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Elections couplées 2020 au Burkina : Quand la question sécuritaire s’invite au scrutin

Publié le lundi 23 novembre 2020 à 23h35min

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Elections couplées 2020 au Burkina : Quand la question sécuritaire s’invite au scrutin

Le dimanche 22 novembre 2020 ce sont plus de 6 millions de burkinabè qui devaient se rendre dans les bureaux de vote pour choisir pour les cinq années à venir, le prochain président du Faso et les 127 députés qui constitueront l’Assemblée nationale. Si le vote est un droit civique et patriotique reconnu par la constitution aux citoyens, pour ce présent scrutin, ils ont été nombreux à n’avoir pas pu l’exercer à cause de l’insécurité qui règne dans leurs localités.

La région de l’Est paie le plus lourd tribut. Composée des cinq provinces que sont la Gnagna, le Gourma, la Komondjari, la Kompienga et la Tapoa, l’Est est l’une des victimes de cette situation sécuritaire que connait le Burkina Faso. Ainsi, les habitants des villages de la commune de Liptougou et Coalla dans la province de la Gnagna n’ont pu accomplir leur devoir patriotique à cause de l’insécurité qui sévit dans ces localités, notamment du fait des attaques terroristes.

En effet, les représentants de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) commis à la tâche de l’organisation ont refusé d’ouvrir les bureaux de votes, car toutes les conditions n’étaient pas réunies pour un bon déroulement des votes selon les sources téléphoniques contactées par lefaso.net.

Dans la province de la Tapoa, c’est également l’amertume des populations de n’avoir pas pu faire le choix du futur locataire du palais de Kosyam et de ses représentants à l’hémicycle. Sur un total de 355 bureaux de vote, seulement 111 ont ouvert. Ainsi, selon l’Agence d’information burkinabè (AIB) plus de la moitié des bureaux de vote sont restés fermés dans la province, obligeant des communes entières à être en marge de l’évènement électoral.

C’est le cas de Botou, de Tansarga et de Logobou qui comptent, respectivement, 48, 42 et 48 bureaux de vote. Dans ces localités en proie à l’insécurité où aucun bureau de vote n’a pu ouvrir, les 44 680 personnes inscrites n’ont ainsi pas pu accomplir leur devoir citoyen. Toujours selon l’AIB, dans la commune de Partiaga, sur 54 bureaux de vote, seulement sept ont ouvert leurs portes, contre neuf bureaux de vote sur 18 dans celle de Namounou.

Pour ce qui est de la localité de Tambaga, 11 bureaux ont dû être supprimés. Quant à la commune de Diapaga, 31 bureaux sur 45 ont pu ouvrir. S’agissant de Kantchari, 25 des 59 bureaux de vote ont été supprimés à la dernière minute toujours selon l’AIB. Suite à des menaces de représailles d’hommes armés non identifiés (HANI) proférées à l’endroit de tous ceux qui iraient voter, les bureaux de vote situés à Pimbiga et Tontolbouli (à une dizaine de kilomètres de Diapaga) ont refermés aussitôt ouverts. Dans cette province de la Tapoa, l’on notera que 104 837 personnes s’étaient inscrites pour prendre part au double scrutin.

La région du Sahel, seconde victime

Seconde victime collatérale de ces menaces terroristes lors de ce double scrutin, la région du Sahel a vu des bureaux de vote fermés dans les villes de Djibo et d’Arbinda selon le président de la CENI, Newton Ahmed Barry lors de sa conférence de presse animée à la mi-journée du 22 novembre. Ainsi, on relèvera qu’à Djibo, sur près de 383 bureaux de vote, seulement 38 ont pu être fonctionnels. A Arbinda selon toujours le président de la CENI, sur un total de 100 bureaux, on note que 25 ont pu accueillir des électeurs, soit ¼ des bureaux prévus pour la circonstance.

Outre ces deux régions particulièrement touchées par la problématique de l’insécurité durant ces votes, on ajoutera la localité de Tangaye dans la région du Nord. En effet selon nos sources, pour des questions d’insécurité et d’effectif, les éléments des forces de défense et de sécurité (FDS) présents dans la localité n’ont pu assurer sur le terrain la sécurisation du scrutin, entrainant de facto la non-ouverture des bureaux de vote.

Ces quelques situations relevées, qui ne sont pas exhaustives, montrent comment la question sécuritaire a perturbé le bon déroulement du double scrutin du 22 novembre 2020, malgré les dispositions prises par la CENI. Elles ont également le mérite d’interpeller le futur président du Faso sur l’impérieuse résolution de la crise sécuritaire que sévit au Burkina.

Lefaso.net

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