L’Alliance pour une mine responsable dévoile les résultats de l’étude de la Covid-19 dans les communautés minières artisanalesCommuniqué de presse
lundi 7 septembre 2020.A l’instar de nombreuses ONG, centres de recherche, cabinets d’étude et organisations internationales de développement, l’Alliance pour une mine responsable a participé du 11 Mai au 31 Juillet 2020, a une vaste étude sur l’impact de la Covid-19 dans les communautés minières artisanales. Celle-ci visait à collecter, traiter et partager des données permettant de comprendre comment les restrictions liées à la COVID-19 affectent la vie économique et sociale des mineurs et de leurs familles. Cette collecte de données a été financée par le Fonds fiduciaire multi-donateurs de la Banque mondiale pour l’appui programmatique mondial aux industries extractives, et coordonnée par l’initiative Delve COVID-19 Impact Reporting qui couvre 23 pays différents et est disponible sur http://www.delvedatabase.org/. Au Burkina Faso, elle s’est intéressée à divers acteurs (artisans miniers, acheteurs, société civile, administration publique etc.) du secteur de la mine artisanale et à petite échelle des régions du Centre-Nord et du Sud-Ouest. Ainsi, à travers des entretiens téléphoniques sur la base de questionnaires développés par Delve, et grâce au soutien financier de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’équipe d’ARM au Burkina a pu mener à bien cette étude. La vie pendant la COVID Les mesures barrières contre la Covid-19 sont en vigueur sur le plan national depuis Mars 2020. Dès le mois de mars, à la suite de la confirmation des premiers cas, l’Etat burkinabé a commencé à instaurer une série de mesures telles que : La plupart des mesures, reconduites à plusieurs reprises, ont nui au bon fonctionnement des activités minières artisanales. Même si aujourd’hui les activités minières ont repris et que le prix d’achat est à la hausse, il est possible de constater que le secteur de la MAPE a été éprouvé, d’autant plus que les mesures sociales prises par l’Etat afin d’alléger les effets négatifs de la Covid-19 sur les agents économiques n’ont pas véritablement concerné les acteurs de la MAPE. Résultats de l’étude Démographie 1.2. Genre 1.3. Pays 1.4. Région sous-nationale (division administrative de premier niveau en dessous du pays) 1.5. District (ou équivalent au niveau administratif) 1.7. Pouvez-vous me dire ce qui décrit le mieux votre principal rôle dans l’exploitation minière ? Agent d’Etat affilié au gouvernement (5), Société civile (7), ONG (4), Vendeur de marchandises (1), Acquéreur (1), Syndicat des artisans miniers du Burkina Faso (1), Conseiller du village de Zinko (1). 1.8 Depuis combien de temps travaillez-vous dans le secteur minier (cumulativement) ? 1.9 Plus haut niveau d’éducation atteint Santé & Sécurité 1) Y’a-t-il des cas COVID confirmés dans les zones minières ? 2) Dans quelle mesure les exploitants de l’EMAPE suivent-ils : b. Les meilleures pratiques dans les exploitations visant à prévenir/limiter la propagation du virus COVID dans les zones minières 30% déclarent néanmoins à l’inverse qu’aucune mesure n’a été prise ou suivie. Deux personnes mettent en avant comme explication que les artisans miniers ne croient pas à la maladie. Une autre personne (agent d’Etat) souligne en particulier le peu de mesures prises au niveau des fosses, tandis qu’en zones commerçantes les mesures sont mieux respectées. Une autre fait état du relâchement de la population au fil du temps. 3) Quels sont les principaux besoins et lacunes qui résultent de la réponse COVID dans les zones communautaires de l’EMAPE ? Il semble qu’il y ait des insuffisances dans la réponse et des mesures inappropriées au secteur de la MAPE. 60% des interrogés reportent en effet une insuffisance en termes de provision de matériel de protection/prévention (masques, dispositifs de lavage de main, gels). Ceci a pour conséquence directe un non-respect des mesures– ou une insuffisance - au niveau des sites miniers, qui sont par ailleurs difficiles à contrôler. Par ailleurs, plusieurs relèvent les besoins en dotation de produits de première nécessité, en assistance alimentaire, ou encore des aides pour les artisans ayant effectués des prêts auprès des banques. Genre 4) Y a-t-il eu des changements dans la participation et les rôles des hommes dans le secteur de l’EMAPE depuis le début de la COVID ? Qu’en est-il des femmes ? Si oui, quels changements ont été observés ? Néanmoins, plusieurs acteurs font état de la baisse du nombre de travailleurs en raison de la diminution de l’activité. Une (1) personne (conseiller du village de Zinko, Centre Nord) mentionne ainsi que les femmes ont été particulièrement touchées et qu’elles ne venaient presque plus travailler. Un (1) acteur de la société civile (basé à Ouagadougou) relève qu’il y a eu des changements dans le volume de travail dû au fait que pendant le confinement beaucoup d’intrants qui venaient de la capitale ne pouvaient plus parvenir aux sites, ce qui a également joué sur (limité) la participation des femmes. 5) Y a-t-il des vulnérabilités ou des changements particuliers qui affectent davantage les femmes que les hommes ? Les changements, généralement mentionnés comme étant liés à la fermeture des sites miniers ou réduction de l’activité, ont été reportés comme étant les mêmes pour les hommes et les femmes par 75 % des interrogés. Néanmoins, plusieurs acteurs ont souligné que du fait de leur position habituellement inférieure dans le secteur, les femmes ont été plus vulnérables à l’arrêt puis à la diminution des activités, notamment car elles gagnent moins que les hommes et dépendent de cette activité pour survivre au jour le jour. Deux (2) acteurs ont cependant affirmé que les hommes ont été plus touchés du fait de la fermeture des sites durant les mesures de confinement liées à la Covid-19, puis en raison de la fermeture liée à l’arrivée de la saison des pluies (juillet), durant laquelle les femmes peuvent continuer leur activité alluvionnaire mais pas les hommes. Sécurité Humaine 6) Y a-t-il des signes d’insécurité grandissante dans les communautés minières EMAPE depuis le début de la COVID ? Pour 72% (16), la situation sécuritaire n’a pas changé. 20% (4 acteurs) mentionnent même que l’insécurité a baissé du fait notamment des mesures de quarantaine et du couvre-feu, qui a réduit la mobilité. Seul un (1) agent d’Etat (à Ouagadougou) a mentionné l’apparition de conflits à Diébougou (région du Sud-Ouest). D’autres rappellent également que l’insécurité qui s’installe progressivement au Burkina Faso provient principalement de la menace terroriste, notamment au Nord (Déclaration du Conseiller du village de Zinko, région du Centre Nord, au sujet de communes voisines du Nord) et à l’Est. 7) Quels sont les risques probables pour la sécurité et les conflits à mesure que la crise COVID-19 se poursuit ? Sécurité Alimentaire 8) Y a-t-il des signes d’insécurité alimentaire grandissante dans les communautés minières EMAPE depuis le début de la COVID ? a. Si oui, quels sont les principaux facteurs qui contribuent à l’augmentation de l’insécurité alimentaire ? 9) Quels sont les risques probables pour la sécurité alimentaire à mesure que la crise COVID-19 se poursuit ? Prestation de Services & Engagement du gouvernement 11) Comment les acteurs non gouvernementaux (OSC, Institutions Religieuses, ONG, Coopératives, etc.) répondent-ils aux besoins émergents des communautés EMAPE depuis le début de la crise COVID ? 12) Quelles lacunes existent dans la réponse des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux aux besoins des communautés EMAPE depuis le début de la crise COVID ? Marchés & Chaînes d’Approvisionnement 13) Partager toute annonce de changement dans les zones de la chaîne d’approvisionnement des ressources minérales (ci-dessous) et expliquer si et comment la COVID-19 est directement ou indirectement liée aux changements constatés : a. Exploitation des mines artisanales (état opérationnel, niveaux de production Il semble que si tous les sites n’ont pas fermés, l’arrêt ou la forte baisse des activités a été momentanément généralisée. • Seul un (1) acteur (agent d’Etat à Ouagadougou) déclare une absence d’incidence majeure au niveau des zones couvertes par son agence. i. Comment diriez-vous que le niveau de l’activité minière se compare par rapport à celui d’AVANT LA CRISE COVID ? ii. Comment diriez-vous que le niveau de l’activité minière se compare par rapport à celui de l’ANNÉE DERNIÈRE À LA MÊME ÉPOQUE ? b. Financement de l’EMAPE (niveaux, méthodes, acteurs) Selon 75% des répondants, le COVID-19 a influencé négativement le financement de l’EMAPE. Le niveau de financement avec baissé ainsi que le nombre d’acteurs qui participaient au financement du secteur (notamment étrangers ou financements extérieurs du fait de la fermeture des frontières). Le vendeur de marchandises (Ouest, Bobo Dioulasso) interrogé ne déclare cependant aucun changement, surtout au niveau des comptoirs d’achats. L’acquéreur interrogé a insisté sur le fait que la baisse de la production a impacté négativement le financement, car le niveau de financement est corrélé au niveau de production. c. Prix des minéraux au niveau des mines 65% ont noté une chute du prix de l’or au cours de la crise sanitaire (jusqu’à 12000 FCFA le gramme). Fin juillet, le prix était à nouveau en hausse (de 30000 à 35000 FCFA le gramme). i. FACULTATIF SI VOUS LE SAVEZ : Prix déclarés au niveau des sites miniers par minéral avec variation en % par rapport au mois précédent ii. FACULTATIF SI VOUS LE SAVEZ : Niveaux de prix du centre d’échange déclarés par minéral avec variation en % par rapport au mois précédent. d. Systèmes Légaux de Commerce et d’Exportation • 35% déclarent que les systèmes légaux de commerce et d’exportation étaient moins voir pas utilisés. représentant du syndicat de artisans miniers, basé dans le Centre Ouest, et un acquéreur de Ouagadougou déclarent que les systèmes légaux étaient la seule option en cette période. • Deux (2) personnes (10%, basées à Ouagadougou) déclarent que les deux systèmes étaient autant utilisés. e. Systèmes de Commerce Informel et Illicite 30% déclarent que les systèmes de commerce informel et illicite étaient peu utilisés (moins) voir quasiment inexistants en cette période, notamment du fait de la fermeture des frontières. 50% des répondants déclarent que le système informel et illicite était autant ou plus utilisé, notamment du fait que les mesures barrières rendaient difficile le passage par les systèmes légaux. Un acteur d‘une ONG basé à Réo (Centre Ouest) explique que les collecteurs des sites vendent l’or de façon informelle aux acheteurs nationaux, et que l’or est ensuite revendu suivant un circuit illicite. NB : La synthèse qui ressort des réponses des questions d et e doit prendre en compte le contexte de la légalité du commerce de l’or au Burkina Faso. Nous pouvons supposer que la majeure partie des personnes interrogées, dans l’incapacité de se mouvoir, a gardé en tête ce schéma connu. Cependant, dans les faits, il était difficile en cette période pour le circuit informel de faire sortir l’or étant donné que tous les pays voisins étaient affectés par la Covid-19 et que les frontières étaient fermées. En conséquence, afin de pouvoir exporter de l’or du pays, il fallait passer par le système de commerce légal, ce qui était également difficile en cette période. Le commerce de l’or au niveau des sites des grandes régions minières se fait majoritairement dans un circuit informel/illégal. On ne trouve « un peu de légalité » qu’avec les quelques comptoirs bien reconnus. i. Diriez-vous que le niveau de la contrebande est comparable à celui d’avant la crise COVID ? 35% (du Centre et Centre Ouest) déclarent que le niveau de contrebande est plus bas qu’avant la crise du COVID. De manière générale, les résultats de cette étude ont révélé majoritairement un niveau de sécurité humaine inchangé avec des risques probables. Par ailleurs, un nombre important d’artisans miniers sont confrontés à l’insécurité alimentaire en raison de l’inflation des prix des denrées et de la réduction des revenus résultant des fermetures temporaires des sites, de la baisse des prix des minéraux et de l’accès réduit au travail. A cela, il faut ajouter l’inaction du gouvernement et des acteurs non gouvernementaux qui n’a pas faciliter la résilience des artisans miniers. Pour plus d’informations : |
Vos commentaires
1. Le 7 septembre 2020 à 17:19, par jerome En réponse à : L’Alliance pour une mine responsable dévoile les résultats de l’étude de la Covid-19 dans les communautés minières artisanales
Bonjour,
Je serais interesse de savoir s’il une liste des comptoirs d’acheteurs declares au Burkina Faso.
Merci>
J.