L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au BurkinaCommuniqué de presse
samedi 8 août 2020.Cette semaine, l’équipe de PTMVA a appris avec atterrement le décès brutal de son correspondant au Burkina-Faso. Salfo NIKIÉMA était la cheville ouvrière de notre coopération et il en fut vraiment l’âme. Rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui depuis 1997. Nos premières pensées vont à son épouse et à ses 5 enfants qui l’ont vu disparaître en 3 jours. Il revenait d’une mission de 10 jours dans le pays pour le compte du gouvernement, au sein des Engagements nationaux, lorsqu’il fut atteint de détresse respiratoire. Circulant de village en village dans le pays, il était chargé de préparer les populations de chaque village visité à la conscientisation vis-à-vis des infrastructures allouées par l’État. Le même travail qu’il réalisait pour notre association avec les populations de Gadghin, dans le Ganzourgou, depuis 23 ans. À son propos, les mots qui sont revenus le plus souvent sont jovialité, laïcité, rectitude puis pédagogue, altruiste, et même un juste. André Abeillon avec qui il entretenait des contacts hebdomadaires dit que pour lui c’est la perte d’un Frère irremplaçable. Nommé dans ces villages de brousse à 35 kilomètres du goudron à partir de janvier 1995, Salfo Nikiéma a accepté, sur la demande de PTMVA, de rester en poste à Gadghin pendant toute la durée des travaux du Dispensaire-Maternité alors qu’il pouvait retourner en ville. Son dévouement à ces populations, enfants, femmes et hommes était total. Il a été l’encadrant de certains étudiants français qui par notre intermédiaire voulaient faire leur stage au Burkina infirmières, fin d’études agricoles et même plantation d’arbres et animation auprès des enfants des écoles. Il a si bien formé sa première promotion que 80 % de ses élèves de C.M.2 ont réussi le C.E.P. et 37 ont été reçus au C.E.G. de Mogtédo situé à 30 km du village de GADGHIN. Réussite exceptionnelle qui se retrouvera 10 ans plus tard avec des universitaires sortis de la classe de Salfo. Ils lui vouent un attachement et une admiration sans fin. Revenu à Ouagadougou, la capitale, il s’est toujours dégagé de ses obligations pour être présent lors de nos voyages. Il avait la confiance totale de ses supérieurs lorsqu’il était surveillant général puis intendant dans un lycée. Il n’a cessé d’étudier jusqu’à l’obtention d’un master en Sciences de l’Éducation qui lui a ouvert les portes de l’université Senghor où il encadrait des groupes d’étudiants. Son dernier emploi aux « Engagements nationaux » directement attachés à la Présidence de la République a consacré le travail acharné d’un vrai serviteur de l’État connu pour sa diplomatie et dévoué auprès des plus pauvres. Pour finir, laissons la parole à Salfo qui écrivait en 2003, "Voilà déjà six ans que je joue le rôle d’interface entre PTMVA et la communauté villageoise de Gadghin. Expérience qui me permet de donner un point de vue sur une mission aussi exaltante que salutaire. Ma conception du rôle de correspondant se confond avec celui de l’étoffe d’éducateur que j’ai toujours portée. C’est une démarche avide de disponibilité, d’altruisme, de désintéressement, de don de soi et une croyance ferme aux objectifs nobles poursuivis… Je pense que ce rôle vient combler à mon niveau un grand vide dans notre perpétuelle quête de réalisation de soi. Il est un créneau à travers lequel j’apporte ma petite pierre à l’édification d’un monde meilleur pour tous. Et de ce fait, je le vis pleinement.
Au-delà de la satisfaction morale qui prévaut, il serait ingrat de ma part de passer sous silence les multiples efforts (matériels et financiers) consentis par PTMVA dans le cadre de ma mission et partant, de l’amélioration de mes conditions de vie. A cela s’ajoute cette ambiance de culture générale dans laquelle l’activité me maintient. Enfin mon rôle de correspondant d’ONG me facilite le contact d’éminentes personnalités de mon pays qui, conscientes de l’implication salvatrice de la coopération décentralisée dans le développement, appellent de tous leurs vœux une pareille coopération… Comme toute entreprise humaine, des difficultés se dressent souvent sur le chemin de la réalisation de si nobles objectifs… Comme le développement lui-même est le résultat de la difficulté vaincue, les différents partenaires conviennent avec Thomas SANKARA que : " Là où s’abat le découragement, s’élève la victoire des persévérants ". Salfo NIKIÉMA. Le tournant vers l’autonomie que la délégation de PTMVA a constaté pendant des débats participatifs des derniers voyages est à mettre à l’actif de Salfo qui rappelait à chacune de ses visites que rien ne se ferait sans cela. Pour ses obsèques et les jours qui ont suivis, de nombreux villageois ont fait le déplacement, 100 km, pour lui rendre hommage et soutenir sa famille. Ses anciens élèves, aujourd’hui institutrices, infirmières, professeurs … ont demandé à l’ancienne Préfet de Mogtédo de les conduire auprès des parents de Salfo. Ces derniers en étaient très émus. Nous associons en ces jours de tristesse un autre bienfaiteur de ces villages de brousse en la personne de Issa DIALLO, disparu en 1998, qui fut l’initiateur de cette coopération de notre association avec ces 4 villages de brousse depuis 27 ans. Chazay d’Azergues, France, le 6 août 2020 PARTAGE TIERS MONDE VAL D’AZERGUES |
Vos commentaires
1. Le 8 août 2020 à 14:41, par Emmanuel NANEMA, CNRST/IRSAT En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
Repose en paix cher frère. Que la terre te soit légère.
2. Le 8 août 2020 à 16:58, par Michéle Metra PTMVA En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
Oui Salfo ton enseignement et ton engagement en temps que serviteur de tes frères et de ton pays restera dans les mémoires longtemps, longtemps... aussi bien chez toi qu’ici dans cette région lyonnaise où tu t’étais engagé auprès de Partage Tiers Monde Val D Azergues.
Tu as accompli beaucoup de choses, tu étais un homme accompli.
Que ta philosophie de la vie et tes valeurs aident ta famille, ton épouse et tes enfants à continuer le chemin sans toi.
3. Le 8 août 2020 à 17:34, par KABORE Assane En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
Condolances.
Voyage-détresse respiatoire-décès ! Attention à l’embolie pulmonaire qui est la première cause de décès non accidentelle lors des voyages.
PREVENTION ++++
4. Le 8 août 2020 à 19:05, par Eve En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
Quoi dire encore !? Repose en paix, grand frère ! Que la terre libre du Burkina Faso te soit légère. Amen.
Le 9 août 2020 à 02:35, par Oueda, Raphael En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
Repose en paix mon frere ! Que la terre libre du Burkina Faso te soit legere. Amen
J’ai beaucoup appris avec toi quand J’etais a Gadghin comme ton adjoint.
Tu prenais la vie avec philosophie et sagesse. Meme vivant a l’exterieur, je me suis toujours rappele de toi et de Gadghin, les arbres que nous avons plantes ensemble avec les stagiaires Francais. Tu etais un homme intellectuellement et humainement seduisant.
Que Le Seigneur Tout Puissant te recoive dans Son Royaume, Console ton epouse, tes enfants, ta famille, tes amis, tes collegues and surtout tes anciens eleves.
Oueda Raphael
5. Le 9 août 2020 à 13:41, par Alain DURON En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
La disparition de Salfo Nikièma est une grande perte pour les villages de Gadghin.
Afin de minimiser l’impact de la disparition de Salfo Nikièma sur les villageois, il est indispensable que ces élèves s’unissent pour combler son absence et continué le lien entre les villages et PTMVA
6. Le 9 août 2020 à 15:34, par Nikiema nafissatou En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
Repose en paix papa tu a ete Un bon pere pour nous on etai Si fier de toi tu es parti Si to Mai’s on accept LA volonte de Dieu tu
nous mank Deja mai avec toute Les valeur que nous a inculque VA en paix nous seront Des enfants que tu voulais qu on Soi inchala
7. Le 9 août 2020 à 15:57, par Christiane ABEILLON En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
Ta voix amie au téléphone, à des milliers de kilomètres et pourtant si proche !
Le souvenir de ta présence dans notre maison à Chazay à l’occasion de la fête Africazergues : empreinte chaleureuse et inoubliable.
Je suis heureuse de t’avoir connu, MERCI SALFO.
Le 14 août 2020 à 16:54, par Eve En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
Merci Christiane pour le témoignage.
Salfo, repose en paix.
8. Le 10 août 2020 à 06:36, par Marie Michele RAVIER En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
MERCI SALFO, tu resteras pour nous un grand homme juste, bienveillant, humaniste, généreux. Incontestablement tu étais le pilier de Partage Tiers Monde. Tu manqueras à ta famille et tu nous manqueras.
Je garde en mémoire ton grand sourire, ta joie de vivre et tous les merveilleux moments partagés ensemble.
MERCI Salfo
9. Le 10 août 2020 à 16:19, par Romagnan Françoise En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
Salfo, c’est un nom que j ai toujours entendu au sein de Partage Tiers Monde. Je n’ai pas eu ’honneur de te connaître mais je connais ce que tu as fait pour notre association, le dévouement continuel que tu nous a offert pour améliorer la vie des villages..
Tu seras et resteras quelqu’un de très important.
Mes pensées les plus sincères pour ta famille.
FR
10. Le 12 août 2020 à 18:52, par Roland BRAUN En réponse à : L’association Partage Tiers Monde Val d’Azergues (France) pleure son correspondant au Burkina
J’ai rencontré Salfo à Chazay d’Azergues lors du festival AfricAzergues mais je le connais surtout à travers ce que m’en ont dit Christiane et André Abeillon.
Je partage la peine de tous ceux qui l’ont connu et présente mes condoléances à sa famille.
Roland