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Commerce et industrie : « Si les actions se poursuivent dans ce sens, le Burkina sera un pays industrialisé à l’horizon 2023 », estime le ministre du Commerce, Harouna Kaboré

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vendredi 10 janvier 2020.

 

Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, entouré d’une équipe d’agents venus des structures de son ministère, s’est adressé à la presse le jeudi 9 janvier 2019, pour le devoir de redevabilité acte 3 du ministère. Pendant plus d’une heure d’horloge, le ministre a étalé le bilan 2019 du plan d’actions prioritaires du ministère, dans le cadre de la mise en œuvre du PNDES.

A l’entame de son propos, le ministre Kaboré a salué la forte mobilisation des hommes de médias pour cet exercice de redevabilité devenu coutumier au ministère de Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (MCIA), depuis deux années. Par lettre n°2019-0511/PM/CAB du 1er mars 2019, Son Excellence le Premier ministre adressait au ministre du Commerce, sa lettre de mission par laquelle quinze priorités ont été assignées au département parmi lesquelles, créer les conditions à l’éclosion d’un secteur privé dynamique, améliorer la position du Burkina Faso dans le classement « Doing Business », dynamiser le secteur industriel afin d’accroître la contribution de l’industrie manufacturière dans le PIB, etc. A ce jour l’heure est au bilan, à même partiel, dans le cadre de cette lettre de mission.

Le ministre Harouna Kaboré, a déclaré que dans le cadre de la promotion du secteur privé, c’est plus de 13 000 nouvelles entreprises qui ont été créées en 2019, 645 permis de construire délivrés, un portail virtuel dénommé « portail d’entrée au Burkina Faso » a été créé, etc. Le certificat d’origine des marchandises, l’autorisation spéciale d’importation et l’autorisation d’exercer le commerce par les étrangers, sont les actes dématérialisés de bout en bout dans le portail. 43 actes restants seront aussi dématérialisés en 2020 avec aussi des interactions avec d’autres plateformes et services en ligne, rassure le ministre.

Il y a eu également l’organisation d’évènements tels que les Journées de l’entrepreneuriat, les rencontres régionales et sectorielles du cadre de concertation et d’orientation pour le dialogue Etat/ secteur privé, la journée de promotion économique et commerciale du Burkina à l’extérieur, la huitième édition du prix burkinabè de la qualité, la participation à plusieurs évènements internationaux de promotion économique et l’organisation des « focus Burkina Faso ».

Les mesures et réformes entreprises

En matière d’actes, le MCIA a délivré plus de 52 000 actes de commerce, 5 500 résultats d’analyses sur les produits alimentaires, notamment les huiles, le sel et les produits non alimentaires tels que les lubrifiants, les liqueurs, les matériaux de construction. Ce qui a permis la fermeture de 13 unités exerçant dans la production d’huile et d’eau préemballée pour non-respect de cahiers de charges et absence d’autorisation de mise à la consommation. Il y a eu également le lancement de l’initiative 100 produits certifiés, la mise en place du Conseil burkinabè de l’anacarde et la formulation de « l’Initiative anacarde » pour la transformation locale d’au moins 45% de la production nationale de noix de cajou à l’horizon 2024.

En matière d’industrialisation, il y a eu entre autres, l’opérationnalisation de la stratégie nationale d’industrialisation, l’achèvement de la construction et de l’équipement de l’usine d’égrainage de coton bio à Koudougou dont l’inauguration est prévue en fin janvier 2020 et la poursuite du processus de réouverture de l’ex-Faso Fani. L’initiative d’implanter trois sites de traitement de la tomate à Ouahigouya, Gourcy et Yako, a été lancée en 2019, mais aussi l’aménagement de la nouvelle zone industrielle de Bobo-Dioulasso et la restructuration des entreprises en difficultés. La campagne de déstockage des produits en mévente de la SAP Olympic qui a permis d’enlever 71% du stock, l’accompagnement de la SN SOSUCO qui a permis d’enlever entièrement les 23 000 tonnes de sucre restant et l’accompagnement des huileries qui a permis d’écouler la totalité du stock de la SN Citec, ont été au compte de ces mesures entreprises en 2019.

Dans le cadre de la promotion des exportations le ministre a noté la participation du Burkina au 18e forum AGOA à Abidjan et à la 6e réunion du groupe technique de travail sur le commerce des services dans le cadre du processus de négociation sur la ZLECAf et l’inauguration de la vitrine des produits transformés made in Burkina.
En matière de lutte contre la fraude, les opérations ont permis la saisie de 1 700 tonnes de sucre, 109 072 bidons d’huile alimentaire, 24 000 pneus pour engins à deux roues, 63 tonnes de farine de blé, plus de 6 millions de sachets plastiques et environ 8 000 bouteilles de liqueur frelatée et 903 cartons de cigarettes.

La promotion de l’artisanat à travers la construction du village artisanal de Bobo-Dioulasso et l’organisation de la deuxième édition du Salon régional de l’artisanat le SARA, la promotion de la diplomatie économique, de la cohésion sociale et les financements et conventions alternatifs ont été au cœur de l’action du MCIA, durant l’année 2019.

Autant de mesures et réformes entreprises pour promouvoir les affaires au Burkina, les filières porteuses, les produits locaux ainsi que les exportations. Et selon le ministre Kaboré, si les actions se poursuivent dans ce sens, le Burkina Faso sera un pays industrialisé à l’horizon 2023. La précarité de la situation sécuritaire et le resserrement de la contrainte budgétaire ont été un frein à l’atteinte de résultats plus grands.

Perspectives pour l’année 2020

Pour l’année 2020, le département entend garder le cap déjà fixé en matière de réformes, a déclaré le ministre. Il note comme challenges pour le ministère en 2020, l’opérationnalisation de la 2e phase du projet portail virtuel « porte d’entrée au Burkina », l’organisation de la deuxième SICOT et de la 16e édition du SIAO, la poursuite des initiatives 100 produits certifiés, la labélisation des produits, l’initiative made in Burkina et la sécurisation et la délimitation du foncier pour l’aménagement des zones industrielles dans les treize régions, etc.

C’est à ce prix, que le département contribuera au succès de la mise en œuvre du PNDES, notamment par le développement d’un tissu d’industries manufacturières qui transforment les matières premières locales, créent de la valeur ajoutée, des emplois pour les jeunes et les femmes », a conclu le ministre Harouna Kaboré.

Etienne Lankoandé
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