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Utilisation des réseaux sociaux en période électorale : Le CSC pose le débat avec les journalistes

Publié le dimanche 18 octobre 2020 à 23h25min

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Utilisation des réseaux sociaux en période électorale : Le CSC pose le débat avec les journalistes

Le Conseil supérieur de la Communication a organisé, le samedi 17 octobre 2020, un panel sur l’utilisation des réseaux sociaux par les médias et les journalistes professionnels en période électorale. L’objectif étant de renforcer les capacités des journalistes dans le traitement de l’information électorale à l’heure, en faisant la guerre aux fake news. Animé, par les journalistes San Evariste Barro du quotidien L’Observateur Paalga et Hyacinthe Sanou de la Radio Oméga. Le panel a été modéré par le Dr Cyriaque Paré, de Lefaso.net.

« Dans un monde où l’information est une arme et où elle constitue même le code de la vie, la rumeur agit comme un virus, le pire de tous car il détruit les défenses immunitaires de sa victime », disait l’écrivain et économiste français Jacques Attali. Et le travail de tout journaliste est de détruire ce virus en vérifiant, recoupant les sources, sans perdre de vue les règles de déontologie et d’éthique du métier. Bref, ils doivent toujours aller en croisade contre les fake news, surtout en période électorale. Et pour se faire, les journalistes doivent-eux-mêmes utiliser les réseaux sociaux avec responsabilité. C’est ce que pense le Conseil supérieur de la Communication. Dans le souci que les élections du 22 novembre 2020 soient apaisées, l’institution de régulation des médias a organisé un panel, samedi 17 octobre, à Ouagadougou.

Dans le public, il y avait des journalistes mais aussi des étudiants

Etre au-dessus de la mêlée

En période électorale, les risques de désinformation sur les réseaux sociaux sont courants et les journalistes doivent être au-dessus de la mêlée pour lutter contre les fake news. « Si on laisse ces fake news proliférer, il peut y avoir des effets en termes d’influence sur le caractère apaisé des élections. Pour qu’on ait des élections démocratiques, apaisées et acceptées de tous, il faut lutter contre ces fake news », a soutenu le vice-président du Conseil supérieur de la Communication, Aziz Bamogo.

Aziz Bamogo, vice-président du Conseil supérieur de la Communication

Des outils pour vérifier

« Les fake news sont apparus avec la perte du monopole de l’information par les journalistes », a laissé entendre le journaliste Hyacinthe Sanou, dans sa communication sur les réactions face au phénomène. « Cette perte, poursuit-il, n’est pas due seulement à l’apparition d’internet ou les réseaux sociaux. C’est principalement dû au fait que vérifier, dans le sens de l’exactitude des faits, n’est plus l’étape centrale de notre travail. Et les excuses utilisées sont la pression du temps, les impératifs de rendement économiques ».

Hyacinthe Sanou a également indiqué que des initiatives comme FasoCheck de la Deutsche Welle Akademie et Vérifox de Canal France International permettent de renforcer les capacités des journalistes sur la vérification des faits. Des outils comme TinEye et Reversee peuvent être utiles aux journalistes pendant la campagne électorale pour la vérification des images et YouTube DataViewer pour vérifier une source vidéo.

Hyacinthe Sanou, journaliste à la Radio Oméga

« Se conformer aux exigences professionnelles du traitement de l’information »

Sur l’utilisation des réseaux sociaux par les journalistes, San Evariste Barro de L’Observateur Paalga a exhorté les médias à les accompagner et à faire attention à ce que ceux-là publient sur leur compte personnel ou la page du média. « Peu importe le support de publication, peu importe le public cible, le journaliste a l’obligation de se conformer aux exigences professionnelles du traitement de l’information », a-t-il martelé.

Présent au panel, le doyen Germain Bitiou Nama du bimensuel L’Evénement a indiqué que le journaliste doit se prendre au sérieux s’il veut qu’on le prenne également au sérieux. S’offusquant de voir des confrères s’exprimer « de façon hystériques » sur les réseaux sociaux, il dira que le journaliste doit être professionnel jusqu’au bout et avoir une image de quelqu’un d’objectif. Il ne doit donc pas confondre une opinion à un fait.

San Evariste Barro du quotidien L’Observateur Paalga

« Les professionnels doivent être encore plus professionnels »

« Certains ont cru que ceux qu’on appelle journalistes citoyens concurrençaient les journalistes professionnels et qu’ils allaient mettre fin au métier de journaliste. Mais l’obésité des fakes news est une chance pour les professionnels pour faire la part des choses dans le traitement de l’information », a laissé entendre le modérateur du panel, Dr Cyriaque Paré du journal Lefaso.net.

Il a fait remarquer que les citoyens se retournent toujours vers les médias professionnels pour savoir si cette information, dont ils doutent de l’authenticité sur les réseaux sociaux, est confirmée ou publiée. « Les professionnels doivent être encore plus professionnels. Votre cousin qui vous prend pour un journaliste, ne fera pas la différence entre votre page personnelle et la page de votre journal. Tout ce que vous dites est pour lui parole d’évangile. Vous devez faire attention à ce que vous publiez parce que vous êtes une référence en matière de vérification de l’information », a lancé le modérateur aux journalistes.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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