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Burkina Faso : Le baromètre des médias africains officiellement lancé à Ouagadougou

Publié le samedi 21 novembre 2020 à 12h02min

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Burkina Faso : Le baromètre des médias africains officiellement lancé à Ouagadougou

A l’initiative de la fondation Friedrich Ebert Stiftung, professionnels des médias, universitaires et acteurs de la société civile se sont réunis, le jeudi 19 novembre 2020, à Ouagadougou, dans le cadre du lancement du rapport du Baromètre des médias africains (BMA) Burkina Faso 2019. Désormais, le Burkina Faso est le 32e pays en Afrique à connaître cet exercice d’analyse.

Le baromètre des médias africains (BMA) est un instrument développé conjointement par Fesmedia Africa, le projet média de la fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) en Afrique et l’Institut des médias de l’Afrique australe (MISA) en 2014. Tous les trois ans, un panel regroupe une douzaine d’experts de différents secteurs (dont des praticiens des médias, des représentants d’organisation de la société civile) pour évaluer la situation des médias de leur pays à l’aide de 39 indicateurs prédéterminés. « C’est comme un focus groupe au cours duquel on demande à ces experts d’apprécier l’état de la liberté de presse, l’exercice de la liberté d’expression dans le pays », a souligné un membre des panels d’expert, Dr Cyriaque Paré.

Le présidium

A la fin de l’année 2019, le BMA avait été exécuté 121 fois avec succès dans 32 pays africains. Alors que le Bénin est à sa 5e édition, le Burkina Faso est sa toute première expérience. Durant deux jours, les 12 et 13 octobre 2019, des experts se sont réunis à Koudougou pour « passer au peigne fin la pratique journalistique au Burkina Faso, dont le professionnalisme, les acquis et les écueils et également la situation de la liberté de la presse », a expliqué l’ancienne présidente du CSC, Béatrice Damiba.

Dans l’ensemble, les résultats qui en découlent sont « assez bien parce qu’il y a des textes et des mesures d’encadrement qui permettent la liberté d’expression et la liberté de presse », selon Dr Paré. Il a en outre fait remarquer que les médias burkinabè appliquent des normes professionnelles assez bonnes même s’il y a de l’amélioration à faire en matière de respect de l’éthique et de la déontologie. Egalement, des lacunes ont été relevées au niveau des textes avec la révision du code pénal qui limite la manœuvre des hommes de presse. A cela s’ajoutent les conditions économiques des professionnels de médias notamment les niveaux des salaires. Dr Paré trouve une explication à cette problématique. « La convention collective n’est pas encore totalement mise en œuvre parce qu’il y a des préalables que les patrons de presse demandent et qui ne sont pas encore effectives. Il y a un certain nombre de mesures qui restent à prendre », a-t-il rappelé.

Le rapport est subdivisé en 5 parties et porte sur des thématiques diverses

Du lobbying pratique

Les résultats du BMA serviront d’instrument de lobbying pratique pour les réformes dans le secteur des médias. Cela permettra une prise de conscience de ce qui existe mais aussi des possibilités d’améliorer ce qui existe. Partant du constat qu’il existe plusieurs écoles de formation en communication et journalisme au Burkina Faso, Dr Paré demande à ce que les programmes soient non seulement « plus musclés » mais aussi qu’ils donnent des possibilités de renforcement des capacités des professionnels des médias.

L’assistance lors de la cérémonie de lancement du rapport

La moyenne attribuée au présent rapport tourne autour de 2,5 et 3 sur 5. « C’est un bon point de départ que nous avons ici au Burkina Faso mais il reste encore un chemin à parcourir. Il y a quelques lacunes à améliorer », a, pour sa part, laissé entendre le représentant résident de la FES, Dr Hans-Joachim Preub, avant de réitérer l’engagement de la fondation à accompagner les médias burkinabè.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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