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Deuxième mandat de Roch Kaboré : La Coordination des syndicats et associations de commerçants dit non à une reconduction de Harouna Kaboré

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Publié le jeudi 7 janvier 2021 à 23h59min

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Deuxième mandat de Roch Kaboré : La Coordination des syndicats et associations de commerçants dit non à une reconduction de Harouna Kaboré

La Coordination des syndicats et associations professionnelles des commerçants et acteurs de l’économie informelle a livré une déclaration, mercredi, 7 janvier 2021, dans laquelle elle plaide pour que le futur leader du ministère en charge du Commerce et d’Industrie du Burkina, soit une personne autre que le précédent. Ils estiment que Harouna Kaboré, puisque c’est de lui dont il s’agit, est incapable de gérer le département de façon impartiale.

Par la présente, la Coordination voudrait prendre l’opinion publique à témoin en ce qui concerne ses préoccupations sur la gestion précédente des missions assignées au département en charge des questions de commerce et d’industrie du Burkina, ont signalé la coordination dans leur déclaration.

Nous citons entre autres préoccupations, poursuit-elle, la non application du décret portant réglementation du commerce entre grossistes, demi-grossistes et détaillants, qui favorise les expatriés au détriment des nationaux ; la déstabilisation de certaines filières cruciales de l’économie (anacarde, céréales, sésame etc.) ; et enfin l’installation d’une Direction des investigations et du contrôle, qui s’est éloignée de sa véritable mission. En effet, plusieurs cas de rackets sont régulièrement dénoncés par nos membres installés au niveau de la zone commerciale de Ouagadougou et dans les frontières, dénonce la coordination dans sa déclaration.


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Au regard de tout ce qui précède et dans l’attente de la nomination d’un nouveau gouvernement, nous plaidons, déclare la coordination, que le futur locataire du ministère du Commerce soit un manager suffisamment expérimenté, impartial, ouvert à tous (grands comme petits acteurs), capable de trouver des solutions novatrices pour relancer le secteur du commerce, de l’industrie et de l’artisanat du Burkina qui a été négativement impacté par le Covid-19. « Après l’insurrection nous croyons que nous allions avoir affaire à des dirigeants qui comprennent les doléances des populations et non encore essayer d’intimider certaines personnes », souligne Moussa Ilboudo, porte-parole de la coordination.

Moussa Ilboudo, porte-parole de la coordination

C’est un sit-in qui a fait place à une simple déclaration

« Ministre affairiste, non au sectarisme de notre commerce, non à la déstabilisation de certaines filières cruciales de l’économie telles que l’anacarde, le sésame, les céréales, etc. ». Lit-on sur les pancartes brandies à l’occasion par quelques militants présents à la cérémonie. Au préalable, la coordination devait tenir un sit-in au siège du ministère du Commerce pour exprimer leur préoccupation sur la place publique. A la dernière minute, le sit-in a dû faire place à cette déclaration livrée au grand marché de Ouagadougou.

Cependant, les membres de la coordination disent être déterminés à aller jusqu’au bout pour l’aboutissement de leur doléance. Si ce ministre est reconduit, ce qui va se passer, il ne faudrait pas que ça étonne les gens parce que nous sommes déterminés, a prévenu le porte-parole Moussa Ilboudo. La coordination dit ne pas vouloir influencer le choix du président du Faso, mais estime que si ce dernier veut véritablement la bonne marche des choses, il doit aussi prêter une oreille attentive à leur doléance. C’est un ministère qui est stratégique où plus de 80% des personnes se débrouillent.

Quelques personnes venues à la déclaration brandissent des pancartes en signe de protestation

Quel sens revêt cette sortie tardive de la coordination ?

Pour la Coordination des syndicats et associations professionnelles des commerçants et acteurs de l’économie informelle, cette sortie n’est pas tardive parce que le gouvernement n’est pas encore mis en place. Elle est, au contraire, opportune pour exprimer sa position par rapport au choix des dirigeants. « Nous n’avons rien contre Harouna Kaboré, mais il n’est pas l’homme qu’il faut pour ce ministère » a laissé entendre Moussa Ilboudo.


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Par ailleurs, l’ex-ministre de la Jeunesse et de la Promotion de l’entreprenariat des jeunes, Salifou Tiemtoré du dernier gouvernement de Joseph Dabiré, est plébiscité par la Coordination des associations solidaires aux commerçants et artisans du Burkina Faso (CASCA-BF) pour occuper le poste du ministre en charge du Commerce. Dans un message publié sur sa page Facebook, la CASCA-BF plaide auprès du Président du Faso « pour la nomination du prochain ministre en charge du commerce, de l’industrie et de l’artisanat ».

Il était précisément question dans ce message, d’une demande de nomination Salifo Tiemtoré au ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, pour, disent-ils « la cohésion professionnelle et sociale du secteur informel et formel sur tous les niveaux du secteur privé ».

Qu’est-ce qui est caché derrière ces sorties ? Harouna Kaboré est-il victime de sa politique du consommons local alors que 90% des acteurs de l’informel ont leur business dans l’importation ? Ou s’agit-il d’un simple complot ? En tout cas il appartient au président du Faso d’en juger la pertinence et de tirer toute la conséquence pour la bonne marche du secteur privé.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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