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La survie de l’éducation au Burkina Faso passe par les TIC

Publié le mercredi 16 décembre 2020 à 21h00min

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La survie de l’éducation au Burkina Faso passe par les TIC

La voie du développement durable passe par la construction d’un système éducatif efficace, résilient et accessible à tous. Au Burkina Faso, plusieurs défis entravent la réalisation de cet objectif majeur. Le premier de ces défis est la faible capacité du système à garantir l’accès de l’éducation à tous considéré aujourd’hui comme un droit fondamental dont l’effectivité relève de la responsabilité de chaque État.

Il est alors impérieux pour notre pays de construire des infrastructures d’accès adaptées à la formation d’un capital humain apte à affronter les défis de la transformation constante des systèmes de production induite par le numérique. La formation d’enseignants compétents et en nombre, la production et l’accessibilité des ressources pédagogiques pertinentes et de qualité constituent la deuxième condition clé à remplir.

Les conséquences de la crise sécuritaire et celle de la covid19 dans le secteur de l’éducation rappelle au besoin, la nécessité pour des pays comme le Burkina Faso d’asseoir un système éducatif capable de résister, de survivre aux différentes crises en garantissant la continuité d’une offre éducative équitable (ou accessible à tous) et de qualité. La question principale qui se pose est comment le pays peut-il remplir ces conditions dans un contexte d’austérité budgétaire imposé par la crise sécuritaire et caractérisé pour une fragilité des autres secteurs sociaux qui requiert aussi une attention particulière de l’État ?

Les technologies au regard de leur potentiel pour l’éducation et la formation ouvrent des perspectives intéressantes. Pour relever ces défis, l’État burkinabé peut saisir les opportunités offertes par les technologies au regard de leur potentiel pour l’éducation et la formation, et Huawei et bien d’autres structures sont engagés à guider le Burkina Faso sur cette voie. Sur le principe du partenariat public-privé, Huawei s’est très tôt engagé pour la digitalisation de l’éducation comme ressort du développement africain. En coopération avec l’Union Africaine et l’UNESCO, Huawei a développé le projet Connect Schools en réaction au contexte de la pandémie de la Covid-19, afin de continuer les investissements permanents dans l’éducation

Le système éducatif burkinabé a connu plusieurs expériences en matière d’intégration des TIC. La première expérience remonte en 1967 avec la diffusion d’émission éducative par la radio à travers la radio scolaire. Ensuite, pendant la période révolutionnaire, pour accompagner la politique d’alphabétisation de masse, la télévision nationale a mis en place des séances d’alphabétisation en langue nationale par la télévision.

Il convient de noter que c’est dans cette période, que pour la première fois, les acteurs politiques ont affiché une volonté réelle d’intégration des TIC dans le système éducatif en se fixant comme objectif dans leur programme politique, l’intégration de l’ordinateur dans les écoles en 1984. En ces périodes, il ne s’agissait vraiment pas d’une véritable intégration des TIC dans les pratiques éducatives.

Dans les années 1990 avec l’avènement de l’internet et plus précisément son ouverture au public en 1997, plusieurs autres initiatives d’intégration des TIC dans l’éducation aussi bien au niveau du primaire, du secondaire que du supérieur ont vu le jour. Pour l’enseignement secondaire, il s’agit entre autres, des projets du le RESAFAD, World-links, Partner in learnin (PIL) de Microsoft, cybercentres scolaires de la francophonie, e-school du NEPAD, du projet Banque Africaine de Développement (BAD) et TICE Burkina de IICD. Au niveau de l’enseignement supérieur, plusieurs projets d’intégration des TIC ont été mis en place.

Ces principales initiatives sont entre autres : le projet télé éducation qui est une initiative du recours à la visioconférence pour dispenser des cours à l’Université Nazi Boni à sa création, le projet Close Learning, l’université virtuelle africaine, l’université numérique francophone Mondial et le campus numérique francophone de l’Agence universitaire de la francophone qui offert une plateforme d’accès et renforcement des compétences des enseignants à travers les campus numériques. Sans nier leur contribution surtout au renforcement de capacités des enseignants, ces projets pour la plupart sont demeurés des initiatives isolées qui ont plus surfé sur les potentialités du multimédia et d’internet pour l’enseignement et l’apprentissage. Aujourd’hui la nécessité s’impose de mettre en cohérence les actions avec les priorités du système éducatif.

Pour l’accès, des systèmes alternatifs d’alphabétisation et d’enseignement par et/ou avec le numérique pourraient pallier l’insuffisance des infrastructures. Le choix du recours à ces outils permet de répondre à une double préoccupation en même temps. Premièrement, l’inclusion et l’équité qui sont des préconisations fortes portées par les acteurs internationaux de l’éducation . L’inclusion à travers la prise en compte du concept universel de l’apprentissage qui n’est possible qu’avec l’intégration pédagogique des technologies de l’information et de la communication. La solution Rural Star de Huawei pourrait répondre à ces besoins.

En fournissant des services mobiles à large bande aux zones rurales de moins de 500 habitants, RuralStar Pro peut améliorer les conditions de vie des habitants des zones reculées en permettant l’enseignement à distance, le financement accessible à tous, la télémédecine et d’autres services sociaux numériques. Et l’équité en favorisant surtout l’accès de l’éducation aux enfants des déplacés internes, à ceux résidant toujours dans les zones de conflits et en les dotant de compétence pour la formation tout au long de la vie conformément à l’ODD4 adopté par les États membres de l’ONU à New York en septembre 2015.

Garantir l’accès à une éducation de qualité suppose aussi la disponibilité de ressources humaines compétentes et en nombre suffisant. La formation initiale et continue des enseignants constitue aujourd’hui un des pans importants des difficultés qui plombent le système éducatif burkinabé. Si la réforme des institutions de formation des enseignants est un pas, la prise en compte de la masse d’enseignants déjà en activité constitue un casse-tête pour les acteurs. Pour le post-primaire et le secondaire, le pays ne dispose que de deux écoles de formation des enseignants (IDS et ENS).

La nécessité de former des enseignants des filières techniques et professionnelles est encore plus impérieuse. Car, la formation d’une main d’œuvre flexible et capable de s’adapter aux nouveaux contextes de travail exige des formateurs compétents à la hauteur des enjeux nouveaux du monde de travail par le développement de nouvelles compétences qu’imposent les nouveaux systèmes de production en mutation permanente. Dans le cadre de l’ICT Academy, Huawei a systématiquement dispensé une formation professionnelle aux TIC à plus de 1000 enseignants, les aidant à améliorer leurs capacités d’enseignement et à mieux transmettre leurs connaissances aux étudiants.

L’une des attentes fortes du système éducatif est aussi la formation de citoyens aptes à faire face aux enjeux actuels de la société. Pour répondre à cette attente, il faut développer les capacités d’adaptation que nécessitent les mutations constantes ou la modernisation constante des systèmes de production et des services. Il convient alors d’inscrire comme priorité dans les programmes de formation, le développement des compétences numériques pour outiller les élèves pour la formation tout au de la vie et favoriser leur autonomie.

Au-delà, pour saisir les opportunités offertes par l’économie du savoir et en être acteur, un accent particulier devrait être mis sur le développement de la recherche fondamentale et appliquée reposant sur les outils numériques qui constituent aujourd’hui le moteur de l’innovation. Pour que l’enseignement supérieur et la recherche scientifique puissent remplir cette mission qui est la sienne, il doit opérer une mue en favorisant l’accès à l’information scientifique et technique, en décloisonnant les champs disciplinaires, en facilitant la coopération et surtout en ouvrant de nouvelles filières dans les domaines de pointe comme l’internet des objets, l’intelligence artificielle.

Le renforcement de la capacité de résilience passe par l’implémentation de dispositifs alternatifs d’enseignement reposant sur le numérique. La mise en place de ces types de dispositifs exige la production de ressources numériques pédagogiques adaptées aux besoins éducatifs prescrits par l’État, le renforcement de capacité des enseignants et le développement des compétences numériques nécessaires pour une autonomie des élèves afin que ceux-ci puissent y jouer leur rôle d’apprenant.

Pour exploiter ces différentes possibilités offertes par les TIC, l’État Burkinabé doit inscrire ses actions dans un partenariat avec les acteurs du privé pour la conception de solutions adaptées aux réalités du pays et surtout de son système éducatif. Dans le domaine de l’éducation, cela pourrait se traduire par la production de solutions mobiles pour l’enseignement à distance, la mise en place de laboratoires virtuels, l’interconnexion des institutions d’enseignement supérieur et de recherche et faciliter l’émergence de compétences au niveau national pour le développement de solutions locales et la maintenance des infrastructures.

Orange est également un acteur phare dans ce domaine, avec son programme Écoles Numériques. À travers ce projet, des tablettes numériques sont distribuées dans les écoles en Afrique qui disposent de connexion internet, et des livres sont offerts dans les zones en marge de la digitalisation. La création de cadres d’éclosion de talents et leur accompagnement ou de technopoles prenant en compte le numérique pour le développement s’impose.

Certains acteurs privés comme Huawei, Orange et bien d’autres inscrivent déjà leurs actions dans cette perspective. Au-delà de l’éducation, ces actions pourraient permettre d’élargir le champ d’intégration des TIC à la santé, la gouvernance pour l’accès aux services de l’administration et améliorer la gouvernance.

Dr Sia Benjamin

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