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Bobo-Dioulasso : La police de l’eau interpelle les unités de production d’eau préemballée et ferme 16 momentanément

Publié le mardi 17 novembre 2020 à 22h43min

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Bobo-Dioulasso : La police de l’eau interpelle les unités de production d’eau préemballée et ferme 16 momentanément

Sur 21 unités de production d’eau préemballée visitées par la police de l’eau des Hauts-Bassins dans la commune de Bobo-Dioulasso, les 16 et 17 novembre 2020, seulement trois sont en règle, seize ont été fermées momentanément pour non-respect des textes en vigueur et les deux autres sont en arrêt de travail.

Les visites ont concerné des unités de production d’eau dans les villages de Bana, Dinderesso, Nasso et les quartiers de Belleville et Lafiabougou pour la journée de ce mardi 17 novembre 2020. Pour le responsable de la police de l’eau des Hauts-Bassins, Florentin Garba, cette mission avait pour objectif de contrôler la conformité des unités de production d’eau préemballée destinée à la consommation humaine par rapport aux textes en vigueur.

Florentin Garba, responsable de la police de l’eau des Hauts-Bassins

Il s’agissait pour la police de l’eau, de vérifier si les promoteurs ont leur autorisation d’implantation de leurs forages de sorte qu’ils ne soient pas à côté des toilettes, d’un cimetière ou d’une tombe. Aussi, cette mission a permis de vérifier si ces derniers avaient une autorisation de production et de mise à consommation et l’arrêté de conformité environnemental ainsi que le protocole avec un laboratoire pour l’analyse de la qualité de leur eau.

L’eau fait partie du patrimoine commun de la Nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général. La police de l’eau qui est un instrument innovant de protection des ressources en eau au Burkina Faso, ( instrument de la Gestion intégrée des ressources en eau), est un moyen de coordination des actions entreprises par les services chargés de la prévention, du contrôle et de la répression dans la mise en œuvre de la législation en matière d’eau.

La police de l’eau en visite inopinée à l’unité de production d’eau Fatima

C’est une structure qui est mise en place au niveau du ministère en charge de l’eau. Elle regroupe les agents de la police nationale, ceux de la police municipale, de la gendarmerie nationale et des agents de la santé pour les questions d’hygiène. Elle intervient ainsi dans la lutte contre la pollution des eaux des cours d’eau, lacs, plans d’eau ainsi que des eaux souterraines en particulier celles destinées à la consommation humaine.

Une vingtaine d’unités visitée

C’est ainsi que dans le cadre de ses missions régaliennes, elle a entrepris des visites inopinées dans certaines unités de production d’eau préemballée dans la commune de Bobo-Dioulasso, afin de s’assurer de la conformité de ces unités par rapport aux textes en vigueur. Cette visite a concerné plus d’une vingtaine d’usines. La première unité visitée ce mardi 17 novembre 2020, est celle de la production d’eau minérale naturelle Primaël située dans le village de Bana. Là, le promoteur a commencé ses activités de commercialisation sans aucun document exigé à cet effet. Notamment, l’autorisation de mise à consommation, celle d’implantation de l’unité de production, le protocole avec un laboratoire d’analyse, etc.

La mission se rend à l’unité de production d’eau Meldani

La deuxième unité a été celle de la production d’eau Meldani dans le village de Dinderesso. De l’avis du chef de mission, Florentin Garba, ce promoteur a la majorité de ses documents. Seulement, son protocole avec le laboratoire national pour l’analyse de l’eau a expiré en juillet 2020. Donc « il est en infraction », a-t-il dit. A l’unité de production d’eau Fatima à Nasso, aucun document n’a été présenté. Or la commercialisation a débuté depuis quelques temps. Même situation à Minama, toujours à Nasso. Le promoteur étant absent, aucun document n’a pu être présenté.

De là, la mission s’est rendue à l’unité de production d’eau « Bon dji » dans le quartier Belleville. Le constat est « pire » comparativement à certaines unités visitées. Non seulement l’infrastructure ne répond pas aux normes, mais l’hygiène n’y est pas. Cette unité est implantée dans une zone insalubre (à côté d’un dépotoir d’ordure et des toilettes). En somme, une production qui ne répond à aucune norme, d’où sa « fermeture immédiate ». Aussi, l’unité de production d’eau minérale naturelle « Lanaya » à Lafiabougou rencontre le même problème de documents.

La police de l’eau ferme l’unité de production « Bon Dji » à Belleville

Certains promoteurs ne respectent pas les normes

Au terme de la visite, le constat reste mitigé, selon le chef de la mission. « Nous avons constaté que certains promoteurs s’investissent à faire des unités qui respectent les normes. De l’autre côté, il y a des promoteurs qui ne pensent qu’à faire des bénéfices. Ils produisent de l’eau dans un environnement inapproprié, insalubre. C’est notre travail de faire en sorte que ceux qui veulent bien mener l’activité dans les règles de l’art, puissent l’exercer », a-t-il souligné. Avant d’inviter tous les promoteurs qui ne sont pas en règle, à chercher à se conformer aux textes en vigueur.

Pour cette mission, la délégation était composée des agents de la police de l’eau, la police municipale, l’environnement, la police nationale, la gendarmerie, la direction régionale en charge de l’eau, le laboratoire national de santé publique et le ministère en charge du Commerce. Cette mission de contrôle et de répression a permis de sensibiliser certains promoteurs sur le bien-fondé de la visite.

L’intérieur de l’unité de production « Bon Dji »

Par ailleurs, la délégation a visité les différents équipements et systèmes de ces unités de production d’eau. Ce, dans le but de veiller à la qualité de l’eau mise à consommation des populations. « Nous travaillons à assainir le milieu afin de permettre à ces promoteurs qui veulent travailler à vraiment prospérer », a laissé entendre Florentin Garba.

Toutefois, il a affirmé que cette mission n’est pas la première. A l’en croire, la police de l’eau des Hauts-Bassins a effectué, les 22 et 23 juillet 2020, une visite de terrain. Cette mission a permis de visiter 20 unités de production. « Parmi ces unités, une était en arrêt, huit avaient un délai de cinq mois pour se mettre en règle et onze ont été fermées définitivement et on leur a fait payer des amendes », a-t-il souligné. Avant d’afficher son ambition de « durcir le ton ».[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 18 novembre 2020 à 09:54, par A Sherif En réponse à : Bobo-Dioulasso : La police de l’eau interpelle les unités de production d’eau préemballée et ferme 16 momentanément

    Je suis consommateur de cette eau et je connais la situation géographique de l’usine aucun cimetière à proximité et elle fonctionne pleinement en ce moment précis. L’une des rares usines de production d’eau minérale qui possède tous les documents exigés par notre administration. Aussi le laboratoire passe régulièrement pour le contrôle usage pour attester la pureté de cette eau. Il est important et même fondamentalement d’éviter des propos calomnieux du genre pour ternir l’image d’une jeune société qui prend du terrain par la qualité de son eau. Je vous invite donc à aller sur le terrain et à vérifier cette fausse information par vous même.

  • Le 18 novembre 2020 à 11:03, par A Sherif En réponse à : Bobo-Dioulasso : La police de l’eau interpelle les unités de production d’eau préemballée et ferme 16 momentanément

    Mes propos précédemment tenus ne valent que pour la société MELDANI à Denderesso.
    Cdlt

  • Le 19 novembre 2020 à 08:31, par Bala Wenceslas SANOU En réponse à : Bobo-Dioulasso : La police de l’eau interpelle les unités de production d’eau préemballée et ferme 16 momentanément

    Excellent travail de la police de l’eau pour assurer la qualité de l’eau mise en consommation
    Cela implique de la part de l’équipe de la police de l’eau d’être elle-même dans les conditions rigoureuses requises pour exécuter cette mission d’utilité publique. Sinon, elle-même pourrait être source de pollution de ces lieux de travail qui requiert une excellente salubrité. En regardant les images du reportage, je me suis posé quelques petites questions à priori de profane :
    Pourquoi certains membres de cette équipe ne portent pas de masque ?
    Sont-ils au-dessus du respect des mesures barrières qui sont une décision de santé publique ?
    L’exercice d’une mission publique donnée les mette-t-il au-dessus des mesures barrières qui sont aussi d’utilité publique ?
    Au-delà du sujet fort important, mes petites questions débouchent sur une autre plus ouverte : l’exercice d’une mission d’utilité publique mette-t-il les mandatés au-dessus des lois qu’ils/elles demandent aux autres de respecter si eux-mêmes ne montrent pas le bon exemple ? Il est vraiment temps que nous commencions à donner le bon exemple en s’appliquant à soi-même la rigueur qu’on attend des concitoyens.
    Cette rigueur est tout aussi bien attendue de vous monsieur le journaliste. Prenez le temps de vous relire pour être en cohérence avec vous-même du début à la fin de votre publication. Vous titrez pompeusement la fermeture momentanée de 16 unités ; dans le corps de l’article, il ressort qu’une seule (01) unité a été fermée (et non 16). Je vous mets au défi de publier l’acte de fermeture momentanée des 16 unités. Que cherchez à travers ce genre d’amalgame que vous créez par laxisme ou par préméditation ? Qui est responsable du contenu ambigüe de cet article ? Vous ou la Police de l’eau (ou encore X) ? Avec du recul quelle appréciation faite-vous du titre et du contenu de votre article ?
    Le professionnalisme c’est aussi et avant tout la rigueur et la sincérité du contenu des articles produits. Apprenons tous et chacun/chacune à être plus professionnel pour mieux servir la vérité dont nous avons tant besoin au Burkina Faso : Terre (patrie) des hommes et femmes intègres.
    PS : Félicitation et courage à M. Garba et à son équipe. A l’avenir éviter que certains polluent votre équipe de travail par le non-respect des mesures barrières. Soyez ferme à tout égard et sans écart !
    Autre idée : Pourquoi ne pas envisager un système de notation annuelle et pluriannuelle comme mécanisme et outil de suivi des différentes unités ? Il me semble pertinent de savoir féliciter celles qui font des efforts pour servir sainement aux populations des eaux saines. La sanction ne doit pas qu’être négative ; une bonne note est aussi une sanction qu’il faut savoir valoriser-utiliser pour faire reconnaître les efforts des méritants.
    Enfin, je saisis cette opportunité pour interpeller les autorités à tous les niveaux, afin qu’à l’exemple de l’équipe de M. Garba des Hauts-Bassins les visites inopinées se déroulent sur tout le territoire national. L’eau dit-on couramment c’est la vie . Il est grand temps de recadrer cette maxime en précisant que seule l’eau saine est la vie . C’est à cela que s’emploie la police de l’eau des Hauts-Bassins ; un bel exemple à suivre sans honte !
    Bala Wenceslas Sanou
    78 82 89 41/65 71 21 70

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