LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

Publié le lundi 1er février 2021 à 21h00min

PARTAGER :                          
Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

Le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, Mahamadou Sawadogo, a tenu une conférence de presse, ce lundi 1er février 2021, pour donner la lecture du département sur les accusations faites par la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER).

Le torchon brûle entre le ministère de l’Enseignement supérieur et la F-SYNTER. Cette dernière l’accuse de remettre en cause « les acquis arrachés de haute lutte par les travailleurs de l’enseignement supérieur et de la recherche en 2010 et 2016 ». Face à ces accusations, le secrétaire général dudit département, Mahamadou Sawadogo, a animé une conférence de presse, ce lundi 1er février 2021, à Ouagadougou. Cette rencontre qui a vu la participation du directeur général du CNRST, Roger Nébié, était particulièrement attendue pour donner la lecture du ministère sur les accusations qui lui sont faites par la F-SYNTER.

Le nœud du problème

« Afin de garantir un climat social apaisé et un bon fonctionnement des enseignants à temps plein (ETP), le ministère a pris un décret portant organisation des emplois des enseignants-chercheurs, des enseignants hospitalo-universitaires et des chercheurs et réglementations des fonctions d’ETP et d’ingénieurs de recherche. L’une des dispositions du décret, notamment l’article 56 précise que les assistants, les assistants hospitalo-universitaires et les attachés de recherche sont recrutés par voie de concours sur un emploi spécifique de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique », a précisé le conférencier.


Lire aussi Assemblée générale de la F-SYNTER : L’exclusion des enseignants à temps plein et les ingénieurs de recherche du CAMES, le point qui fache


En guise d’assouplissement à cet article, ajoute-t-il, une disposition transitoire a été prévue notamment l’article 74 du décret précité. Cette disposition accorde une période de trois ans à compter du 1er janvier 2017 aux fonctionnaires des instituts publics d’enseignement supérieur en poste avant cette date pour demander à être nommés assistants ou attaché de recherche, une fois leur thèse de doctorat obtenue. Cette période transitoire ayant pris fin le 31 décembre 2019, le concours est désormais la seule voie de recrutement pour accéder aux emplois de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Les journalistes lors de la rencontre

« C’est cette disposition que dénonce la F-SYNTER qui demande de trouver avec le MESRSI des arrangements pour ne pas appliquer cette disposition du décret, afin de permettre à 11 agents du CNRST de déposer leurs dossiers pour leurs inscriptions sur les listes du CAMES 2021 », a signifié le secrétaire général. Au regard de ce qui précède, le ministère a proposé aux membres de la F-SYNTER de respecter et d’appliquer le décret jusqu’à sa relecture.

Mais une chose est sûre, « les coptations, c’est terminé. Tout le monde doit compétir. Et ce sont les meilleurs qui seront retenus pour continuer », a tranché M. Sawadogo. De 2017 à ce jour, l’Etat a recruté sur ses mesures nouvelles spéciales plus de 400 assistants, 80 assistants hospitalo-universitaires et 70 attachés de recherches.

Les ETP qui ont soutenu leur thèse à la date 31 décembre 2019 peuvent postuler au CAMES 2021

Comme autre point reproché au MESRSI, la prise de l’arrêté portant répartition des services d’enseignement et obligations des enseignements-chercheurs, des enseignants hospitalo-universitaires, des chercheurs et des ETP dans les institutions publiques d’enseignement supérieur et de recherche. Pour le conférencier, cet arrêté ne fait que rappeler les missions liées à la fonction d’enseignant-chercheur au sein des institutions d’enseignement supérieur et de recherche. S’appuyant sur les succès engrangés ces dernières années par le département, le secrétaire général a invité les acteurs de l’ESRS au calme, au respect des règles du jeu démocratique et au respect de leur institution. Avant de rassurer que le MESRSI ne peut et ne va jamais s’ériger en fossoyeur de ses agents.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 1er février 2021 à 22:21, par Mm En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    Il avait été précisé quand remplacement au recrutement des ETP, des ATER seront recrutés. Je pense qu’il ya un décret aussi qui a été pris dans ce sens . Quand en est il ? Monsieur le ministre ,certes un délai de 03 ans a été donné aux ETP pour régulariser leur situation sans un échange avec ces derniers. Ignorant au moment de la prise de décisions les situations dans lesquelles ces derniers pouvaient s y trouver. Si nous sommes véritablement dans un pays démocratique , (pouvoir du peuple qui écoute qui aide le peuple en l l’occurrence les travailleurs) vous avez le devoir d aider ces monsieurs et ces dames à titre exceptionnel de pouvoir postuler au cames. ( C’est juste une vague de personnes, monsieur le ministre permettez leur de régulaser leurs situations. De toute façon vous avez décidé de ne plus recrutés des ETP . Aussi j’aimerais inviter nos dirigeants à éviter les décisions qui doivent rentrer en vigueur dans l immédiat. Au Burkina quand nos autorités prennent des décisions, ils veulent que cela rentre en vigueur le lendemain. Quand c’est ainsi on a l impression qu’on veille léser quelqu’un. Un exemple en 2016 au recrutement des assistants , l âge limite était fixé ,au plus 45 ans. Mon oncle venait de soutenir son doctorat il avait 45 ans ,il n’a pas pu postuler. Il était très fort psychologiquement sinon il pouvait attenter à sa vie
    On a ramené à 50 ans un an plus tard. Zougri c’est le Burkina qui gagne quand ya beaucoup de promu du cames . Monsieur le ministre depuis 2017 il n y a pas eu de recrutement de ATER. Quand est-il ?
    Mon grand frère à son master sans aucune bourse
    Et il doit s’occuper de moi.
    Bien à vous monsieur

  • Le 2 février 2021 à 01:55, par Tounsida En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    Si ce qui a été ici est vrai, il faut féliciter le Ministère des enseignements supérieurs. Nous ne voulons plus de coptation dans nos universités publiques. Le système de recrutement dans nos universités a longtemps été très nébuleux si bien que des doctorants brillants ne parvenaient pas à se faire recruter parce qu’ils n’avaient pas de "parrains" dans le système. Nous devrons donner la chance à tout le monde et que les meilleurs gagnent. La loi est clair et les ETP qui ont soutenu après 2019 devraient être au courant pour se preparer à la rude concurrence car nul n’est sensé ignoré la loi. Maintenant que ce pouvoir travaille à plus de transparence, c’est à encourager même s’il y’a encore des imperfections.

  • Le 2 février 2021 à 05:28, par essaie En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    Mon Dieu, sauve ce Burkina. Je pensais qu’un SG c’est le "cerveau" du ministère. C’est lui qui connaît le plus le ministère, mais je viens que de rendre compte que celui du MESRSI a autre chose à faire que de chercher à connaître le personnel enseignant des Universités.
    Comment vont continuer de vivre, d’encadrer les étudiants, ces enseignants que l’on a négociés pour reste à l’université. Leurs supérieurs les traitent de tricheurs (coaptations pour avoir leurs postes d’ETP). Ils y en a qui ont passé une vingtaine d’année avec un salaire de 150 000F/mois environs pour avoir aujourd’hui, avec la valorisation des salaires au supérieur ces dernières années, 350 000F environs. Avec les charges d’enseignement et d’encadrement d’étudiants, certains très conscients ne pouvaient pas trouver du temps pour la recherche.
    Ceux qui y arrivent ne pas pas compétitifs aux postes d’assistant que le SG évoque. Dans ce recrutement, il est mis en avant les publications scientifiques. Ces enseignants, au vue de leurs charges professionnelles (enseignements, encadrement de stage), du poids de l’age, du poids de la famille, ne peuvent pas être compétitifs face aux jeunes qui s’engagent en thèse dès l’obtention de leurs diplômes de master.
    Le SG, lui même enseignant, connaissant les réalités, veut faire croire ici encore que ces enseignants veulent voler une fois de plus de postes quand ils demandent à être titularisés une fois la thèse obtenus.
    Mon Dieu.

  • Le 2 février 2021 à 10:00, par Song siida En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    Le décret 435 a été adopté le 09 mai 2019 et les concernés avaient de cette date au 31 décembre 2019 (soit environ 236 jours) pour se conformer. Est ce cela le jeu démocratique M. le SG ? Même si l’on considérait 2016 (comme vous prétendez le dire bien qu’il n’existe aucun document justifiant cela), quels sont les étudiants qui soutiennent leur thèse en 3 ans révolus dans nos universités ? quel labo le permet ? Quels accompagnements avez vous apporter aux inscrits pour permettre cela ?

  • Le 2 février 2021 à 11:13, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    Je crois que mes amis internautes qui se fatiguent pour argumenter sur la situation des agents du MESRI sur le mode "il faut faire une exception pour cette fois" n’y sont pas du tout.

    Avec ce genre d’approche vous avez perdu d’office et la sympathie de l’opinion publique, qui ne peut pas comprendre qu’on veuille devenir "grand" par des passe-droits, et le combat contre les incohérences du MESRSI.

    En plus vous parlez un langage ésotérique que seuls les gens du CNRST ou de l’UO comprennent plein de sigles (ATER, ETP, assistant, attaché, etc) que les autres ne comprennent pas. Communiquez mieux si vous voulez être entendus !

    Comprenez bien que ces gens du ministère sont envoyés "au front" devant la presse pour une seule chose : Défendre le ministre (même pas sa décision mais sa personne !) et n’écoutent même pas vos arguments. Or, il n’y a que les interpellations venues d’ailleurs (presse, conseil des ministres, syndicats, opinion publique) qui peuvent émouvoir ledit ministre.

    Car il y a bel et bien incohérence. Si un nouveau texte dit qu’à partir du 1er Janvier 2020, il faut un concours pour devenir assistant ou attaché de recherche, et pouvoir postuler au CAMES, que ce ministère dise QUAND CE CONCOURS A-T-IL ÉTÉ LANCE entre Janvier 2020 et Janvier 2021 ?

    Si le ministère n’a pas lancé le concours alors qu’il sait bien que plusieurs de ses agents doivent être régularisés par ce biais, il a bien tort et doit corriger la situation, quitte à faire une exception.

    Si le concours a été organisé et que des gens ont été recalés, ils sont mal fondés à vouloir passer outre et être traités comme ceux qui ont été reçus au concours.

    De toutes les façons, le ministère se tire une balle dans le pied. Vous avez décidé que ces corps devaient disparaitre de vos organigrammes, mais vous maintenez des gens dedans !? Comment allez-vous les gérer à l’avenir ? Vous ne pouvez pas recruter des gens en leur offrant une passerelle pour progresser, et juste après couper ladite passerelle.

    Si ledit concours est "à venir", votre retard lèse des gens qui devront peut être refaire d’autres publications et/ou perdre des opportunités et du temps. Pourquoi ? Peut être juste parce que quelqu’un a oublié de faire budgétiser ces postes et cherche à s’en sortir par des acrobaties ?

    En rappel, les autres catégories d’enseignants chercheurs passent au CAMES, et s’ils sont reçus les postes sont crées APRÈS en conseil des ministres pour régulariser leur nouvelle situation, avec prise en compte antidaté.

    Le nombre d’admis au CAMES ne pouvant être prévu à l’avance, l’affaire de "budgétiser le poste à l’avance" doit donc s’adapter à la réalité. Au contraire, tous les agents concernés par l’actuelle polémique ont été prévus pour progresser après leur recrutement et ne sont pas nombreux.

    Ce prétexte ne tient donc pas. Alors, CNRST, MRSRI, quittez dans ça !

  • Le 2 février 2021 à 11:18, par Kouda En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    Mm,
    Je suis entièrement d’accord avec vous. L’Etat a recruté les ETP et et les ingénieurs de recherche pour des besoins donnés. C’est à lui de les accompagner pour qu’ils évoluent vers les autres grades. Ce qui est absurde dans tout cela c’est qu’au bout d’un certain nombre d’années, les assistants qui ne sont pas passés maitres assistants sont reversés dans la catégorie des ETP. Du grand n’importe quoi. Pendant que le monde avance, nous reculons. La situation des ETP est diverses. Certains sont sur le point de soutenir leur thèse de doctorat. D’autres l’ont fait après la fameuse date limite. D’autres ont à peine débuter la rédaction de leur thèse. Un ministère qui veut la paix sociale aurait pu trouver une solution flexible à ces différents cas. Les ETP et ingénieurs de recherche sont déjà des enseignants et des chercheurs, avec des charges de travail exagérement élevées.
    En réalité, Mm, on a l’impression que cette mesure a été prise pour cibler des personnes bien précises.
    Quand le monsieur qui parle dit "les coptations, c’est terminé", on a envie de lui demander "de qui se moque-t-il ?". Recrutement sur mesures nouvelles, ça lui dit quelque chose ?
    Monsieur, respectez l’intelligence des gens et ne créez pas de problèmes inutiles au pays. Nos priorités sont ailleurs.

  • Le 2 février 2021 à 11:35, par Paix et reconciliation En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    Il faudrait que l’opinion publique sache :
    - pourquoi les autorités ont créé le corps des ETP et IR,
    - comment ces ETP et IR étaient recrutés,
    - dans quelles conditions ils ont travaillé (les enseignements et le financement des travaux de leur thèse)

  • Le 2 février 2021 à 12:17, par Paix et reconciliation En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    le secrétaire général a invité les acteurs de l’ESRS au calme, au respect des règles du jeu démocratique et au respect de leur institution. Avant de rassurer que le MESRSI ne peut et ne va jamais s’ériger en fossoyeur de ses agents

    . ça fait pitié

  • Le 2 février 2021 à 13:35, par Wendmi En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    Il suffisait au ministère de demander aux universités et au centres de recherche, de faire la situation sur les agents ayant le statut d’ETP et d’IR. Une fois cette situation connue, on arrête le recrutement des ETP et des IR et on donne un moratoire de 4 ans pour que ceux qui sont en début de thèse ou à un stade avancé puissent soutenir. Après ce moratoire, la mesure entre en vigueur et il n’y a plus de débat.

  • Le 2 février 2021 à 13:37, par HUG En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    Que voulez vous ?il faut satisfaire aux revendications des enseignants. Pouvoir du mpp et acolytes ne parlez de respect de textes ici car vous avez cruellement violé une loi en octroyant un échelon atous les enseignants.

  • Le 2 février 2021 à 14:31, par LE MAITRE GOMYAAREE : PAYS SANS FOI NI LOI En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    SI L ON FOUILLE ON VERRA QUE CETTE HISTOIRE EST ISSUE D UNE JALOUSIE MACABRE COMME IL EST COUTUME EN AFRIQUE NOIRE.

    PS QUE réconciliation NATIONALE

  • Le 3 février 2021 à 09:27, par Le Pacifiste En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    Nous souhaitons que l’État trouve une solution à cette affaire. Si le Médiateur du Faso pouvait s’y investir déjà. l’encadrement des étudiants prend normalement de temps. J’en sais quelque chose. J’ai un ami dans une université publique qui, depuis des années, n’arrive pas à finaliser ses recherches parce que très occupé par l’encadrement des étudiants

  • Le 3 février 2021 à 22:13, par Fils de Paysan En réponse à : Embrouilles au ministère de l’Enseignement supérieur : Les acteurs invités au respect du jeu démocratique

    Pendant de longues années, de très longues années , les recrutements dans nos universités et centres de recherche ont été toujours faites par des cooptations constituant ainsi des passes droits pour la succession de père en fils(filles) et de pères en ’’protégés’’ dans la quasi totalité des disciplines (les exemples pullulent dans les spécialisations en sciences de la santé ( Médicine, Pharmacie, biologie...) .

    Les fils de paysans ( dont j’en suis un) ne pouvaient pas être recrutés puis qu’aucun concours n’est ouvert officiellement pour faire le recrutement. Nous avions tous dénoncé cela .

    Pendant longtemps , on s’est battu une équité sociale et une culture du mérite dans ces recrutements. Depuis ces dernières années , les concours sont ouverts officiellement pour recruter au compte des universités des assistants et des attachés. Cela a ouvert la voie à plus de transparence et de compétitivité. ( il faut le saluer).

    Je tombe à la renverse en entendant que le syndicat veut faire un saut en arrière en rejetant les recrutement au profit des cooptations.
    Un tel recul serait regrettable et préjudiciable talentueux diplômés mais ’’enfants de paysans’’ qui n’ont ni bras longs ni protecteurs .

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique