Réconciliation nationale : « C’est le genre de mission où il n’est pas envisageable d’échouer, sinon ça voudrait dire que le Burkina Faso a échoué », mesure Zéphirin Diabré
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Le ministre d’Etat, ministre auprès du président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Zéphirin Diabré, a été installé dans ses fonctions, ce jeudi 14 janvier 2021.
C’est le secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres, Stéphane Sanou, qui a procédé à l’installation. Après rappel des actes de nomination et des propos d’encouragement, celui-ci a également remis au nouveau promu, des fiches de déclaration des biens.
« C’est un insigne honneur pour tout citoyen, surtout engagé dans la vie publique comme moi, d’avoir l’occasion de servir son pays. (…). Je voudrais rassurer le président du Faso et le Premier ministre de mon engagement total pour réussir cette mission si importante pour le destin et l’avenir de notre pays. Et de ma volonté très ardente, de faire en sorte que mon passage dans ce ministère produise des fruits à la hauteur des attentes du président du Faso, du Premier ministre, du gouvernement et surtout de l’ensemble des Burkinabè. (…) », a réagi le ministre d’Etat, ministre auprès du président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Zéphirin Diabré.
« Je m’emploierai autant que je peux, avec la force de la conviction que j’ai. Un peuple rassemblé, uni et en cohésion sociale est un peuple qui peut réussir. C’est la voie indiquée à prendre au-delà de nos différences et de nos divergences », poursuit M. Diabré, pour qui le pays est assailli de beaucoup de difficultés. Il estime qu’une des conditions pour les surmonter, c’est de se parler entre frères et sœurs et savoir regarder dans une même direction. Le ministre d’Etat dit pouvoir compter, dans sa mission, sur le président du Faso, le Premier ministre, le gouvernement et l’ensemble du peuple. « Cette mission n’est pas confiée à moi, elle est confiée à l’ensemble du pays. C’est le genre de mission où il n’est envisageable d’échouer, sinon ça voudrait dire que le Burkina Faso a échoué. Que Dieu nous en garde ! », demande Zéphirin Diabré.
La réconciliation nationale, un engagement individuel et collectif
En attendant sa feuille de route, Zéphirin Diabré dit cerner la réconciliation nationale comme une préoccupation qui ne se situe pas uniquement sur le terrain politique. « Nous sommes une nation qui est en train de se déliter sous plusieurs aspects et plusieurs angles ; c’est là que la question de la réconciliation et de la cohésion se pose. (…). Les gens ont tendance à ramener la question de la réconciliation nationale uniquement à la politique. Comme s’il s’agissait de faire en sorte que des leaders ou factions politiques qui se sont entendus avant-hier, qui se sont querellés hier et veulent s’entendre aujourd’hui puissent se retrouver dans une sorte de partage du banquet national. Il ne s’agira pas de faire des arrangements entre nous. Il s’agit au contraire de nous atteler à regarder comment notre pays, du fond de sa société, a évolué et quelles sont les déchirures qui sont apparues et qui nécessitent qu’on se remette ensemble. Nous avons par exemple plus d’un million de Burkinabè qui sont déplacés, qui ont le sentiment de souffrir dans les camps pendant que les autres mènent une vie paisible, à la limite de l’insouciance ; qu’eux ne sont plus Burkinabè comme les autres. C’est un problème de réconciliation nationale. On a des groupes ethniques (au sens noble du terme), qui à la crise sécuritaire, pour une raison ou une autre, ont parfois le sentiment qu’ils sont stigmatisés, rejetés. C’est une question de réconciliation nationale. On a dans notre société des pratiques ou des phénomènes, l’exemple des femmes accusées de sorcellerie, qui ne sont plus membres de leur société. C’est une question de réconciliation nationale. On a des conflits qui touchent à ce que nous avons d’essentiel qui est notre tradition et notre coutume (quand autour de la chefferie coutumière, qui est le pilier et le socle de notre existence en tant que Burkinabè, on a des déchirures, qui se répercutent dans le vivre-ensemble, c’est une question de réconciliation nationale) », soulève-t-il.
Selon le ministre d’Etat, ministre auprès du président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale, il ne s’agira donc pas de faire des arrangements uniquement entre politiciens.
O.L
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