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Cohésion sociale au Burkina : Des leaders religieux outillés sur les concepts de liberté religieuse, discours religieux et le dispositif législatif

Publié le mardi 27 octobre 2020 à 22h55min

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Cohésion sociale au Burkina : Des leaders religieux outillés sur  les concepts de liberté religieuse, discours religieux et le dispositif législatif

L’Observatoire national des faits religieux organise les 27 et 28 octobre 2020, à Ziniaré, un atelier de formation sur la liberté religieuse, le discours religieux et le dispositif législatif au profit des leaders religieux. Ce présent atelier est une occasion pour les participants de faire la lumière sur la liberté religieuse et ses implications dans le contexte institutionnel et multi-religieux de notre pays. En lieu et place du ministre d’Etat, Siméon Sawadogo, c’est son conseiller technique, Ambroise Somé qui a présidé la cérémonie d’ouverture.

Le vivre ensemble des Burkinabè est fragilisé et marqué par la prolifération de certains discours religieux haineux, l’insuffisance de dialogue interreligieux dans les communautés de base, l’inadéquation entre certaines pratiques religieuses et les principes républicains de laïcité. Face à cela, les efforts de préservation de la cohésion sociale doivent être soutenus.

Les participants ont été invités à participer activement aux travaux

A cet effet, l’Observatoire national des faits religieux (ONAFAR) tient un atelier de formation de 48 heures, à Ziniaré, sur un thème de grande importance : « Liberté religieuse, discours religieux et le dispositif législatif ». Cette activité qui a bénéficié de l’accompagnement du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), regroupe les représentants des grandes religions représentées au Burkina Faso notamment la religion musulmane, la religion chrétienne qui est subdivisée en confession protestante et catholique, ainsi que les dix membres de l’observatoire, et ceux de la direction générale des libertés publiques et des affaires politiques.

Insérée récemment dans l’ONAFAR par l’adoption du nouveau décret, les représentants de la religion traditionnelle prennent également part aux travaux à titre d’invités. Le présent atelier s’inscrit dans le cadre du plan de travail annuel 2020 du programme « Cohésion sociale, sécurité et état de droit », et fait suite à un autre atelier sur le suivi et le contrôle des discours et prêches religieux diffusés sur les médias confessionnels.

Le conseiller technique du ministre d’Etat a traduit sa reconnaissance au PNUD

Il sera animé par Youssouf Ben Nassirou Ba et Checkna Yaranangoré. Dans le discours d’ouverture, le conseiller technique du ministre d’Etat, Ambroise Somé, a laissé entendre que cette formation permettra non seulement aux participants de s’approprier les dispositions constitutionnelles sur la liberté de croyance et de culte, mais aussi de comprendre les notions de tolérance religieuse et le rôle des leaders religieux dans la promotion de cette tolérance pour une citoyenneté responsable.

A termes cet atelier devra permettre d’adopter un code de non-agression et même de respect réciproque. « Dans un espace pluri-religieux, il y a une limitation réciproque de la liberté. La loi encadre la liberté religieuse aussi. Or, cette forme de liberté tend à déborder facilement. Voilà pourquoi, il vaut mieux avant que la loi n’intervienne, que les acteurs religieux s’auto limitent dans l’expression de leur foi pour permettre à d’autres d’occuper l’espace qu’ils doivent occuper », a souligné le président de l’ONAFAR, l’Abbé Jean-Baptiste Sanou.

Le voeu du président de l’ONAFAR, c’est de voir les leaders religieux et les croyants renoncer au paradigme de la compétition et de la concurrence

Même si les sources des conflits entre individus ou entre communautés sont nombreuses et difficilement identifiables, l’Abbé Sanou a relevé que la religion est souvent l’une des raisons. Parce que, argumente-il, « souvent, on agit pour obéir à des ordres reçus dans les discours et prêches. Voilà pourquoi, dans la liberté on fait un lien entre la liberté religieuse et les discours qui doivent aussi être en cohérence avec elle. Sinon, si les discours se radicalisent ça va réduire aussi la liberté pour d’autres ». Son souhait, c’est de voir les leaders religieux et les croyants renoncer au paradigme de la compétition farouche et de la concurrence pour faire triompher un nouveau paradigme, celui de la coopération, de l’entraide, de la solidarité et de l’hospitalité réciproque.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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