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Journée nationale de la liberté de la presse : « Le journalisme à l’épreuve de l’éthique et de la déontologie en période électorale »

Publié le jeudi 22 octobre 2020 à 10h00min

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Journée nationale de la liberté de la presse : « Le journalisme à l’épreuve de l’éthique et de la déontologie en période électorale »

Le Burkina Faso commémore sa Journée nationale de la liberté de la presse, ce mardi 20 octobre 2020. Pour cette 22e édition, le thème choisi est : « Le journalisme à l’épreuve de l’éthique et de la déontologie en période électorale ».

« Le thème est très pertinent parce que la période électorale est une période de tensions. De la part des journalistes, il faut beaucoup de rigueur ». Ce sont par ces propos que l’enseignant-chercheur en communication et journalisme, Pr Serge Théophile Balima, a planté le décor de sa communication. Durant la période électorale, le journaliste ne doit pas perdre de vue l’éthique et la déontologie, surtout lorsqu’il « devient facilement acteur de pouvoir », rappelle l’enseignant-chercheur.

Pour le Pr Serge Théophile Balima, les journalistes doivent faire preuve d’humilité en acceptant les critiques

Dans un tel contexte, les organes de presse se font tirer dans tous les sens. Selon Jean Emmanuel Ouédraogo, rédacteur en chef de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB-Télé), les médias publics ont « malheureusement la présomption de culpabilité ». L’opposition estime qu’ils sont à la solde du parti au pouvoir, malgré l’équilibre et l’équité de la RTB. Pour la période électorale, chaque candidat a droit à treize reportages sur les antennes de la RTB-Télé, indique le rédacteur en chef.
Les médias privés également souffrent du même ‘’mal’’.

Jean Emmanuel Ouédraogo, rédacteur en chef de la RTB-Télé

A en croire le directeur des rédactions de L’Observateur Paalga, Ousseini Ilboudo, ils sont accusés d’être le porte-parole de l’opposition ou des faibles. Mais pour parler du « journalisme à l’épreuve de l’éthique et de la déontologie en période électorale », Ousseini Ilboudo présente trois postulats de base. Il s’agit de respecter le droit reconnu au votant en lui donnant une information fidèle, faire connaître les programmes de société des candidats et examiner librement l’entièreté du processus électoral.

Le directeur des rédactions de L’Observateur Paalga, Ousseini Ilboudo

En plus de l’équilibre et de l’équité dans le traitement de l’information, Ousseini Ilboudo ajoute qu’il faut de la rigueur et de l’honnêteté. « Il faut faire des comptes rendus simplement et ne pas tomber dans des commentaires. Les adjectifs qualificatifs et adverbes sont à proscrire », insiste-t-il.

Une élection dans un contexte d’insécurité

Le Conseil supérieur de la communication (CSC), en tant que régulateur de la sphère de l’information et de la communication du Burkina, est représenté à ce panel. Son vice-président, Abdoul Azize Bamogo, a insisté sur le rôle du journaliste pour une élection apaisée au Burkina Faso. C’est une élection qui va se dérouler dans un contexte marqué par la crise sécuritaire. Abdoul Azize Bamogo recommande à ce que le journaliste préserve sa vie et celle des personnes qui seront l’objet de son information.

Une vue des participants au panel

Et pour cette même insécurité, le Pr Serge Théophile Balima fait noter que tout candidat qui dira qu’il a la solution miracle « est un imposteur vulgaire ». Pour lui, le phénomène est très complexe. Jean Emmanuel Ouédraogo a emboité la même trompette pour dire qu’il ne faut pas relayer les messages de récupération politique face à certains sujets sensibles.

Quant à Ousseini Ilboudo, il regrette le fait que les acteurs politiques ne facilitent pas la tâche aux journalistes. Sachant les règles et principes du journalisme, ces acteurs rallongent la longue liste de difficultés que connaissent les médias.
Malgré les difficultés, les panelistes ont reconnu unanimement que l’éthique et la déontologie en période électorale est une nécessité et de manière générale, le thème n’est qu’une « piqure de rappel pour les journalistes ».

Il faut noter que la police des débats a été assurée par Sita Tarbagdo, journaliste à la retraite. Avant ce panel, une cérémonie officielle a été organisée pour marquer cette journée nationale de la liberté de la presse. Le président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), Guézouma Sanogo, a livré le message du Comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ).

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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