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Mahmud Al Hadi Hammuda : Hier présentateur télé, aujourd’hui patron de banque

Publié le mercredi 12 octobre 2005 à 07h30min

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Mahmud Hammuda, DG de la BCB

Présentateur vedette du journal de 20 heures à la télévision libyenne entre 1987 et 1988, Mahmud Al Hadi Hammuda est aujourd’hui à la tête des la Banque commerciale du Burkina (BCB). »Le journalisme mène à tout à condition de s’en sortir ».

De par ses origines, Hammuda a le sens des affaires dans les veines et la compétence dans la tête grâce à sa solide formation à Paris (France) dans les domaines commercial, bancaire et fnancier.

Derrière sa petite moustache et son sourire innocent, Mahmud Al Hadi Hammuda traîne le charme de l’ex-presentateur télé et le savoir faire du manager averti de banque.Le parcours professionnel du patron de la Banque commerciale du Burkina (BCB) ne cesse de séduire ceux qui le connaissent bien. Ses études de commerce terminées en 1987, le voilà à la télévision libyenne comme présentateur vedette du journal de 20 heures et commentateur des informations. Mahmud Hammuda n’échappera pourtant pas à son destin. Il est originaire de Misurata, localité située à équidistance (200 km) entre Syrte et Tripoli, ville par excellence de puissants hommes d’affaires. D’ailleurs, son père Al Hadi Hammuda opérateur économique dans les secteurs des hydrocarbures, des transports et de l’automobile était considéré dans les années 60 et 70 comme le « Kanazoé » libyen. Même si « Mahmud est aujourd’hui le seul des 70 Hammuda à être fonctionnaire et à ne pas posséder ses propres affaires », il a grandi dans l’entreprenariat et le management.
Il n’hésite pas en 1988 à se lancer dans l’aventure bancaire avec la « Foreign Bank », actionnaire principal de la Banque Arabe libyenne du Burkina (BALIB). Il arrive à Ouagadougou en 1994 pour y occuper le poste de directeur central. A cette époque, la BALIB ne représentait que 0,5% du marché local avec une seule agence, celle à son siège sur l’avenue de la Nation.

L’homme des reformes et des nouvelles idées

Très vite, Mahmud Hammuda se révèle comme l’homme des innovations. Il suggère dans un premier temps que la banque change de dénomination. La BALIB devient alors la BCB pour mieux s’adapter au contexte et affronter la concurrence qui s’annonce.

Quand son directeur général est admis à la retraite en 1997, il est choisi pour prendre les rênes de l’entreprise, lui, qui venait fraîchement de décrocher un DESS en Banque et Finances. Il engage sans attendre des reformes. La BCB se dote d’un siège moderne aux dimensions de ses ambitions sur l’avenue Kwamé N’Krumah. Elle intensifie son réseau tant à l’intérieur du pays qu’au plan international. La Banque développe de nouvelles approches dans ses prestations et introduit des services attractifs. Avec un capital souscrit et libéré de cinq (5) milliards de F CFA, ses 233 employés et ses cinq (5) agences, la BCB se taille aujourd’hui 11% du marché et 70 milliards de F CFA en total bilan et hors bilan. « Notre banque vient de loin » reconnaît fièrement le directeur général. Lorsqu’on demande à Mahmud Hammuda les secrets d’un tel exploit, ce chef de famille de 44 ans, marié et père de cinq enfants retourne nostalgique à ses anciennes amours de journaliste : « Mon passage à la communication m’a oté ma timidité, forgé ma capacité d’écoute et de dialogue ». Le bon flair managerial lui permet de bénéficier de l’estime des agents et des clients de la Banque. Polyglotte (arabe, anglais français), il entretient des relations avec tous les milieux socioprofessionnels. Fuyant toutefois « la compromission amicale ». En onze ans de séjour au Burkina Faso, le patron de la BCB s’est illustré dans les mouvements associatifs et le milieu des affaires. Il est membres actif de plusieurs associations nationales et sous régionales. Mahmud Al Hadi Hammuda est consultant pour diverses entreprises nord africaines (LAAICO, SOSACO, TAMOIL) et membre du Conseil d’administration de la SBIF, TAMOIL, FOAI, SAI, UIA, SOTRACO. Ses collaborateurs retiennent de lui l’image d’un homme simple, sociable, entre prenant et rigoureux dans le travail. En manager avisé, Mahmud Hammuda demeure prudent : « Toute relation dans notre milieu devient très vite intéressée. Ce qui nécessite des précautions. Le doute d’un patron de banque sur un dossier doit primer sur tous les avis favorables antérieurs ». Réservé, le patron de la BCB entretient sa solitude dans la lecture et la télévision. Même s’il garde une bonne image des opérateurs économiques du Burkina Faso, il appelle à une lutte accrue contre la corruption et à un changement de comportement : « Le monde des affaires ici est certes dynamique mais il gagnerait à être plus régulier, plus formalisé et plus respectueux de la législation ».

Jolivet Emmaüs (joliv_et @ yahoo.fr)
Sidwaya

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