LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Police judiciaire : Le commissaire Bonswindé Sankara appelle à une réforme courageuse et propose un nouvel organigramme

Publié le lundi 22 février 2021 à 23h05min

PARTAGER :                          
Police judiciaire : Le commissaire Bonswindé Sankara appelle à une réforme courageuse et propose un nouvel organigramme

Face aux difficultés liées à l’organisation et au fonctionnement de la police judiciaire, le commissaire principal de police, Bonswindé Sankara, propose une piste de solution. Expérimentée pour la première fois en 2011 au commissariat de police de Ouaga 2000, cette piste est consignée dans son livre « La police judiciaire et le défi organisationnel : esquisse de réponse ». Un livre digeste de 51 pages préfacée par la directrice de la Police judiciaire, Néné Amy Traoré/Ouédraogo.

La police judiciaire constitue l’une des deux grandes branches des services de police, chargée de réprimer les infractions à la loi pénale. Elle voit cependant son efficacité réduite aujourd’hui en raison de son organisation et d’un fonctionnement qui repose sur la base d’un organigramme adopté en 1988.

Critiques de l’organigramme actuel

Des observations faites par le commissaire principal de police, Bonswindé Sankara, il ressort que parmi les trois brigades de la police judiciaire, la brigade criminelle est de loin celle qui a le plus d’affaires à traiter. « La brigade économique et financière et la brigade des mœurs sont dans la plupart du temps sans affaires », fait-il remarquer dans son livre « La police judiciaire et le défi organisationnel : esquisse de réponse ».

En ce qui concerne le fonctionnement des services de police judiciaire, l’auteur note l’augmentation des « souffrances des victimes » qui doivent attendre au moins deux jours avant d’être prises en charge, surtout en l’absence du commissaire et de son adjoint.

Proposition d’un nouvel organigramme d’un commissariat de police

Quid de l’affairisme observé dans l’affectation des affaires et l’absence de suivi au cas où celles-ci sont affectées à un individu et non une brigade ? A ce sujet, le commissaire Sankara répond : « C’est la victime qui va attendre longtemps avant de voir son dossier bouclé ».

Remplacement des brigades par des équipes

Interpelé par cette situation, le commissaire Bonswindé Sankara propose dans son livre une nouvelle perspective qui, à l’en croire, a déjà fait ses preuves au commissariat de police de Ouaga 2000 et au commissariat central de police de la ville de Ouagadougou.

Mais que propose concrètement l’auteur pour pallier les difficultés de la police judiciaire ?

Dans cet organigramme, le commissaire Sankara propose le remplacement des brigades par des équipes « dont le nombre varie en fonction du volume d’activités du service ». Il s’agit par exemple des équipes A, B et C. Chaque équipe a pour chef un commissaire, un officier ou un sous-officier. A la différence des brigades, l’équipe, qui est chargée de plainte, traite toutes les affaires enregistrées, qu’elles soient criminelles, économiques ou de mœurs.

Cette nouvelle organisation proposée prévoit une équipe chaque jour, même les week-ends et les jours fériés. Mais cela a des exigences, prévient l’auteur. Selon lui, il faudra beaucoup d’efforts de la part des agents qui doivent être outillés pour « faire vite et bien en respectant les droits humains ». De la part du chef de service, cela exigera une délégation d’une partie de son pouvoir de décision et une confiance à ses subordonnés.

Proposition d’un nouvel organigramme d’un service régional de la police judiciaire

« Imposer le modèle »

Des suggestions, le commissaire Sankara en a fait à la hiérarchie pour la promotion de son modèle d’organisation de la police judicaire. Il a recommandé qu’elle impose le modèle et organise des séances de présentation aux responsables de service. Une réforme courageuse doit être entreprise et ce ne sont pas les enquêteurs où le système a été expérimenté qui diront le contraire. Eux qui ont relevé entre autres avantages, « la satisfaction des usagers, le respect des dispositions du code de procédure pénale, la gestion collégiale des affaires, la cohésion entre les enquêteurs, la rapidité dans le traitement des dossiers, la rareté des poursuites contre les enquêteurs pour violations des règles procédurales, etc ».

En attendant, pour la directrice de la police judiciaire, Amy Néné Traoré/Ouédraogo, qui a préfacé l’œuvre, il ne fait aucun doute que la police nationale gagnerait à s’inspirer de cette expérimentation qui s’est avérée « plus efficace et respectueuse des droits humains ».

HFB
Lefaso.net


- L’auteur en bref

Né le 6 avril 1978 à Yé dans la province du Nayala, le commissaire principal de police, Bonswindé Sankara, est issu de la promotion 2005-2007 des commissaires de police. Il totalise douze années d’expérience dans des services de sécurité publique et dans un service spécialisé de police judiciaire. Il a passé deux années d’études professionnelles à l’Ecole nationale de police du Burkina et une année d’études professionnelles à l’Ecole nationale supérieure de police de Saint Cyr au Mont d’Or en France.

Le commissaire principal de police, Bonswindé Sankara, est titulaire d’un Master II en sécurité intérieure de l’université Jean Moulin Lyon 3 en France depuis l’année 2009, et d’une Maîtrise en droit des affaires de l’université de Ouagadougou. Il a effectué des stages au Japon, en Italie, en Egypte, au Maroc, aux Etats-unis, au Ghana, etc.

Source : Quatrième de couverture du livre

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 23 février 2021 à 07:35, par levieux sage En réponse à : Police judiciaire : Le commissaire Bonswindé Sankara appelle à une réforme courageuse et propose un nouvel organigramme

    1998 à 2021, 23 ans. c’est évident que l’écart est grand. Il y’a lieu de réellement faire des reformes pour s’adapter au contexte actuel et faire face aux réalités.
    Bravo au Commissaire SANKARA pour la belle initiative.
    Mon Csre, pour une meilleure carrière professionnelle, remettez vos propositions à la hiérarchie qui s’en appropriera et les feront appliquer.
    Éviter prochainement de les verser directement dans les masses médias au détriment de la discrétion et de l’efficacité dans l’anonymat. La Police Nationale n’est pas le 10 yard ou Roodwooko. Elle est une institution républicaine au service du peuple ; mais travaillant dans la discrétion totale pour une meilleure efficacité. l’dée d’un element est l’dée du chef et partant de toute l’institution. De tres bonnes idées certes mais sachez les faire accepter et adopter par la hierarchie.
    Bonne suite de carriere a vous mon Commissaire.

  • Le 23 février 2021 à 08:56, par Idrissa SANKARA En réponse à : Police judiciaire : Le commissaire Bonswindé Sankara appelle à une réforme courageuse et propose un nouvel organigramme

    Merci pour l’initiative . Cette piste peut servir de base pour la reforme
    Courage et bon vent

  • Le 23 février 2021 à 09:28, par burkinameilleur En réponse à : Police judiciaire : Le commissaire Bonswindé Sankara appelle à une réforme courageuse et propose un nouvel organigramme

    Sans rentrer dans les détails je trouve salutaire l’idée. Il faut une réelle réorganisation et réforme de la Police Nationale. C’est pour le bien de tous les Burkinabé en particulier les concernés. Dieu bénisse le Burkina et ses hommes bondés d’idées novatrices.

  • Le 23 février 2021 à 11:24, par Le Pacifiste En réponse à : Police judiciaire : Le commissaire Bonswindé Sankara appelle à une réforme courageuse et propose un nouvel organigramme

    Félicitations mon commissaire. Voici des choses concrètes qui tranchent d’avec les revendications et des plaintes à n’en pas finir de l’APN. Tous les jours, les policiers ne sont pas................., les policiers n’ont pas....................etc. Quand on prend comme slogan, POUR LE POLICIER, L’APN NE LACHE RIEN, on ne pense qu’à des avantages matériels. L’APN aurait du dire : POUR LA SECURITE DES CITOYENS, L’APN ne LACHE RIEN
    Merci mon commissaire pour cet ouvrage et que vivement vos suggestions soient entendues

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna Casino