Au Burkina Faso près de 6,5 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes pour désigner leur futur président parmi 13 candidats en lice pour l’élection présidentielle dont le président sortant, Roch Kaboré, ainsi que leurs députés qui siègeront pendant les cinq prochaines années au parlement. Dans les bureaux de vote de l’arrondissement n°3 (ex permanence) où on s’est rendu peu après 9 heures, le scrutin a respecté les horaires d’ouverture, soit 6 heures sous le regard attentif des forces de l’ordre.

Selon la présidente du bureau n°1, Pascaline Kouraogo, tout se déroule bien pour le moment. Les électeurs votent dans la quiétude. Cependant, l’on constate une faible participation de la population qui s’est déplacée en compte goûte. Sur 272 électeurs attendus seulement 55 avaient voté. Même constat dans les six autres bureaux de vote.

Présidente du bureau n°1, Pascaline Kouraogo

Pour ce qui concerne les difficultés, la présidente du bureau n°5, Adèle Bouda/Tiendrébéogo, a déploré l’absence de table à leur arrivée. « Nous avons pris les tables des bouchers sans leur autorisation pour disposer les enveloppes et les bulletins », a-t-elle confié. Un autre couac qu’elle a relevé, c’est l’insuffisance des bulletins de vote. Ce matériel aux dernières nouvelles serait en cours d’acheminement. Hormis ces failles, aucune irrégularité n’a été signalée dans les bureaux lorsque nous quittions les lieux. Des représentants des partis politiques assistent au vote. Juste Roméo Kaboré est du côté du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). « Je suis venu surveiller le scrutin au nom de mon parti. Mais pour l’instant, il n’y a pas de faille », a-t-il rassuré. La question sécuritaire est l’une des préoccupations majeures des électeurs.

« Le Burkina Faso est la cible des forces du mal depuis quelques années. Je souhaite vivement que mon pays retrouve sa quiétude d’antan », a déclaré Eric Ouédraogo, après avoir glissé son bulletin dans l’urne. Il dit n’avoir aucun doute sur le fait que le président sortant Roch Kaboré va remporter l’élection présidentielle. Donatien Zongo, professeur d’anglais, pour sa part s’est réjoui d’avoir pu accomplir son devoir civique. Sur pied depuis 6 heures, c’est finalement autour de 9 heures qu’il a pu voter au centre de formation des métiers, sis au quartier Tampouy. « Tout s’est bien passé », a-t-il laissé entendre. M. Zongo a par ailleurs invité les candidats à faire preuve de retenue et de responsabilité pour que le scrutin se passe dans les meilleures conditions.

Comme lui, Hamado Zéba a positivement apprécié le déroulement du scrutin. Mais la fausse note, selon lui, c’est de voir les urnes estampillé république du Niger. « On pouvait quand même remplacer cela par Burkina Faso ou simplement l’effacer », a-t-il martelé. Avant d’inviter les électeurs à faire le bon choix à ce scrutin. Ces élections, faut-il le signaler, se tiennent dans un contexte marqué par la pandémie de la maladie à coronavirus. Dans certains bureaux de votes, les mesures barrières, à savoir le port du masque, peine à être respecté par tous. Pour rappel, les bureaux de vote se ferment à 18 heures. La proclamation des premiers résultats est probablement prévue pour le 23 novembre 2020.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net