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Assassinat de Norbert Zongo : 10 points de réflexion sur la Liberté et la Justice

Publié le dimanche 13 décembre 2020 à 11h00min

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Assassinat de Norbert Zongo : 10 points de réflexion sur la Liberté et la Justice

Quand on parle du 13-Décembre au Burkina, on parle de Norbert Zongo, et quand on parle de Norbert Zongo on parle inéluctablement de vérité, de liberté et de justice.

1. La liberté est l’oxygène de l’être humain. La justice est le socle qui tient une collectivité en l’état. Sans liberté, le talent ne peut s’exprimer, la vérité ne peut triompher. Sans justice, le droit est muselé, camisolé.

2. La liberté et la justice nourrissent l’équilibre, la cohésion au sein d’une nation. Elles constituent l’huile qui fait fonctionner le moteur de la société. Ce sont elles qui enfantent la paix, la véritable paix dans un pays.

3. Norbert Zongo, c’est la lutte du peuple burkinabè pour la liberté et la justice. Ce grand journaliste patriote a incarné le courage au sens où l’entend Jean Jaurès : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ». Mais surtout la mort de Zongo nous rappelle que la liberté et la justice ne sont aucunement des acquis. Il faut, en tout temps et en tout lieu, des hommes et des femmes debout, fermes, résolus et tenaces pour se battre et faire triompher ces valeurs de liberté et de justice, si chères à l’humanité.

4. La liberté ne peut se défendre elle-même, la justice non plus. Il appartient aux individus et aux collectivités de les porter, de les défendre, inlassablement. Du gouvernant au paysan en passant par le journaliste, chacun.e de nous doit s’engager à être une sentinelle pour protéger et garantir la liberté et la justice autour de lui.

5. Les atteintes à la liberté et à la justice peuvent venir du Prince ou des puissants qui gravitent autour de lui. La folie des tenants du pouvoir peut conduire aux dérives les plus abjectes et les plus inimaginables. Cependant, il est nullement inutile de rappeler que chacun.e de nous peut potentiellement porter atteinte à la liberté et à la justice dans la société. C’est ce qui arrive quand notre mauvais penchant prend le dessus sur notre raison. C’est pourquoi nous devons, à notre « petite » échelle, être vigilants et nous assurer toujours que nos actions, nos paroles ne portent pas préjudice au bien-être de nos voisins.

6. La justice fleurit quand individuellement et collectivement nous arrivons à arbitrer judicieusement entre nos valeurs et nos intérêts. La liberté s’épanouit quand nous décidons, en toute conscience, de mettre l’intérêt général avant nos intérêts personnels.

7. Lutter pour la liberté n’est jamais vain. Se sacrifier pour la justice n’est jamais une perte. Car en vérité, c’est lorsqu’on se lève pour une cause- telle que la défense de la liberté ou de la justice- qu’on commence à vivre.

8. L’Etat doit mettre un point d’honneur à faire respecter le droit à la liberté et le droit à la justice, tout en étant lui-même le premier à les respecter. Au lieu de traquer ou de menacer ceux qui disent courageusement la vérité et dénoncent les abus, l’Etat doit honorer de telles personnes. L’Etat crédible, l’Etat proche des populations, l’Etat efficace ne tolère ni l’injustice, ni l’arbitraire. Il les débusque partout où ils se trouvent et les combat farouchement.

9. Rendre justice à Norbert Zongo c’est porter au pinacle le sens de l’intégrité, du courage et du patriotisme. C’est montrer à quel point le Burkina attache du prix à la vie de chacun de ses fils et filles.

10. Pour chaque vie humaine qui tombe injustement, il faut que les citoyens épris de liberté et de justice se lèvent vaillamment.

Alfred B. SAWADOGO, leader du MROD/BF (Mouvement de Réflexion sur les Opportunités de Développement du Burkina Faso)

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Vos commentaires

  • Le 13 décembre 2020 à 20:32, par Goulgoulé En réponse à : Assassinat de Norbert Zongo : 10 points de réflexion sur la Liberté et la Justice

    Dommage que dans cette belle diatribe l’injustice face à la mère de Norbert Zongo ne soit pas évoquée. Dans un contexte culturel où c’est les enfants qui protègent et accompagnent leur parents vers leur dernières demeure, une mère se voit "violentée" face à l’assassinat de son fils, ne lui laissant même pas l’occasion de voir le visage de celui ci. Que dit -on d’une justice qui laisse tuer le fils et la mère ? La justice va t-elle encore tuer Veuve Sankara sans lui rendre un hommage de son vivant ? Qui portera au final le poids de tout ce fardeau qui s’accumule d’année en année ? A la limite je dirais comme Sankara, que comme la Sainte Bible, la justice ne se comprend pas de la même manière chez le riche, comme chez le pauvre, sinon il faudra créer peut 2 justices, s’il elle n’existe pas encore ?

  • Le 14 décembre 2020 à 11:59, par Le réaliste En réponse à : Assassinat de Norbert Zongo : 10 points de réflexion sur la Liberté et la Justice

    En réalité, la justice ne sera jamais rendue convenablement aux justiciables tant qu’elle-même ne sera pas juste. En effet, dans l’affaire Norbert ZONGO et compagnons d’infortune, sous la furie populaire après "le drame de Sapouy", le Président COMPAORE s’est adressé à la nation sur le sujet. A l’issue, un juge a été désigné pour gérer le dossier avec tous les moyens conséquents.
    Si ce dernier avait été juste, les avocats de François COMPAORE n’allaient pas déclarer actuellement qu’il n’a jamais été inculpé au Burkina Faso.
    Si les acteurs de la justice avaient accepté de se sacrifier pour garantir la justice à Norbert ZONGO et compagnons et partant au Peuple, on n’en sera pas là aujourd’hui. Ce magistrat n’a trouvé qu’un "non lieu" avant que le dossier ne soit classé sans suite et il a fallu qu’un autre magistrat réveille le même dossier avant de décerner un mandat d’arrêt à l’encontre de François pour les mêmes faits sous-estimés volontairement par le premier qui pourtant, est toujours dans notre justice.
    Dieu peut sauver le Burkina, mais il faut que les Burkinabè, notamment ceux qui prêtent serment pour leur profession, acceptent de rester digne, intègre et surtout s’approprient du sens de leur serment.

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