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COVID-19 au Burkina Faso : La seconde vague ?

Publié le jeudi 29 octobre 2020 à 10h06min

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COVID-19 au Burkina Faso : La seconde vague ?

Depuis que le Burkina Faso a été touché par la pandémie de la COVID-19, le nombre des nouvelles contaminations dépassait rarement une ou deux dizaines par jour. Contre toute attente, le 11 Septembre 2020, la Cellule de Coordination de la lutte contre la COVID-19 annonçait 193 nouvelles contaminations, toutes survenues le même jour à Bobo Dioulasso où quelques centaines d’élèves de l’Ecole Nationale d’Administration s’étaient retirés pour y subir leur formation militaire. Malgré les précautions prises avant la mise en route des élèves, le Coronavirus, intrus invisible, s’était invité à la formation.

Les jours et semaines qui ont suivi, la Cellule de Coordination de la COVID-19 a publié d’autres statistiques où les nouvelles contaminations se comptaient désormais par 30, 40, et même parfois plus de 50 par jour.

Le mois de Septembre 2020 a donc été marqué par une hausse extraordinaire des nouvelles contaminations. Le Comité de suivi a enregistré plus 740 nouveaux cas, soit un peu plus de la moitié des cas comptabilisés pendant les six mois précédents. Pour limiter les dégâts, des efforts ont été immédiatement déployés pour circonscrire le foyer du camp militaire de Bobo-Dioulasso, notamment en procédant à un traçage des énarques contaminés, asymptomatiques ou non, avec l’objectif bien compris de retrouver et de mettre en quarantaine toutes les personnes ayant été en contact avec ces élèves.

L’accélération subite des nouvelles infections en Septembre suscite plusieurs questions, dont la plus importante est de savoir si le Burkina n’est pas entré dans sa « deuxième vague » de COVID-19.

La question de la « seconde vague » n’est dénuée ni de sens, ni d’intérêt. Elle ne se pose pas qu’au Burkina. Elle occupe une bonne place dans le débat public sur la COVID-19 depuis que le déconfinement tous azimuts en mai et juin 2020 a été suivi d’une résurgence de la pandémie dans plusieurs pays, avec à la clef un accroissement rapide des nouveaux cas et de nombreux décès.

Au Burkina aussi, l’assouplissement du confinement a été suivi d’une résurgence de la maladie à partir du mois de juillet. C’est pourquoi, lorsque nos compatriotes parlent de « deuxième vague de COVID-19, beaucoup fondent leur argumentaire sur la courbe des nouvelles infections. C’est une démarche qui tient la route dans la mesure où ce pic de septembre s’inscrit dans une trajectoire déjà en cours depuis le mois de Juillet. La décroissance due au confinement s’est arrêtée en juin à 96 nouveaux cas ; et la remontée en « V » a immédiatement commencé en juillet (171 cas), s’est poursuivie en août (228 cas), avant de culminer en septembre avec plus de 740 cas.

Pour comprendre ce qu’on entend par « seconde vague » de COVID-19, on pourrait recourir aux explications du Dr. Anthony Fauci, un expert de renommée mondiale et par ailleurs conseiller de la Maison Blanche et Directeur de de l’Institut National des Allergies et Maladies infectieuses aux Etats-Unis. Le 18 juin, il confiait au quotidien ‘The Washington Post’ que « pour que la première vague prenne fin, le nombre de d’infections de COVID-19 devrait être réduite jusqu’à moins d’une dizaine par jour ». Il a cité comme exemple le cas de la Nouvelle Zélande qui a connu une période de 24 jours d’affilée sans infection de COVID-19 jusqu’au 16 Juin ou 2 voyageurs qui ont atterri à Auckland ont été testés positifs. Un autre spécialiste, l’épidémiologiste Ian Lipkin, par ailleurs Professeur à Columbia University a ajouté un complément d’information en déclarant qu’une « seconde vague » pourrait aussi advenir lorsqu’une nouvelle souche du virus se développe et se propage.

La préoccupation du Burkina doit être de continuer à améliorer la gestion de la COVID-19

Avec cet éclairage des spécialistes, la seconde vague impliquerait donc qu’une première vague est passée et a disparu. On pourrait en déduire que la première vague peut comporter plusieurs pics et plusieurs reflux des contagions. Tant que le virus n’a pas complètement disparu ou tant qu’il n’a pas connu une mutation, techniquement, on ne devrait pas parler de « deuxième vague ». Ce postulat posé, il découle que, techniquement, le Burkina n’est pas dans une « seconde vague » de la COVID-19. De même, la plupart des pays développés qui font fasse actuellement à une résurgence de la COVID-19, obligeant certains à recourir à des mesures de déconfinements ciblées ou partielles, sont également dans la première vague d’infection. Que des campagnes de sensibilisation eussent pour effet de baisser très fortement la circulation du virus et par conséquent induire une diminution des personnes porteurs du virus, on peut concéder dans un tel cas, que la vague a pu être atténuée mais tant que le virus n’a jamais disparu et/ou n’a pas muté, il faut être prudent avec les étiquettes.

Quelle que soit la vague, les pays africains doivent bien entendu continuer de suivre le débat sur la COVID-19, mais ils gagneraient mieux à ne pas se laisser divertir par les questions de sémantique. Nos pays doivent toujours se rappeler que c’est le Ciel qui, dans sa grande mansuétude, a décrété la résilience de l’Afrique face à cette pandémie. Ce n’est pas au moment où tous les prophètes de l’apocalypse ont été obligés d’avaler leur langue, qu’il faut disperser nos énergies et oublier l’essentiel. Car l’incontournable vérité est que les systèmes de santé et les plateaux techniques de nos pays sont relativement modestes. A défaut donc de gros moyens de prise en charge des malades de la COVID-19, la sagesse recommande de mettre l’accent sur les mesures de prévention afin d’éviter de contracter une maladie mortelle contre laquelle il n’y a ni thérapie ni vaccin fiable.

A cette étape cruciale de la lutte contre la COVID-19, caractérisée par un tableau qui s’obscurcie jour après jour, l’Afrique ne doit pas se complaire de son statut de continent moins touché par le mal. La croissance des nouveaux cas à travers le monde le commande et le bon sens l’impose. Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les efforts de confinement avaient permis de réduire les infections au niveau mondial à 8, 240, 000 malades de la COVID-19 en juin 2020. Hélas, à la date du 18 octobre 2020, la situation est devenue plus effrayante car l’OMS indique que le monde compte désormais 39 millions et demi de nouveaux cas, dont plus de la moitié sont répartis entre les USA, l’Inde, l’Amérique du Sud, le Brésil et l’Europe.

La situation dans les pays de la CEDEAO n’est guère plus rassurante. En outre, à l’instar de ce qui se passe ailleurs, nos populations ressentent de plus en plus une sorte de lassitude de la COVID-19. On se fatigue de ce sacrifice de liberté que l’on croyait passager, mais qui s’installe chaque jour comme la nouvelle norme de la vie sur terre. L’homme est un être social qui ne s’épanouit véritablement qu’au contact de ses semblables. Or depuis l’avènement de la COVID-19, les familles ne peuvent plus se fréquenter assidument sans craindre la contagion de la COVID-19. De grands parents sont éloignés de leurs petits-enfants depuis des mois. Le port du masque ou cache-nez prive tout le monde du plaisir de respirer l’air a plein poumons. Le plus difficile est que personne ne peut affirmer avec certitude jusqu’à quand le ‘’supplice’’ va durer.

Seconde vague ou pas, pour le moment, la préoccupation du Burkina doit être de continuer à améliorer la gestion de la COVID-19 dans le pays, malgré les difficultés et les résistances des populations. L’épisode de l’épidémie à la formation militaire des énarques montre à souhait qu’un seul foyer peut provoquer une flambée inhabituelle des infections. Une telle situation dans plusieurs foyers à la fois pourrait être une catastrophe sanitaire plus difficile à maitriser. Pendant que les statistiques sont à la hausse un peu partout dans le monde, le credo national au Burkina Faso doit être de redoubler de vigilance et d’appliquer rigoureusement les mesures prévention. C’est la condition sine qua non pour éviter un re confinement avec tout ce que cela comporte comme désagréments dans la vie quotidienne.

Mah Lamoussa Gama
Citoyen burkinabè, USA.
mlg2101@aol.com

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Vos commentaires

  • Le 29 octobre 2020 à 10:36, par Nigdwoga En réponse à : COVID-19 au Burkina Faso : La seconde vague ?

    Depuis quand il y a eu confinement au burkina, pour que vous parlez de reconfinement ?
    de quelle 2e vague parlez-vous ?

    J’ai l’impression que dès la France ou l’occident décrête quelque chose, il faut que ces "meilleurs éléves" s’alignent ( tant dans les analyses et reflexions que dans les actions et les décisions à prendre)

    LA SITUATION EN OCCIDENT N’EST PAS CELLE DU FASO !

  • Le 29 octobre 2020 à 11:16, par Mogo En réponse à : COVID-19 au Burkina Faso : La seconde vague ?

    Merci ces informations et ces statistiques sur le coronavirus au BF. Une question : y’a t-il eu véritablement une première vague au BF ? Des mesures ont été prises dans la panique et actuellement beaucoup de sociétés et de personnes sont en difficultés car leur business a pris un coup sérieux et l’Etat ne peut pas leur apporter l’aide nécessaire comme dans les pays nantis. Des prédictions macabres avaient été faites pour l’Afrique, et Dieu merci, ces charlatans n’ont pas eu ce qu’ils voulaient. A présent, évitons, en tout cas pour ce qui nous concerne, de paniquer les populations et les autorités. Poursuivons les sensibilisations et la mise en œuvre de certaines actions et vous verrez qu’aucune vague ne va survenir. Dieu bénisse le Burkina Faso

  • Le 29 octobre 2020 à 11:22, par zemosse En réponse à : COVID-19 au Burkina Faso : La seconde vague ?

    Ce que vous venez de révéler dans cet écrit, me convainc que ce coronavirus à été conçu, étudié et propagé diaboliquement. Dieu chatiera ces charlatans en temps opportun.

  • Le 31 octobre 2020 à 21:00, par christopher En réponse à : COVID-19 au Burkina Faso : La seconde vague ?

    La peste noire origine Chine
    La grippe espagnole origine Chine
    La grippe de Hong Kong origine Chine
    La covid-19 origine Chine
    l’origine est simple a comprendre

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