Chute de Saddam Hussein : "un précédent grave", selon un ministre burkinabè
Le renversement du régime de Saddam Hussein par une coalition anglo-américaine "constitue un précédent grave et dangeureux", a estimé lundi Salif Diallo, le ministre d’Etat burkinabè à l’Agriculture. "La chute de Saddam Hussein marque la fin du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Cela constitue un précédent grave et dangeureux pour les peuples et les nations", a affirmé M. Diallo, très proche du président Blaise Compaoré, dans un entretien un quotidien privé L’Observateur. "Si Saddam avait été renversé par un soulèvement du peuple irakien, personne n’aurait trouvé à redire. Mais qu’il l’ait été par une coalition américano-britannique sur des bases qui se sont d’ailleurs révélées fausses, je dis que c’est un précédent grave dans les relations internationales", a-t-il estimé. Lors du déclenchement de la guerre contre l’Irak en mars 2003, le gouvernement burkinabè, qui entretient d’excellentes relations avec le monde arabo-musulman, avait souhaité "le règlement du conflit au sein de l’Onu et du Conseil de sécurité", estimant que la guerre risquait d’"accroître les incertitudes dans la sous-région". Des milliers de Burkinabè ont également manifesté dans plusieurs villes du pays pour exprimer leur opposition à la guerre contre l’Irak. AFP |