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Issa Blagna, secrétaire technique des infrastructures sportives : « Nous faisons d’énormes efforts pour être dans les standards internationaux »

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mercredi 1er juillet 2020.

 

Le ministère des Sports et des Loisirs, à travers le Fonds national de promotion des sports et des loisirs (FNPSL), a entrepris la construction d’infrastructures sportives dans les différentes régions du pays. Une initiative qui vient s’ajouter aux infrastructures sportives déjà construites lors de la célébration tournante du 11-Décembre. Pour comprendre davantage la gestion des infrastructures sportives, nous avons tendu notre micro à Issa Blagna, ingénieur en génie civil et secrétaire technique des infrastructures au ministère des Sports et des Loisirs. Un poste spécialement créé pour répondre à ce besoin.

Lefaso.net : Quelle est exactement la mission qui vous a été assignée, vu que votre poste a été créé de façon exceptionnelle ? C’est pour répondre à quelles préoccupations ?

Issa Blagna : Le Secrétariat technique des infrastructures de sport et de loisirs a été créé par décret n°2019-0316/PRES/PM/MSL du 18 avril 2019, suite à une organisation du ministère des Sports et des Loisirs. La mission à lui assignée est d’assurer la mise en œuvre de la politique de construction et de l’implantation des infrastructures de sport et de loisirs sur le territoire national.

Il s’agit de la supervision du contrôle des travaux de construction et de réhabilitation ; la supervision de l’élaboration des termes de référence et de la validation des études techniques ; la supervision de l’élaboration des normes et de leur mise en application ; la classification des infrastructures sportives et de loisirs ; etc.

Quel est l’état des lieux de la gestion des infrastructures sportives au Burkina Faso ?

Je dirais plutôt l’état des lieux de la gestion des infrastructures sportives au niveau du ministère des Sports et des Loisirs. La gestion des infrastructures est de nos jours assurée par les EPE tels que l’Office de gestion des infrastructures sportives et le Palais des sports de Ouaga 2000, ainsi que les collectivités territoriales.

A qui revient exactement la gestion des infrastructures sportives notamment les stades après les cérémonies de 11-Décembre ? Qu’est-ce qui est mis en place pour éviter les conflits de paternité des stades ?

Les infrastructures réalisées dans le cadre du 11-Décembre sont reversées, après leur réception, aux collectivités territoriales qui doivent assurer leur entretien et leur gestion. Des textes (cahiers de charges) sont en train d’être adoptés pour permettre une bonne gestion et un bon suivi de ces infrastructures à travers la mise en place de comités.

Une loi existe et autorise le transfert aux collectivités territoriales, des infrastructures à caractère communal, provincial ou régional. Le ministère les accompagne avec des transferts de ressources pour assurer les entretiens légers.

Nous avons récemment constaté, comme vous, les dégâts causés par le vent sur les stades de Tenkodogo, Dédougou, etc., et le mauvais état des pelouses des stades de Koudougou, Manga. Quelle est la suite à donner pour le suivi et la bonne réalisation de ces infrastructures sportives ?

Les sinistres font partie intégrante des événements probables, non souhaités, mais qui, malheureusement, surviennent sur les chantiers en cours d’exécution ou même sur des ouvrages déjà réalisés avec tout le lot de désagréments qu’ils créent. Pour le technicien, lorsqu’une infrastructure subit un sinistre, c’est comme si une partie de lui-même qui s’en allait ; il en souffre énormément. Les causes des sinistres sont diverses, ils peuvent être dus à des phénomènes naturels reconnus exceptionnels, difficiles à prévoir, mais aussi dus à des défauts dans la conception ou dans l’exécution des ouvrages.

C’est pourquoi lorsqu’ils surviennent, nous les analysons profondément et en fonction des causes retenues, des décisions sont prises afin de restaurer les ouvrages endommagés et aussi et surtout de travailler à les éviter désormais. Les tribunes officielles des stades sont des ouvrages très sensibles au vent du fait de leur positionnement obligatoire face à l’est (les vents soufflant parfois d’est en ouest), du fait de leur grande hauteur et aussi du fait de leur architecture. Cette sensibilité est encore plus élevée lorsque l’ouvrage est isolé.

Pour ce qui est de la qualité défaillante des pelouses que vous avez citées, je dois dire que le ministère travaille beaucoup pour rendre nos pelouses conformes aux standards internationaux. Il faut saluer les efforts fournis par ceux qui ont réalisés ces pelouses car l’expertise locale est rare dans ce domaine. Ce qui a amené le ministère, tirant leçon de ces échecs, à aller vers l’expertise étrangère et aussi à se doter d’un secrétariat technique pour le suivi des travaux.

Avant, les pelouses étaient réalisées sans système de drainage. Depuis mon arrivée, en mai 2019, qui s’inscrit dans cette vision d’apporter de l’amélioration dans la qualité des infrastructures, les pelouses réalisées sont bien appréciées. Elles sont bien drainées avec un système de drainage qui impressionne. Les eaux qui y tombent, s’infiltrent, sont directement recueillies par un réseau de drains et évacuées hors de la pelouse. On peut y jouer sous la pluie sans problème, tant que l’intensité de la pluie reste dans l’ordre de l’ordinaire. C’est le cas des pelouses du stade provincial de Pô et du stade régional de Tenkodogo.

Pour ce qui est des pelouses défaillantes, le ministère s’y penche déjà et elles seront reprises dès que les moyens le permettront.

Il y a eu récemment la visite des infrastructures dans le Centre-Sud et dans le Centre-Est. Y a-t-il des chantiers actuellement dans les autres régions (Sahel, Centre-Nord, Est, etc.) ?

Le ministère des Sport et des Loisirs, avec l’appui du Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs, va bientôt lancer des travaux dans les régions des Hauts-Bassins et du Centre. Ces travaux concerneront la réalisation de 14 terrains de football en terre stabilisée, la réalisation des pelouses des stades de l’ASFB et du RCB.

Notre souhait est de voir tout le pays en chantier de construction d’infrastructures sportives, car le sport participe pour beaucoup à la santé des populations et à la paix. Mais les moyens font énormément défaut, et notre souhait est que quelque chose soit fait afin que nous puissions réaliser des infrastructures de proximité en masse pour permettre à nos populations de pratiquer le sport dans des conditions acceptables ; cela contribue à améliorer leur santé. Le sport peut souvent nous éviter d’aller à l’hôpital.

Il faut aussi noter la réhabilitation prochaine, en fonction des moyens mis à notre disposition, du Stade du 4-Août et du Stade Aboubacar-Sangoulé-Lamizana de Bobo-Dioulasso, afin de les conformer aux normes FIFA. Il faut noter que le Stade Aboubacar-Sangoulé-Lamizana, construit à la faveur de la CAN 98, est resté inachevé.

Quels sont les critères de choix des régions pour la construction de ces infrastructures sportives ?

Il faut déjà dire que les infrastructures réalisées dans le cadre des 11 -Décembre sont une conséquence de la célébration tournante des festivités du 11-Décembre. Pour le reste, il faut se référer à la politique nationale du sport et des loisirs et aux différentes stratégies mises en place pour le développement du sport. Un grand travail a également été entrepris par le ministère, qui a abouti à l’état des lieux des infrastructures réalisées jusque-là et leur répartition spatiale sur le territoire national. Ce travail a aussi permis d’identifier les potentiels pôles sportifs. La programmation des infrastructures tient donc compte de ces données.

La difficulté actuelle demeure l’insuffisance de ressources ; ce qui fait que l’essentiel des efforts est concentré sur les infrastructures du 11-Décembre.

Entretien réalisé par Mamadou ZONGO (stagiaire)
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