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Élections 2020 au Burkina : Des partis de l’opposition dénoncent des "fraudes à ciel ouvert" dans la province de l’Oudalan

Publié le dimanche 22 novembre 2020 à 13h17min

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Élections 2020 au Burkina : Des partis de l’opposition dénoncent des

Ceci est communiqué de presse du Cadre provincial de concertation des partis politiques affiliés au CFOP. L’écrit dénonce "de fraudes à ciel ouvert dans la province de l’Oudalan".

Les partis politiques de l’Opposition prenant part aux élections présidentielle et législatives du 22 novembre 2020 dans l’Oudalan, dénoncent avec force la stratégie organisationnelle mise en place par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour choisir les circonscriptions administratives des lieux de vote dans l’Oudalan.

La CECI de Gorom-Gorom, suite à nos interpellations, avait annoncé le jeudi dernier que l’ensemble des 141 bureaux de vote seraient ouverts aux citoyens.
Le vendredi 20 novembre 2020, la CECI a publié une liste des villages où l’enrôlement des électeurs a eu lieu.

Mais, le samedi 21 novembre 2020, des villages initialement non concernés ont été ajoutés à la liste, sans aucune explication. Ces villages en question sont entre autres Korezena, Doumam, Debere-Doumam, Ouro-Hesso et Touro, qui sont exclusivement les bastions du candidat MPP et du maire MPP de Gorom-Gorom. Cette manière aussi spectaculaire que troublante a suscité de vives réactions, aussi bien au sein de l’Opposition que de la Majorité.

Pourquoi ?

1- Pour raison d’insécurité, la CENI n’a pas fait d’enrôlement dans ces villages. En effet, Korezena a subi plusieurs attaques terroristes et les habitants de ce village s’étaient réfugiés à Essakane-site pendant des mois.

2- Le 04 novembre dernier, le chauffeur du député Ousmane Alpha a été assassiné dans cette zone. Paix à son âme ! La semaine suivante, l’ambulance de Gorom-Gorom a été enlevée et le malade en évacuation sur Dori a été abandonné sur la voie. Le jeudi 19 novembre 2020, un autre véhicule a été retiré sur l’axe Saouga-Doumam-Korizena.

3-Les candidats en lice, tous bords confondus, n’ont pas mis pied à Korezena pour raison d’insécurité.

4-Les candidats MPP ressortissants ont quitté la zone et la province pour sécuriser leur vie.

5-Les candidats MPP ont abandonné la population durant les 21 jours de campagne. Au lieu de leur donner un carton rouge, c’est un tapis rouge que la CENI leur déroule.

6- Des villages situés dans un rayon de 15 km de Gorom ne voteront pas. De même, des villages voisins de Korezena n’ayant jamais subi d’attaques terroristes ne voteront pas. Comment expliquer cela ?

Ce qui nous intrigue, c’est le fait de choisir uniquement des villages d’une même ethnie pour un candidat de la même ethnie. La conséquence, c’est la création du communautarisme comme système de gouvernance, dans un contexte d’insécurité. Aujourd’hui les populations pensent que le choix du Président de la CENI conduit à la division. Notre zone est déjà instable, il ne faut pas en rajouter. Car les frustrations peuvent engendrer des situations insupportables.

Le Président de la CENI a consulté ses amis de Ouagadougou qui, pour des intérêts personnels, l’ont induit en erreur. Son choix est partisan, et il faut qu’il se ressaisisse pendant qu’il est temps. Un nouveau concept pourrait naître de ces actes graves : "le politico-ethno- communautarisme".

Tout le Sahel, qui croyait voter dans le calme, est en ébullition pour des raisons de suppression de bureaux de vote à Dori, des ajouts de bureaux de vote à Gorom, et la création de bureaux de vote en zone totalement rouge dans le Soum.

Le Président de la CENI imagine-t-il nos peines, nous qui sommes restés 21 jours durant auprès de nos populations malgré les attaques terroristes ayant fait en une semaine 15 morts dont 14 FDS et 1 civil ?

Et, voilà qu’arrivent de la ville de bons messieurs qui, sans rien faire, s’octroient illégalement des sièges. Pourquoi compétir alors, quand tout semble avoir été programmé depuis la nuit des temps dans des officines secrètes ?

Pour terminer nos propos, nous proposons la prise en compte des 27 villages situés dans la partie Est de Gorom-Gorom . Au cas contraire, il faut suspendre les élections dans les villages de Korezena, Doumam, Debere, Doumam, Ouro-hesso et Saouga qui constituent un bonus électoral pour le MPP.

Gorom-Gorom, le 21 novembre 2020

A lire aussi : Rugissements inaudibles du lion de l’Oudalan : De quoi a peur le candidat Amadou Diemdioda Dicko de l’UPC ?

Pour le Cadre provincial de concertation de l’Opposition
Ont signé
Bouraima Hamadou du MPS ;
Abdoulay Mainassara du CDP ;
Abdoulay ould Cheik de l’ADF/RDA(absent excusé)
Amadou Diemdioda Dicko de l’UPC.

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Vos commentaires

  • Le 22 novembre 2020 à 13:42, par Dieu Sauve Mon Faso ! En réponse à : Élections 2020 au Burkina : Des partis de l’opposition dénoncent des "fraudes à ciel ouvert" dans la province de l’Oudalan

    Voila Que Ça Commence !
    Je Suis Triste.Dieu Sauve Mon Faso !

  • Le 22 novembre 2020 à 13:57, par Kyemther En réponse à : Élections 2020 au Burkina : Des partis de l’opposition dénoncent des "fraudes à ciel ouvert" dans la province de l’Oudalan

    Vraiment, ces observations ne sont pas loin du delire

  • Le 22 novembre 2020 à 15:26, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Élections 2020 au Burkina : Des partis de l’opposition dénoncent des "fraudes à ciel ouvert" dans la province de l’Oudalan

    Cette déclaration est difficile à comprendre. La CENI a toujours dit qu’elle essaierait malgré les problèmes de sécurité d’organiser les élections partout. Elle a ajouté que les localités où l’enrôlement pour mise à jour n’a pas pu se faire en 2020 pouvaient malgré tout voter sur la base du fichier électoral.

    Dans tous les cas, si y a vote dans des endroits non prévus, le conseil constitutionnel appréciera, il n’y a pas de quoi paniquer. Mais surtout, c’est le cas des “fiefs électoraux” dont vous parlez qui est incompréhensible.

    Donc, les villageois ont été déplacés tout le temps de la campagne et abandonnés par leurs “fils” candidats du MPP, alors que vous, vous étiez à leurs côtés.

    Mais ils seraient revenus comme par magie dans les villages à la fin de la campagne pour voter, et vous affirmez qu’au lieu de sanctionner ces fils “indignes” qui les ont abandonnés, ils vont voter en masse pour eux au lieu de voter pour vous qui avez été à leurs côtés malgré l’insécurité ??? Bizarre...
    Et c’est pour ça que la CENI ne doit pas ouvrir ces bureaux ?!? Encore plus bizarre...
    On ne comprends pas trop votre raisonnement… Mais depuis une semaine on commence à avoir l’habitude. Après les ablasseries, les Zéphirinades s’installent ?

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