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Covid-19 : Le Burkina se prépare à l’introduction d’un vaccin

Publié le mardi 15 décembre 2020 à 22h25min

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Covid-19 : Le Burkina se prépare à l’introduction d’un vaccin

Former et motiver les agents de santé, élargir le dépistage, favoriser une meilleure implication de la médecine traditionnelle et alternative dans la lutte contre le Covid-19 en mettant en place un dispositif d’appui financier et logistique de soutien à la recherche, élaborer un projet de loi d’urgence tenant compte de toutes les situations d’urgence au Burkina Faso. Voilà entre autres les recommandations contenues dans le rapport de la mission d’information parlementaire sur la gestion du Covid-19 par le Gouvernement. Présenté en séance plénière, ce mardi 15 décembre 2020, le rapport a été adopté à l’unanimité par les 108 votants du jour.

Installés le 4 mai 2020, soit près de deux mois après les premiers cas de Covid-19 déclarés au Burkina, les membres de la mission d’information parlementaire sur la gestion de cette maladie par le gouvernement disposaient de quinze jours pour déposer leur rapport. Mais leur travail a été prorogé de quelques jours avant que le rapport ne soit adopté le 10 juin. La restitution, elle, est intervenue, ce mardi 15 décembre 2020, en séance plénière à l’Assemblée nationale.

Conduite par Me Benéwendé Stanislas Sankara, la mission, rappelons-le, devait mettre les députés au parfum de plusieurs questions notamment la gestion technique de la pandémie par le ministère de la Santé, les soins administrés aux malades déclarés, l’assistance sanitaire et psychologique aux familles des cas déclarés ; la gestion des fonds alloués à la lutte contre la pandémie ; les motivations du personnel de santé ; les difficultés rencontrées et les cas de décès liés à la maladie.

Me Benéwendé Stanislas Sankara, président de la Commission parlementaire

Insuffisance du système de santé

Dans la synthèse faite par le député Sayouba Ouédraogo, il ressort que la mission a auditionné plusieurs acteurs dont des membres du gouvernement, des organes de la coordination de la riposte contre la pandémie, des personnes ressources et d’autres acteurs. La mission a également effectué des sorties de terrain dans des centres de prise en charge dans les régions du Centre, des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Ouest, du Centre-Nord et du Centre-Est. Les parlementaires ont relevé que la gestion de la pandémie au Burkina s’est heurtée à la faiblesse du système de santé qui n’était pas assez préparé à contrer la maladie malgré la prise des premières mesures de restriction des libertés.

Sayouba Ouédraogo, rapporteur de la mission d’information parlementaire

Les difficultés des familles des victimes

Au cours de son périple, la mission d’information qui a souhaité échanger avec les familles de personnes décédées du Covid-19 s’est retrouvé avec huit d’entre elles. De ces échanges, il ressort que certaines familles ont rencontré des difficultés pour accéder aux informations médicales liées au décès de leurs parents en raison du secret médical. Les familles disent également souffrir de la stigmatisation liée aux cas déclarés ou suspects dans leur entourage.

Une vue des députés présents à la séance plénière

Le cas Marie Rose Compaoré/Konditamdé

Dans la lecture de la synthèse du rapport, le cas de la députée Marie Rose Compaoré/Konditamdé, décédée le 18 mars 2020, a été relevé par les députés. Il ressort qu’« il n’a pas été possible de déterminer un lien avec le Covid-19 ni avec des cas contacts ». « Le samedi 14 mars 2020, relate le député Sayouba Ouédraogo, elle a commencé à avoir une détresse respiratoire et a donc été mise sous oxygène. Il a été décidé de l’amener en réanimation. Le centre médical de l’Espérance n’ayant pas de test Covid-19, le prélèvement n’a pu être fait. Transférée au Centre hospitalier universitaire de Tengandogo, elle devait être prise en charge en réanimation. Constatant le tableau clinique qu’elle développait, le médecin a décidé de son isolement pour le prélèvement ».

En arrière plan, des députés (en écharpe) ont vu leurs mandats validés par l’Assemblée nationale en remplacement des députés démissionnaires

« Notre silence en son temps, c’est par responsabilité et retenue »

A sa suite le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a rappelé que dès les premières heures, le médecin de l’Assemblée nationale a été saisi pour suivre le cas de la députée. L’institution, à l’en croire, a également entrepris de prendre en charge les frais médicaux et a contribué aux obsèques de la défunte. En l’absence de corbillard pour le transport de la dépouille, Alassane Bala Sakandé dit avoir proposé de transformer l’ambulance du parlement en corbillard quitte à le remettre plus tard à une structure quelconque. Et malgré son insistance d’assister à l’inhumation de la députée, il s’est vu opposer un refus catégorique. « De bout en bout, nous n’avons abandonné personne. Si nous n’avons pas voulu parler en son temps, c’est par responsabilité et retenue », a-t-il noté.

Alassane Bala Sakandé, président de l’Assemblée nationale

Recommandations

Selon les parlementaires, le Burkina Faso a engrangé des acquis dans la lutte contre le Covid-19 malgré les insuffisances liées au manque d’infrastructures, à la communication et à la psychose. Ils citent l’élan de solidarité des Burkinabè et partenaires du pays du Hommes intègres et les efforts du personnel de santé qui ont permis de maitriser la maladie courant le mois de juin.

Aussi, ils ont formulé des recommandations telles que la formation et la motivation des agents de santé, l’élargissement du dépistage, la promotion d’une meilleure implication de la médecine traditionnelle et alternative dans la lutte contre le Covid-19 en mettant en place un dispositif d’appui financier et logistique de soutien à la recherche, l’élaboration d’un projet de loi d’urgence tenant compte de toutes les situations d’urgence au Burkina Faso.

Claudine Lougué, ministre de la Santé

Pour l’introduction d’un vaccin, le Burkina se prépare

Même si les députés disent avoir rencontré des difficultés sur le terrain, liées notamment à l’accès aux résultats des tests des personnes décédées, leur travail a été salué par le ministre de la Santé, Claudine Lougué. Cette dernière a annoncé qu’un projet de centre de maladie infectieuse est en cours de rédaction et indiqué que le protocole de prise en charge des malades doit être réévalué. Pour ce qui est du vaccin, Claudine Lougué a annoncé que le Burkina se prépare à l’introduction d’un vaccin.
A la fin de la séance plénière, le président de l’Assemblée nationale a suggéré au ministre de la santé, la décoration des agents qui étaient aux avant-postes de la lutte contre la pandémie.

Pour rappel, il y a un regain du Covid-19, ces derniers jours. Le pays a enregistré, entre le 1er et le 13 décembre, 1147 cas de contamination de Covid-19 et trois décès.

HFB
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Vos commentaires

  • Le 16 décembre 2020 à 00:01, par Passakziri En réponse à : Covid-19 : Le Burkina se prépare à l’introduction d’un vaccin

    Introduction de quel vaccin ? D abord il faudra en avoir et pour le moment les plus riches se servent d abord. Ensuite il faudra vaincre la désinformation menée par les conspirationistes qui véhiculent toute sorte decdesinformarmtions sur les réseaux.

    Passskziri

  • Le 16 décembre 2020 à 08:18, par Sougri En réponse à : Covid-19 : Le Burkina se prépare à l’introduction d’un vaccin

    Ce qui retient mon attention c’est l’information selon laquelle le Burkina se prépare à introduire un vaccin. Dès les 1ers moments de l’apparition de la maladie il a été question de vacciner les africains. Vous rappelez-vous ? Un vaccin fabriqué hors du Burkina ne devra jamais faire l’objet d’un agrément. Dans tous les cas, même si à cause de la campagne électorale nous assistons à une petite recrudescence, à mon humble avis, un vaccin n’est pas utile pour nous. Il ne faut pas que ceux qui ont dessein d’éliminations de masse parviennent à leur fin. Chers compatriotes, disons non à un vaccin qui viendrait pour décimer la population.

    • Le 16 décembre 2020 à 18:19, par Kouda En réponse à : Covid-19 : Le Burkina se prépare à l’introduction d’un vaccin

      Sougri, vous affirmez tout de haut "Un vaccin fabriqué hors du Burkina ne devra jamais faire l’objet d’un agrément."
      Dite nous donc quel vaccin, parmi tous ceux utilisés actuellement au Burkina Faso contre plusieurs maladies (tuberculose, rougeole, rubéole, méningite, polio, tétanos, rage, etc.), a été fabriqué au Burkina Faso ?
      Arrêtez quelques fois vos hallucinations. Les personnes qui vous lisent ne sont pas toutes idiotes et savent vraiment faire la part des choses et savent éviter les amalgames quand il le faut.

  • Le 17 décembre 2020 à 23:00, par jeunedame seret En réponse à : Covid-19 : Le Burkina se prépare à l’introduction d’un vaccin

    Madame Lougué, nous ne voulons pas de vos vaccins OGM. Il n’y pas de pandémie au Faso. On ne doit pas être des cobayes victimes de ces vaccins essais. Tous vos chiffres et statistiques sont des politiques de financement et d’asservissement. Allez-y vous vacciner là-bas et ne nous transfigurez pas l’espèce humaine. Pauvres Africains toujours prêts à tout accepter du blanc sans gêne ni avis ni satisfaction ni guérison. Non aux OGM dans nos sangs.

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