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Mouvement d’humeur à l’ENSP : « Le fond du problème, c’est les réformes, l’universalisation et l’harmonisation des curricula », selon Dr Emile Paré

Publié le samedi 16 janvier 2021 à 15h30min

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Mouvement d’humeur à l’ENSP : « Le fond du problème, c’est les réformes, l’universalisation et l’harmonisation des curricula », selon Dr Emile Paré

Le directeur général de l’Ecole nationale de santé publique (ENSP), Dr Emile Paré, a animé une conférence de presse ce vendredi 15 janvier 2021 à Ouagadougou, au moment où les élèves anesthésistes sont en mouvement d’humeur depuis deux mois. Au cours de ce face-à-face avec la presse, il a évoqué la rentrée scolaire 2020-2021 et des questions ayant trait à la vie et à l’avenir de l’ENSP.

La présente conférence de presse s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action 2021 de l’ENSP, en particulier dans son volet « communication ». Dès l’entame de la conférence de presse, Dr Pargui Emile Paré a rappelé que les examens de fin d’année scolaire 2019-2020 à l’ENSP ont été fructueux, comme dans les années antérieures. Sur les 2 979 candidats présentés à l’examen de certification, 2 951 ont obtenu leur parchemin, soit un taux de réussite de 99,06%.

« L’excellence a été une fois de plus au rendez-vous, car parmi les 14 lauréats nationaux, 11 sont issus de l’ENSP. Il n’est donc pas exagéré de dire que l’école a permis et permettra encore l’émergence d’une véritable élite de santé dans les organisations publiques et privées. Nous en sommes fiers, comme nous sommes fiers de celles et ceux qui nous ont choisi pour investir dans leur formation », a déclaré, tout ému, le directeur général Dr Emile Paré.

Dans sa quête permanente de l’excellence et dans le souci de se conformer à la déclaration de politique générale du gouvernement du Burkina Faso, cette école, qui soufflera ses 40 bougies cette année, a entamé, en 2018, l’harmonisation des curricula de treize filières. Il s’agit notamment de l’otorhinolaryngologie, l’odontostomatologie, la pédiatrie, la santé mentale, les soins obstétricaux et gynécologiques, la santé-sécurité au travail, les soins infirmiers et obstétricaux, l’épidémiologie, la chirurgie, la médecine d’urgence, l’hémobiologie, l’hémodialyse et l’anesthésie-réanimation. A ce jour, douze filières de formation d’attaché de santé déroulent le programme harmonisé de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS).

Cependant, une filière, notamment celle des attachés de santé en anesthésie-réanimation, rencontre des difficultés. « Dans le système de l’OOAS, toutes les spécialités font tronc-commun en première année. C’est à partir de la deuxième année que les spécialités se séparent. Donc, l’an passé, nous avons fait tronc-commun de toutes les douze spécialités, conformément au programme de l’OOAS. Cette année, chacun est allé dans sa spécialité. Dans la spécialité d’anesthésie, les élèves ont commencé les cours en mai. La société savante nous a signifié par écrit qu’elle suspend les cours théoriques et les stages pratiques dans les différents hôpitaux vis-à-vis de nos élèves, parce qu’elle conteste le programme de l’OOAS que nous avons validé avec tous les acteurs. Selon elle, le programme ne permet pas de sortir des anesthésistes compétents », a expliqué le directeur général. Des discussions sont en cours pour adapter le programme aux exigences nationales.

Mais en attendant, les élèves anesthésistes poursuivent leur manifestation.
Pour ce qui concerne le calendrier scolaire, les élèves issus des concours professionnels ont fait leur rentrée des classes le mardi 5 janvier 2021. Ceux des concours directs et des inscrits à titre privé ont débuté les cours le lundi 11 janvier.

L’adoption définitive des textes d’universitarisation et la préparation de l’ENSP à l’introduction du master constituent les priorités du Dr Emile Paré. Dans ce sens, l’école travaille en collaboration avec la Direction générale de l’enseignement supérieur et l’Unité de formation et de recherche en Science de la santé (UFR/SDS) de l’Université Joseph-Ki Zerbo, en vue d’adopter les textes règlementaires, notamment le statut de l’ENSP, le statut du personnel, le décret portant universitarisation des offres de formation à l’ENSP et la convention de partenariat entre l’ENSP et l’Université Joseph-Ki Zerbo.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 janvier 2021 à 15:57, par Moralité En réponse à : Mouvement d’humeur à l’ENSP : « Le fond du problème, c’est les réformes, l’universalisation et l’harmonisation des curricula », selon Dr Emile Paré

    Quelle aberration de vouloir sacrifier la vie de nos populations pour offrir la même formation pendant une année pour des spécialités très diverses. Comment un épidémiologiste va être formé comme un attaché en chirurgie qui rentrera au bloc opératoire avec un être humain pour charcuter (excusez-moi moi du terme) mais c’est de ça qu’il s’agit. En effet une année est consacrée entièrement au tronc commun et 6 mois restant pour les cours de la spécificité concernée, les stages pratiques et la préparation d’un mémoire.
    Si Mr Paré a encore des notions en médecine, il ne mettrait pas un tel programme en application et encore ne viendrait pas nous parler d’excellence car c’est suicidaire pour nos populations, un tel programme de formation dans le domaine de la santé.
    De grâce que les politiques et les partenaires financiers, arrêtent de s’entourer de personnes qui ne pensent qu’à comment gagner des financements au détriment de la vie de nos concitoyens.
    Très écoeurant mais nul ne sera à l’abri des ces aberrations.
    Continuons seulement.

  • Le 16 janvier 2021 à 23:40, par Élève de maternelle En réponse à : Mouvement d’humeur à l’ENSP : « Le fond du problème, c’est les réformes, l’universalisation et l’harmonisation des curricula », selon Dr Emile Paré

    Question simple : le programme de l’OOAS n’a t’il pas été conçu avec la participation de société savante ? Où était la société savante du Burkina lors de cette conception ?. Il y’a une sorte de cacophonie qui ne dit pas son nom. On dirait le machin de l’OOAS est une camisole que le Burkina a adopté de force alors qu’il est acteur de l’OOAS. Les autres pays membres de l’OOAS qui operationnalisent les décisions et conclusions de l’OOAS sont donc en train de former de faux anesthésistes ?. Il y’a des non dits qui méritent d’être clarifié pour éclairer l’opinion.

  • Le 17 janvier 2021 à 07:48, par lepaysvamieux En réponse à : Mouvement d’humeur à l’ENSP : « Le fond du problème, c’est les réformes, l’universalisation et l’harmonisation des curricula », selon Dr Emile Paré

    C’est de la poudre aux yeux que de dire que l’ENSP a un avenir. Je pleure celui qui va remplacer PARE à la tête de l’ENSP. Depuis la création de l’ENSP, elle n’est jamais tombée aussi bas comme ça que sous l’air le règne de PARE. Vraiment Paré a tué cette institution de formation. Faites un sondage impartial vous serez édifiés de ce qui s’y passe.

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