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Clément Toubé Dakuyo : Le candadat indépendant est de l’UDD

Publié le vendredi 14 octobre 2005 à 10h00min

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Clément Dakio

Toubé Clément DAKIO est l’un des 13 « sprinters » à la course présidentielle du 13 novembre 2005. Alors que la candidature indépendante n’est pas chose encore admise par notre code électoral, beaucoup ont vite fait de coller à l’homme l’étiquette de « candidat indépendant » parce que illustre « inconnu » de la scène politique.

Il a en fait été investi par une formation politique : l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) dont il est le président fondateur.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, M. Clément Toubé DAKIO, président de parti politique et candidat à la présidentielle de novembre prochain, est inconnu de la presse. L’annonce de sa candidature n’a outre mesure pas attiré l’attention des journalistes sur sa personne quand bien même certains le disaient « sorti du néant » pour prétendre briguer la magistrature suprême du pays. L’anecdote suivante est révélatrice du « statut » de l’homme auprès de la presse.

En effet, pendant que les journalistes participant au récent séminaire du Conseil supérieur de la communication (CSC) qui a regroupé, hommes de médias, politiciens et membres de la société autour du thème « Médias et élections », passaient leur temps libre à débattre des candidatures dont surtout la sienne, lui, se faufilait parmi eux sans même attirer l’attention tant personne ne semblait le connaître. D’ailleurs nombre de journalistes ont juré ne le voir que pour la première fois.

Etrange M. DAKIO. L’homme n’est pourtant pas un simple quidam en quête de sensation. Il a derrière lui un back ground professionnel éloquent. De l’enseignement à l’économie, il a servi son pays jusqu’à sa retraite en 1994 alors qu’il était en poste à la BCEAO. C’est véritablement en 2001 qu’il s’engagera dans l’activité politique. (Lire C.V en encadré). De l’annonce de la candidature dont tout farceur est capable par voie de presse au dépôt effectif de celle-ci auprès du Conseil constitutionnel, il n’y a pas qu’un pas !

Le parcours demande de l’étoffe et de l’entregent. M. DAKIO l’a fait et est aujourd’hui officiellement reconnu partant pour la compétition électorale du 13 novembre même s’il est dit que la liste n’est encore que provisoire. Les cinq briques (5 millions de F CFA) exigées, il s’en est acquitté auprès du Trésor public au grand dam des médisants qui se demandent comment il a pu réunir une telle cagnotte.

L’homme que nous avons rencontré, est très amer que certains doutent de sa solvabilité et le présentent comme quelqu’un cherchant à se faire de la publicité « gratuite » à travers sa candidature. « Entendre des propos aussi bas dans certains milieux, c’est un peu dur », nous confie Clément T. DAKIO avec le sourire. Puis, de poursuivre : « Pour un cadre de ma trempe, réunir cinq millions, ce n’est pas la mer à boire ». Quant aux supputations sur son prétendu « noviciat » en politique, l’homme en reste outré et lâche : « je défie quiconque de l’existence d’une faculté d’où l’on sort politicien...On ne sera jamais prêt à faire quelque chose dans la vie, il faut s’engager. »

En réalité, M. DAKIO, quoique « louveteau » dans l’arène politique nationale, a déjà tenté l’aventure électorale. Contrairement, à certains vieux loups qui préfèrent hurler dans la clairière mais fuient les foyers de combat, son parti, l’UDD, créé en novembre 2004 a en effet participé au scrutin législatif de mai 2002 mais n’a obtenu aucun siège. En août 2003, lui et d’autres leaders politiques fondent la coordination des partis extraparlementaires (COPEP). Il explique que c’est suite à une mésentente, dans cette structure qu’il s’est porté candidat.

Au départ, dit-il, « on avait convenu de soutenir la candidature de l’ADF/RDA. Quand ils ont décidé de rejoindre la majorité, j’ai suggéré aux autres une candidature de la COPEP, mais ils n’ont pas voulu. Mon parti a donc décidé de présenter un candidat parce que non seulement nous sommes de l’opposition, mais aussi, on ne voulait pas sa mort avant les municipales ».

C’est depuis son fief de la Kossi que le premier congrès ordinaire tenu le 26 mai 2005 « a vivement souhaité que dans l’intérêt supérieur de l’UDD, le président du parti, Toubé Clément DAKIO se porte candidat à l’élection présidentielle du 13 novembre 2005 ». Lit-on dans une circulaire dudit parti. Il reste entendu que cette candidature n’a pas bénéficié du soutien des autres partis de la COPEP, qui pour la plupart sont devenus membres de l’Alliance pour la mouvance présidentielle (AMP) qui roule évidemment pour le candidat Blaise COMPAORE.

Mutisme sur la stratégie de campagne

En se positionnant sur la ligne pour la conquête du fauteuil présidentiel, l’UDD s’est établie un programme de gouvernance qu’elle entend fermement défendre pendant la campagne électorale. Ce programme qu’on dit élaboré conformément à l’idéologie du parti, la sociale-démocratie, compte au plan politique renforcer la démocratie au Burkina.

Elle veut lutter contre toute forme d’exploitation du peuple par quiconque. Dans les domaines économiques et social, l’UDD prévoit une lutte contre la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs. En pratiquant une politique agricole favorable aux ruraux, notamment les producteurs de produits alimentaires.

L’approvisionnement stable et garanti du pays en hydrocarbures l’intensification de la mise en valeur des ressources hydro-électriques du pays, la mise en valeur des sources nouvelles et renouvelables (énergie solaire, éolienne, géothermique et énergie contenue dans la biomasse), la subvention de certains produits sensibles et la revalorisation des salaires sont entre autres des actions que Toubé Clément DAKIO compte réaliser quand il installera ses quartiers à la présidence du Faso.

Mais si au sein de nombre partis engagés dans cette course présidentielle, l’heure est à la pré-campagne avec la mise en place des Comités de campagne, à l’UDD, l’on veut travailler dans la grande discrétion. Le candidat DAKIO pense qu’il n’est pas opportun de dévoiler sa stratégie de campagne ou de faire connaître son programme de meetings parce qu’il y a l’insécurité.

Pour le moment, il compte être son propre directeur de campagne car dit-il « en 2002 la désignation d’un directeur de campagne a été une expérience amère ». Autrement dit, l’homme sera au four et au moulin. Le plus grand bien qu’on lui souhaiterait, c’est de ne pas être fourbu quand il lui faudra mettre en œuvre ce programme ambitieux si la chance lui souriait. Encore qu’en l’occurrence, la chance n’est pas à intégrer dans les perspectives.

Par Drissa TRAORE

L’Opinion

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