d’une avancee notable et diligente ? Non. Il faut appliquer une certaine Revolution dans les procedures bureaucratiques bourgeoise afin que notre Justice deviennent assez rapide dans l’interet bien sur du Peuple Burkinabe ; capitalisant des experiences vecues sous la Revolution Democratique et Populaire. Que Dieu aide ce Peuple courageux et qui subit les effets du Capitalisme exploiteur et son corrolaire de Terrorisme. Salut.

  • Le 28 février 2021 à 08:29, par Sayouba Traoré En réponse à : Justice au Burkina : « Construire ensemble l’Etat de droit et avoir une justice équitable », s’engagent les acteurs

    Devons-nous comprendre que jusque là, notre justice n’est pas équitable ? Si c’est le CSM lui-même qui le dit !...

  • Le 28 février 2021 à 23:30, par Ka En réponse à : Justice au Burkina : « Construire ensemble l’Etat de droit et avoir une justice équitable », s’engagent les acteurs

    ’’’’’Devons-nous comprendre que jusque-là, notre justice n’est pas équitable ? Si c’est le CSM lui-même qui le dit !..’’’’’

    Mon petit frère Sayouba Traoré, tu as raison de poser une bonne question. Depuis plus de 30 ans notre justice n’a jamais été équitable. Sauf les condamnations des militaires voleurs d’armes, et les auteurs du coup d’Etat à la maternelle. Ça aussi, nos magistrats après le discours de Roch Kaborè de rendre justice sans exception à tous les dossiers des crimes impunis, ont compris que la première cause qui mine le développement d’un pays, c’est sa JUSTICE ! La première cause qui crée des crises sociales dans un pays, c’est sa JUSTICE !
    Ces magistrats au moment du régime du CDP, nous savons, comme ils le disent eux-mêmes, lors des discours, qu’il est temps de changer, de faire moins de mal aux justiciables par des décisions honteuses et injustes ! Mais on voit les maisons que ces magistrats construisent à Ouaga 2000, ‘’la première question c’est où ils ont trouvé autant d’argent pour faire ces châteaux ?’’ Mais qui déclare quoi et comment ? Qui ?

    Avec cette rencontre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avec le président du Faso, tous ces magistrats lui confirmeront que le combat pour la justice est celui le plus difficile à mener car, on ne se bat pour personne en particulier, mais pour que la JUSTICE soit pour TOUS (sans exception). Mais au fond, mais le peuple primaire sait que c’est de faire de façon allègrement cette justice dans le virtuel, puisqu’ils échouent toujours dans le monde réel. Comme ça, si on ne voit rien, on n’aura rien à se reprocher. Et même au plus haut du sommet de l’état ils le savent. Mais comme disait le valeureux feu journaliste Norbert Zongo, ’’le pire ce n’est pas la méchanceté des hommes mauvais, mais le silence des hommes biens.’’ C’est pourquoi, nous peuple primaire du Burkina, nous avons toujours laissé les criminels face au sort qu’ils ont volontairement choisi, et réjouissons de la justice quel que soit le camp sur lequel elle s’abat puisqu’en réalité il n’y a pas de justice dans notre cher Faso, car depuis Blaise Compaoré on juge en fonction de la volonté des politiques. Les politiques veulent que l’atmosphère sociale soit décrispée, alors ils actionnent la justice.

    Néanmoins mon cher frère Sayouba, depuis que Roch Kaboré est arrivé au pouvoir, a part nos frères déguisés en terroristes et nous tuent comme des mouches pour déstabiliser le pays, il n’ y a jamais eu de crime comme celui de Norbert Zongo, ou Rabo, Nébié, Henri Zongo, J.B Lingani et autres.

    Conclusion : Comme je ne cesse de le répéter, avec les condamnations des militaires voleurs d’armes, et les auteurs du coup d’états a la maternelle, ’’’il est particulièrement la preuve que le Burkinabè est en train de tourner la page des procès expéditifs et dignes des Etats d’exception. En effet, des putschs supposés ou réels, le Burkina en a connu à profusion. Mais des putschs manqués qui ont donné lieu à un procès juste et équilibré, sauf oubli ou omission de ma part, l’on peut dire que le Burkina n’en a point connu. Ces jugements suivis des condamnations sont les premiers. Sous Lamizana, des proches de Maurice Yaméogo, accusés d’avoir tenté un coup d’Etat, avaient été jugés à la sauvette et jetés en prison. Sous le capitaine Thomas Sankara, des Burkinabè accusés du même crime, après un simulacre de procès dans l’enceinte du camp Guillaume Ouédraogo, ont été fusillés au grand désarroi de leurs proches. Mais la palme d’or des exécutions sommaires liées à des putsch supposés ou réels, revient au régime de l’Enfant terrible de Ziniaré, Blaise Compaoré. Et celui qui était à la manœuvre , ironie de l’histoire, est le Général Diendéré. Il peut donc se réjouir de ne pas connaître le sort qui avait été réservé au commandant Lingani et au Capitaine Zongo. La tenue même de ce procès, sous ce format, est une avancée de notre démocratie. Et celui qui doit être le premier à le reconnaître est le Général Diendéré lui-même. Il reste à souhaiter que toutes les zones d’ombres qui l’entourent, soient élucidées lors du procès de Thomas Sankara. C’est en cela que l’on peut dire que l’heure de vérité a sonné. L’on peut également affirmer que la Justice burkinabè joue aussi sa crédibilité. Et au-delà de cette institution, c’est tout l’édifice démocratique que nous sommes en train de construire, qui sera évalué : Car, lorsque nous changerons la manière dont nous regardons les choses, les choses que nous observons changeront, disait Albert Einstein.

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