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Elections du 22 novembre 2020 : La CNDH relève plusieurs cas d’incidents liés aux violations des droits humains

Publié le mardi 8 décembre 2020 à 15h47min

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Elections du 22 novembre 2020 : La CNDH relève plusieurs cas d’incidents liés aux violations des droits humains

Dans le cadre du double scrutin du 22 novembre 2020, la Commission nationale des droits humains (CNDH) a élaboré un monitoring sur le respect des droits humains à travers sept régions du Burkina. Les résultats de ce travail qui a mobilisé 237 observateurs et moniteurs ont été présentés le lundi 7 décembre 2020 à Ouagadougou.

Selon les responsables de la Commission nationale des droits humains (CNDH), la mission d’observation s’est déroulée avant, pendant et après le scrutin ; du 15 au 25 novembre 2020 dans sept régions, dont cinq à fort défi sécuritaire que sont la Boucle du Mouhoun, le Centre-nord, l’Est, le Nord, le Sahel et les deux régions abritant les deux plus grands centres urbains (le Centre et les Hauts-Bassins). Il ressort de leur travail que 𝟔𝟒𝟕 incidents liés aux violations des droits humains ont été remontés à la cellule de veille par les moniteurs et observateurs.

On y note que la région du Centre (Ouagadougou et environnants) a connu le plus d’incidents avec 𝟏𝟒𝟎 cas relevés, suivie des Hauts Bassins (capitale économique) avec 𝟏𝟑𝟏. L’on a recensé 𝟕𝟎 incidents au Centre-nord, 𝟒𝟏 au Sahel, 𝟑𝟖 dans la région de la Boucle du Mouhoun, 𝟏𝟏𝟔 au Nord et 𝟏𝟏𝟏 à l’Est. Les incidents étaient liés aussi bien aux opérations électorales, au développement des activités des partis politiques qu’à la situation sécuritaire, apprend-on.

Plusieurs manquements ont été relevés avant, pendant et après le scrutin, parmi lesquels, des cas d’achat de conscience généralisés (monnayage de la participation aux meetings de campagne, distribution d’essence et de nourriture) ; l’arrachage d’affiches de campagne, la perturbation de cours due aux meetings de campagne organisés dans des écoles ou dans les alentours ; des discours de haine, des menaces et provocations (incluant des stigmatisations ethniques) de militants de partis sur les populations (y compris femmes et personnes déplacées dans certains cas).

Le président de la CNDH, Rodrigue Namoano (milieu) avec à sa gauche, le rapporteur général, Antoinette Pouya...

Outre la non priorisation des personnes âgées, des personnes vivant avec un handicap, des femmes enceintes et/ou allaitant, la CNDH a relevé l’annulation et la non ouverture de bureaux de vote dans certaines localités des régions du Sahel, de l’Est et de la Boucle de Mouhoun pour raison d’insécurité ; l’orientation du choix des électeurs par des militants de partis politiques, etc.

« Pendant la campagne électorale, les incidents enregistrés sont, entre autres, l’inobservation des règles de prévention du Covid-19, des propos menaçants, injurieux ou haineux et des cas d’achat de conscience à travers la distribution des billets de banque, des vivres et autres. Pour le jour du scrutin, nous avons recensé des incidents liés aux altercations entre militants de partis politiques, la non priorisation des personnes en situation de handicap », a relevé le rapporteur général de la CNDH, Antoinette Pouya. A l’en croire, plusieurs droits humains sont ici mis en cause, dont le droit à la liberté de circulation, le droit à la liberté d’opinion et d’expression, le droit à la non-discrimination, le droit à la santé et au bien-être et le droit à l’éducation.

Du respect du code électoral

Au terme de leur observation, la CNDH a fait plusieurs recommandations à l’Etat, à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et aux candidats et partis politiques. Ainsi, à l’Etat, la CNDH demande l’application de la loi dans toute sa rigueur en cas de violation des dispositions du Code électoral ; le respect des mesures-barrières de lutte contre le Covid-19 ; la poursuite de la sensibilisation des populations sur les droits humains.

A la CENI, elle recommande, entre autres, l’amélioration de l’organisation des opérations de vote ; une meilleure formation des membres du bureau de vote sur les opérations de vote et les droits humains ; l’effectivité du droit de vote à tous les détenus non déchus de leurs droits civiques ; un aménagement spécifique pour faciliter le vote des personnes en situation de handicap.

Aux candidats et partis politiques, l’organisation requiert le respect du Code électoral ; le renforcement des capacités des militants sur les questions électorales et le civisme.

O.L
Lefaso.net

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