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Cohésion sociale : Un forum national pour promouvoir le dialogue intercommunautaire et religieux

Publié le mercredi 21 octobre 2020 à 23h50min

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Cohésion sociale : Un forum national pour promouvoir le dialogue intercommunautaire et religieux

Le Président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a procédé, le mercredi 21 octobre 2020, à l’ouverture du forum national sur la cohésion sociale. Cette rencontre se veut un cadre d’échanges entre les différents acteurs de la société civile, les leaders religieux et communautaires sur la problématique de la cohabitation pacifique.

Les évènements qu’a connus le Burkina Faso ces dernières années ont contribué à fragiliser le tissu social entre les communautés. Il s’agit notamment des attaques terroristes qui depuis 2015 endeuillent les populations du pays et entrainent le déplacement de plusieurs personnes.

Depuis un certain temps, ces attaques s’étendent aux communautés ethniques et religieuses, installant la suspicion et la méfiance entre les populations, les acteurs étatiques et les acteurs non étatiques Cette situation est en contradiction avec les objectifs et les valeurs prônés par le peuple burkinabè. Le Burkina Faso a pour réputation un pays hospitalier où vivent plus d’une soixantaine d’ethnies en parfaite harmonie.

Les différentes délégations représentant les 45 provinces

Multiplier des cadres d’échanges entre les communautés

Pour faire face à la situation et éviter qu’une crise inter communautaire ne vienne s’ajouter aux différentes crises que connaissent le pays, l’Assemblée nationale a organisé un cadre d’échanges des acteurs des différentes communautés. Il s’agit d’un forum national sur la cohésion sociale sous le thème « Dialogue intercommunautaires et des religions » dont l’ouverture a eu lieu le 20 octobre 2020 à Ouagadougou.

Selon le président du comité de pilotage de ce forum, Ousseni Tamboura, la présente rencontre rentre dans le cadre de la vision du Parlement de promouvoir le dialogue entre les députés et les citoyens pour un meilleur ancrage des intérêts de la nation burkinabè. Cette rencontre a réuni les délégations venues des 45 provinces du pays composées de jeunes, femmes, enseignants, universitaires, leaders religieux et coutumiers, élus locaux et nationaux, etc.

Durant 48 heures, ces acteurs réfléchiront sur les actions à mettre en place pour faire face aux périls terroristes qui menacent la nation. Et comment appréhender ces menaces sur le vivre ensemble et la cohésion sociale en fonction de leur origine et leur nature.

Ousseni Tamboura, Président du comité de pilote du forum national

La nécessité d’un éveil de conscience

Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a attiré l’attention des participants sur la nécessité de ces cadres d’échanges qui permettent de consolider la paix et la cohésion sociale. Il estime que les réalités que vit le Burkina Faso, avec les différents conflits intercommunautaires et inter-religieux, suscitent des interrogations quant à la notion de « Nation burkinabè ». C’est en cela que le présent forum trouve tout son sens, dans la mesure où il permet aux acteurs d’avoir un éveil de conscience.

Le Président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a invité les populations à ne pas se tromper d’ennemi

« Dans cette guerre contre le terrorisme, nous ne sommes pas engagés contre une ethnie ou contre une religion, mais nous sommes engagés contre ceux qui ont la haine du Burkina Faso et des Burkinabè » a-t-il déclaré, invitant les populations à ne pas se tromper d’ennemis. Conscient que certaines questions sont délicates, il a souligné que la cohésion sociale est une chance pour le Burkina Faso et constitue sa force. D’où son invite aux participants à des échanges francs et fructueux qui permettront de bien poser les problèmes en vue de trouver des solutions.

Cette rencontre suscite plusieurs attentes de la part des organisateurs. Notamment une délimitation des champs possibles de réforme de loi en faveur de la cohésion sociale et du vivre ensemble. Il sera aussi question d’ensemencer l’idée d’un pacte entre toutes les communautés du Burkina Faso, aux leaders coutumiers et religieux dans le sens d’un engagement à vivre ensemble, à préserver la cohésion sociale.

Judith SANOU
Le Faso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 octobre 2020 à 09:09, par kwiliga En réponse à : Cohésion sociale : Un forum national pour promouvoir le dialogue intercommunautaire et religieux

    Et c’est dans cet ordre de pensée que nous proposons l’annulation des élections et la constitution d’urgence d’un gouvernement d’union nationale, accordant des places d’importance à la société civile et aux militaires,... ben non, il y a quand même d’autres priorités pour nos hommes politiques.
    Mais les-quelles ?

  • Le 22 octobre 2020 à 11:06, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Cohésion sociale : Un forum national pour promouvoir le dialogue intercommunautaire et religieux

    - Mes amis forumistes, comme la campagne approche, j’ai décidé de ne plus intervenir ni aborder un sujet poiltique sur le net. Votre Kôrô Yamyélé a un flair de Sioux et il ne va pas se laisser accuser inutilement. Alors, sur la base de mes lectures et de mes souvenirsj’ai décidé de faire un saut dans l’histoire des Présidents de notre pays. Aujourd’hui je commence par Maurice Yaméogo, Sangoulé Lamizana. Voici donc :

    1/- Maurice Yaméogo : Membre de l’administration coloniale et 1er Président de Haute-Volta aujourd’hui BF. Homme des diatribes, a laissé son cousin Denis Yaméogo se comporter comme si le pays était la jungle ! Dépenses ostentatoires avec une 2ème noce pourtant interdite pas sa religion catholique. Son épouse Félicitée dépense sans compter dans des manteaux de fourrure et les précieuses toilettes tandis que ses enfants achètent des voitures de sport. Jaloux et admiratif du succès international de l’ivoirien Félix Houphouët-Boigny, il le défie en établissant une éphémère union douanière (1961-1962) avec le très progressiste Ghana de Kwame Nkrumah. Rapidement il devient allié de l’ivoirien qui le manipule à souhait. Il engage rapidement le pays dans une spirale autoritaire, voire autocratique. Il tient un discours enflammé contre Sekou Touré qu’il traite de bâtard. Celui menace de faire des révélations sur la mort de Daniel Ouezzin COULIBALY. Les libertés publiques sont gravement mises en cause. Il impose son parti, le RDA comme parti unique. Selon lui-même, il est issu d’une ‘’famille païenne, complètement abandonnée à toute une foule de superstitions’’ qui le nomme Naoua Laguemba ce qui signifie ‘’Il viendra les rassembler’’ mais il a plutôt provoqué la colère et la dégradation du climat social à l’intérieur. On fait même un timbre postal de 25 FCFA à son éfigie en 1960. Le 31 décembre, l’intersyndicale organise un meeting à la Bourse du Travail où elle appelle à la grève générale le 03 janvier 1966. Le 01 janvier 1966, le chef de l’État se décide enfin à agir en proclamant l’état d’urgence : toute manifestation est interdite, les grèves déclarées illégales. Le 3 au matin débute les remous contre lui. L’épouse de Joseph Ki-Zerbo, Jacqueline Ki-Zerbo ouvre la marche des révoltés avec ses collégiennes du cours Normal, tenant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : ‘’Du pain, de l’eau et de la démocratie !’’. Elles sont suivies par les élèves du lycée Philippe Zinda Kaboré. Rapidement, toute la population de Ouagadougou s’en mêle avec les jeunes en tête. Le président Maurice Yaméogo est dans l’obligation de remmettre le pouvoir à Sangoulé Lamizana, son aide de camp, lieutenent à l’époque.

    2/- Sangoulé Lamizana : Né à Dianra (Sourou) le 31 janvier 1916, il est enrôlé dans l’Armée francaise en 1936 parce que la nuit il jouait du tam-tam (Goumbé), ce qui dérangeait le sommeil de l’administrateur colonnial qui le fit recruter. Il devient président de Haute-Volta le 03 janvier 1966 et le perd le 25 novembre 1980. D’emblée, le 14 juin 1970, il fait adopter une nouvelle Constitution qui précise que ‘’les charges et prérogatives de la République seront assumées par la personnalité militaire la plus ancienne dans le grade le plus élevé’’, c’est-à-dire lui-même. Des élections législatives sont organisées en décembre 1970. La personnalisation du pouvoir commence avec la consécration de l’Armée dans la politique ! Le 19 février 1971, il nomme comme Premier ministre Gérard Kango Ouédraogo. La pagaille commence ! Des querelles entre le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale Joseph Ouédraogo dit Jo Weder entraînent une paralysie de l’État. Ces deux personnalités s’étripent à longueur de journée. C’est dans cette atmosphère de pagaille que Lamizana accueille pompeusement le président français Georges Pompidou le lundi 20 novembre 1972 vers 16h et avec lequel il a un entretien. Les voltaïques ont su réserver un accueil grandiose à Georges Pompidou avec des centaines de cavaliers pour honorer le ‘’Vieux’’ Lamizana. La presse locale salue ‘’la continuation du gaullisme que Pompidou est venu prôner’’. Il rend la pareille à Pompidou en se rendant à Pari. Les langues moqueuses racontent qu’à son retour, les journalistes demandent à sa femme : ’’Madame, quelles sont vos opinions sur votre visite à Paris ?’’. Et Madame de répondre : ’’Mes opinions ? Elles sont bonnes kèè !’’ avant d’éclater de rire ’’Hèhèhè….Héhé !’’. Certains disent que lors des négociations avec les partenaires, quand il est coincé dans les débats, il n’hésite pas à s’adresser à ses ministres en mooré pour sauver les meubles : ’’Yam modguin guesse. Nan yelaah boin ?’’ et le vieux s’en sortait toujours. Le 8 février 1974, Sangoulé Lamizana suspend la Constitution. Un gouvernement de renouveau national est nommé, composée en majorité de militaires, dont Saye Zerbo, nommé ministre des Affaires étrangères. L’armée commence à personnaliser fortement le pouvoir dont le goût est très délicieux pour que les militaires reculent. Le vieux et débonnaire Lamizana se laisse prendre au piège. Il ne contrôle plus la pagaille qui règne avec les militaires et les politiques civils qui se déchirent de leur côté. Le 27 novembre 1977, une nouvelle Constitution est adoptée, créant la Troisième République. En mai 1978, une élection présidentielle est organisée. Mis en ballottage au premier tour, il est élu au second tour avec 56,27 % des voix face à Macaire Ouédraogo. En 1980, des grèves, déclenchées par le syndicat des enseignants, se généralisent. Pendant deux mois, plusieurs secteurs du pays sont paralysés. Une réunion du gouvernement demande au Ministre de l’éducation Domba Konaté de démissionner car c’est lui qui a donné cette occasion aux syndicats par la magouille de deux bourses octoyées par magouille. Il refuse et tient ce propos : ‘’Je ne démissionne pas ! On est venu ensemble, on partira ensemble !’’. La pagaille règne dans le pays immobilisé ! Le ‘’Vieux’’ au lieu de diriger, assiste en spectateur. Ses jeunes ministres se livrent au pillage des ressources publiques du pays en gaspillant l’argent dans des fêtes, des voyages, etc. ! Le ‘’Vieux’’ qui est incapable de tuer une mouche,laisse faire impuissant ! Le 25 novembre 1980, un coup d’État militaire est perpétré par le Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN). Aboubacar Sangoulé Lamizana est renversé et le colonel Saye Zerbo, ancien ministre des affaires étrangères, devient le chef de l’État.

    Merci. Prochainement ce sera au tour de Saye Zerbo et Jean-Baptiste OUEDRAOGO.

    Par Kôrô Yamyélé

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