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Réhabilitation deu marché Rood Woko : deux propositions au choix

Publié le mardi 18 octobre 2005 à 07h50min

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La mairie de Ouagadougou, les experts du Groupe Huit, le directeur de l’Agence française de développement (AFD), Louis l’Aot, ont rencontré les commerçants du marché central Rood-Woko, le 14 octobre 2005. L’objectif de cette rencontre était de faire une restitution des résultats de tous les travaux du Groupe Huit sur le marché Rood-Woko, de valider les différents choix, pour permettre au bureau d’études de continuer les travaux. La réunion a eu lieu à la mairie centrale de Ouagadougou.

La rencontre entre le maire de la ville, le bureau d’études, Louis l’Aot et les commerçants visait à soumettre aux uns et aux autres, les deux propositions de la troisième mission du Groupe Huit, chargé de la réhabilitation du marché, au terme de leurs travaux. Elle a été aussi une occasion pour le bureau d’études de restituer les résultats de ses travaux afin que les commerçants, de concert avec la mairie puissent faire leur choix et permettre une continuation des travaux. Il s’est agi pour le directeur de l’AFD, Louis l’Aot de trouver un terrain d’entente avec les autres acteurs, sur la question de financement.

Les commerçants, pour leur part, n’ont pas manifesté un intérêt quelconque pour l’une ou l’autre proposition. Ils se sont dit confiants à l’égard du Groupe Huit, de l’AFD et du maire, qui, selon eux, sauront faire le meilleur choix. Ils se fient donc à leur volonté, car ne connaissant pas grand-chose dans tous les termes techniques qui ont été dits pendant la rencontre.

Cependant, ils ont manifesté leur mécontentement quant à l’entretien du marché et ont souhaité que la structure en charge de sa gestion établisse un statut et dresse un cahier des charges qu’elle doit faire rigoureusement respecter. En un mot, que cette structure s’attelle à l’application scrupuleuse des textes régissant l’entretien du marché.

Le maire Simon Compaoré quant à lui, a porté son choix sur la deuxième proposition qui, explique-t-il, lui semble plus pertinente. Selon lui, elle sera de nature à éviter le problème de parkings et à donner beaucoup plus de fonctionnalité et de convivialité à ceux qui viendront au marché central.

La première proposition du bureau d’études, d’un coût total de 5,70 milliards de F CFA vise à démolir et à reconstruire les parties endommagées du marché Rood-Woko, à déposer des installations précaires, à mettre en valeur l’ancienne halle avec une ouverture de l’espace sur la rue. Il y a aussi la suppression de la totalité des tables et l’installation à leur place, d’échoppes, la remise en état général des anciennes boutiques, etc.

La deuxième proposition, d’une valeur de 7,7 milliards de F CFA, entrevoit, entre autres, certaines améliorations sur le statut du marché. Les commerces à l’intérieur du marché ne doivent plus être enclavés. Elle prévoit l’aménagement d’une zone piétonne, la création de boutiques de rue, d’un parc de stationnement d’environ 140 places en quatre lieux. Ces parcs seront des parkings sous-terrains et apporteraient un plus au problème de stationnement. Une voie à sens unique permettra d’alimenter les quatre zones de parkings et des passages seront créés à l’intérieur du marché pour faciliter les mouvements des personnes.

Ces parkings sous-sol, pourront, de l’avis de Simon Compaoré, générer des bénéfices au marché. Dans cette deuxième proposition, les travaux se dérouleront par tranche de six mois, avec une durée globale de 21 mois de travaux. Mais, les commerçants ne pourront réintégrer le marché qu’au bout de 24 mois.
Le projet présente plusieurs enjeux à savoir : comment passer d’une organisation anarchique à une occupation organisée, comment maintenir cette organisation dans le temps, garantir un montant de redevance et un taux de recouvrement satisfaisant ?

Pour le bureau d’études, ce qui reste à faire, c’est de définir un plan de financement pour la réhabilitation du marché et son impact sur l’autofinancement et les loyers, définir les modalités de réinstallation qui dépendront de ce que les commerçants veulent faire du marché, définir les modes de gestion, etc.

Concernant la question de financement, Simon Compaoré a souhaité qu’une partie soit faite sous forme de subvention par l’AFD et l’autre sous forme de prêt, la mairie ne pouvant pas supporter, à elle seule, un prêt de 7,7 milliards de F CFA. En matière de gestion, il prévoit la mise en place d’une structure qui n’aura pour charge que le marché central Rood-Woko et qui sera une sous-structure de la structure déjà existante qui s’occupe de l’ensemble des marchés. Il entreprend de recruter, de façon anticipée, des éléments de police municipale pour assurer la sécurité du marché et de ses occupants.

Louis l’Aot, à son niveau, s’est dit satisfait de l’évolution du dossier de réhabilitation du marché. Il apprécie le fait que les discussions se fassent dans la plus grande transparence entre le bureau d’études et la mairie. Il a souligné en outre, l’élargissement du projet et précisé que certains investissements relèvent de la subvention. Il a aussi noté la possibilité de faire participer les commerçants à la question de financement. Mais, dit-il, tout ceci reste à discuter et selon lui, l’AFD n’a aucune raison de s’arrêter en si bon chemin vu l’évolution du dossier.

Par Christine SAWADOGO
Le Pays

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