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Cas de morts suspectes au Burkina : Le Mouvement des peuples citoyens (MPC) dénonce des bavures policières

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dimanche 16 février 2020.

 

Ce 15 février 2020 à Ouagadougou, le Mouvement des peuples citoyens (MPC) était face à la presse pour prendre l’opinion publique à témoin sur des cas de morts à la police nationale. Il a fustigé ces « bavures policières » classées sans suite et demandé la lumière sur ces décès, afin de permettre aux différentes familles de faire leur deuil. Le mouvement a invité les « avocats humanitaires » à voler au secours de ces « damnés de la terre ».

Au cours de ce point de presse, le coordonnateur du Mouvement des peuples citoyens (MPC), Idrissa Nogo, et ses camarades ont dénoncé entre autres la mort de Souleymane Ilboudo à Ouagadougou, au quartier Cissin. Son décès a été annoncé avant même son arrivée au centre de santé. C’est le lendemain que sa famille découvre le cadavre à la morgue de l’hôpital Yalgado. Assommée, la famille de Souleymane a voulu en savoir davantage mais en vain. Contre toute attente, la famille a été invitée par la police à procéder à la levée du corps et à l’enterrement. Depuis plus d’un an, la famille n’a pas pu prendre connaissance du procès-verbal de l’enquête judiciaire.

Idrissa Nogo, premier responsable du MPC

Il en est de même pour cet individu dit suspect retrouvé mort dans un caniveau à Ouagadougou. Dans cette affaire aussi, le mouvement a fustigé le comportement de la police nationale. Selon le MPC, le communiqué de la police parle de tirs de sommation pour obliger l’individu à sortir, mais il a été mortellement atteint. D’où cette question : « Qu’est-ce qu’un tir de sommation ? ». Pour le MPC, « si la mort de l’individu est arrivée accidentellement, la police doit dresser un procès-verbal d’enquête et réaliser un examen ».

Dans le même ordre d’idées, Idrissa Nogo et ses camarades ont évoqué le cas des deux militants de l’Organisation démocratique pour la jeunesse (ODJ) et celui des deux militants du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC). Le MPC cherche à savoir de quoi et comment sont mortes toutes ces personnes. « Où en est la police avec toutes ces enquêtes supposées ou réelles ? », s’interroge le mouvement.

Au regard de ces cas de morts non-élucidées, le MPC a appelé le procureur du Faso à prendre des dispositions pour éclairer la lanterne des Burkinabè. Il a aussi invité les « avocats humanitaires » à voler au secours de ces « damnés de la terre ».

Issoufou Ouédraogo
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