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Ethnopharmacologie : Des chercheurs africains en conclave à Ouagadougou pour s’accorder sur la démarche scientifique

Publié le lundi 14 décembre 2020 à 20h30min

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Ethnopharmacologie : Des chercheurs africains en conclave à Ouagadougou pour s’accorder sur la démarche scientifique

Ouagadougou accueille, du 14 au 19 décembre 2020, la 2e édition du cours régional en ethnopharmacologie. C’est le directeur de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS), Dr Sylvin Ouédraogo, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette rencontre placée sous le thème « De la plante aux phyto-médicaments : approche méthodologique ». Venus de sept pays africains, ces chercheurs et acteurs du monde de la médecine traditionnelle se pencheront sur la démarche scientifique nécessaire à suivre pour aboutir à un médicament à partir d’une plante.

Cette 2e édition du cours régional en ethnopharmacologie a été organisée conjointement par l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS), le Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNST), le Centre d’excellence africain de formation, de recherche et d’expertises en sciences du médicament (CEA-CFOREM) et l’Université Joseph-Ki-Zerbo.

Acteurs et chercheurs de la sous-région renforcent leurs capacités à Ouagadougou sur l’ethnopharmacologie

Tout en félicitant les organisateurs pour la tenue de cette importante formation, le directeur de l’IRSS, Dr Sylvin Ouédraogo, qui a présidé la cérémonie d’ouverture ce 14 décembre, a souligné que ce cours est une contribution du monde de la recherche au renforcement de la prise en charge sanitaire des populations. « Les pays de la sous-région subissent les affres des maladies négligées et émergeantes, dans un contexte de pauvreté qui rend difficile l’accès aux médicaments modernes, mais aussi la crise à coronavirus qui a mis en exergue l’incapacité des molécules modernes à répondre à la pandémie. Cet état de faits constitue un obstacle de taille à la croissance économique et à la viabilité des Etats », a affirmé le directeur de l’IRSS.

Le directeur de l’institut de recherche en sciences de la santé, le DR Sylvin Ouédraogo

C’est pourquoi, poursuit-il, la médecine traditionnelle et la pharmacopée africaine apparaissent de plus en plus comme un système de santé indispensable pour les pays en développement. L’organisation de cette formation répond, selon lui, à un double impératif : renforcer les compétences des acteurs du domaine de la médecine de la pharmacopée traditionnelle, mais aussi favoriser la coopération entre les structures en charge de valoriser les produits issus de la médecine traditionnelle.

Le Pr Rasmané Semde de l’Université Joseph Ki Zerbo et coordonnateur du centre d’excellence africain, de formation, de recherche et d’expertise en sciences des médicaments

Apprendre la démarche scientifique nécessaire

Pour le Pr Rasmané Semdé de l’Université Joseph-Ki-Zerbo, coordonnateur du CEA-CFOREM, ce cours régional en ethnopharmacologie vise à apprendre aux différents participants à conduire la démarche nécessaire permettant d’aboutir à un médicament à partir d’une plante. En résumé, poursuit-il, il s’agit de contribuer à l’exploitation de nos plantes à usage thérapeutique par nous-mêmes.
Le président du comité d’organisation, Félix Kini, prenant la parole, a remercié l’ensemble des participants pour l’intérêt accordé à ce cours.

Le président d’organisation de la 2e éditio du cours régional en ethnopharmacologie, Felix Kini

Une occasion pour lui de revenir sur la définition de l’ethnopharmacologie dont il est question. « L’ethnopharmacologie est l’étude scientifique et interdisciplinaire de l’ensemble des matières d’origine végétale, animale ou minérale, de savoirs et de pratiques rattachantes, que les cultures vernaculaires mettent en œuvre pour modifier des états des organismes vivants à des fins thérapeutiques, curatives, préventives ou diagnostiques. C’est une discipline qui s’intéresse à la médecine traditionnelle et aux remèdes constituant la pharmacopée traditionnelle », a-t-il détaillé.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 décembre 2020 à 09:26, par triste pays ! En réponse à : Ethnopharmacologie : Des chercheurs africains en conclave à Ouagadougou pour s’accorder sur la démarche scientifique

    Nous serions content que l’IRSS mette l’accent sur nos plantes médicinales. Le potentiel est là mais nos chercheurs de cet institut ont la tête ailleurs avec leurs moustiques génétiquement modifiés, une fausse solution coûteuse, risquée et inappropriée pour un pays aussi pauvre que le Burkina. Nos chercheurs doivent avoir le courage de dénoncer ces dérives. Sommes nous obligés de nous "prostituer" pour avoir l’argent de la Fondation Bill Gates par exemple ? A l’heure du COVID, privilégions nos recherches andogènes avec les pratipraticiens et autres ethnobotanistes pour trouver des remèdes à notre portée. N’oublions pas le cas des moustiques, où une bonne partie de la solution réside à assainir notre cadre de vie mais, nous ne faisons rien sauf regarder le pullulement des mouches et moustiques sur nos immondices et eaux stagnantes. La santé commence par un changement de comportement au Burkina Faso. Arrêtons de toujours tendre notre sébile, le Burkina dispose de richesse dans son sous sol qui sont allègrement pillé par les occidentaux pour quelques prébendes !

  • Le 15 décembre 2020 à 15:47, par le fou En réponse à : Ethnopharmacologie : Des chercheurs africains en conclave à Ouagadougou pour s’accorder sur la démarche scientifique

    L’IRSS, sous la tutelle du Ministère de la recherche, fait une recherche diversifiée. Elle est soutenue dans ses activités par le gouvernement du Burkina Faso qui autorisent celles-ci . Les protocoles de recherche passent par des comités d’éthique et de scientifiques qui évaluent et approuvent ou rejettent les projets de recherche. Aucune recherche n’est faite sans l’accord de la régulation. Le gouvernement Burkinabé avec sa situation de pauvreté ou tout est prioritaire ne pourrait prétendre financer toutes les recherches menées sans passer par des appuis extérieurs pour soutenir dans les domaines de la formation, du matériel et des finances.
    Vivement que les acteurs de la recherche fassent beaucoup plus de communication pour éclairer le public.Vive les chercheurs Burkinabé .

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