ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur nationalLEFASO.NET
mardi 7 janvier 2020.Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national de l’ONG Urgences panafricanistes de Kémi Seba, revient, dans cette interview, sur le dernier séjour mouvementé de ce dernier au Burkina. Il se prononce aussi sur l’attitude de Serge Bayala, un des organisateurs de la conférence publique d’où est partie la polémique. Lefaso.net : Parlez-nous de l’ONG Urgences panafricanistes…. Pingdwendé Boris Guissou : L’ONG Urgences panafricanistes intervient dans le domaine de la lutte pour la libération économique, militaire et culturelle de l’Afrique. Elle intervient dans dix pays, dans les Caraïbes comme en Haïti. Au Burkina Faso, il y a à peu près une année que l’antenne a vu le jour, après le procès de la françafrique qui s’est déroulé le 17 novembre 2018, à la Maison du peuple. En une année d’existence, nous avons mené des débats sur plusieurs sujets, a tourné dans plusieurs universités pour des conférences et effectué des marches sur le franc CFA qui est une monnaie coloniale. Quels sont vos impressions sur le procès et la condamnation de Kemi Séba, président d’Urgences panafricanistes, par le tribunal de Ouagadougou ? Comprenons que ce procès a été un procès politisé et Me Prosper Farama l’a si bien détaillé pendant et après le procès. Pour l’instant, je ne peux pas dire que Kemi Séba est acquitté. Nous n’avons pas fait appel, car ce procès est un procès politique. Cela conduirait à perdre notre temps : on a d’autres chats à fouetter. La lutte doit continuer. Le Burkina Faso va suivre ce qui se passe dans les autres pays en commençant par le Mali le 10 janvier avec une marche contre le franc CFA. Kemi Séba ne peut pas ne pas venir au Burkina Faso alors que le Burkina Faso, c’est son pays. Nous sommes des panafricanistes donc, ces jalons de la conférence de Berlin ne sont pas notre affaire. Kemi Seba doit pouvoir aller dans les pays africains comme il le veut. Est-ce que les propos du président Kémi Seba, en tant que panafricaniste, n’ pas manqué de courtoisie à l’égard du président du Faso qui est son ainé, parlant du contexte africain ? Je vais répondre en deux phases. Premièrement, ce que Kémi Seba dit sur les chefs d’Etats et leurs comportements avec les présidents africains : est-ce vrai ou faux ? C’est cela le problème. On nous a parlé de culture africaine. Lors de la conférence, Kémi Seba a dit qu’on ne respecte que celui qui se respecte. Ceux qui ont bien suivi la conférence constatent qu’il s’agit d’un appel au courage, que les présidents doivent être aux côtés du peuple et non de l’oppresseur. Tant qu’on est sous domination dela françafrique, nos présidents ne jouent pas leurs rôles. Avez-vous eu l’impression que les mêmes jeunes qui soutiennent Kémi Séba ont été manipulés pour exiger son départ du Burkina Faso, à la suite de sa conférence ? Je pense qu’il ne faut pas confondre les jeunes avec les groupuscules, des militants salariés qui ont été téléguidés et qui font croire que le message n’a pas été entendu. Le message de Kémi Seba a été bien écouté. Nous remercions Hervé Ouattara par qui Urgences panafricanistes est arrivée au Burkina Faso. Avec l’annonce d’Abidjan par Macron et Ouattara sur le franc CFA appelé à devenir ECO, que compte faire Urgences panafricanistes ? Monsieur Macron a quel droit légitime pour faire des déclarations sur notre monnaie. D’abord, il y a certains points comme le droit de véto concernant la nouvelle monnaie dont on ne parle jamais ; cette monnaie est toujours arrimée à l’Euro, qu’elle soit d’une parité flexible ou fixe. Nous voulons que notre monnaie soit pensée par nos intellectuels africains ; qu’elle soit arrimée par nos propres matières premières. La décision de Macron et de Ouattara n’est pas celle de tous, parce qu’on parle déjà de deux sortes d’ECO : une première ECO pour les pays anglophones et une autre pour les pays de la zone franc. Nous allons continuer de nous battre comme nous le faisons depuis longtemps, afin que les choses changent réellement et en profondeur. Du billet brûlé à Dakar jusqu’à aujourd’hui, on est pris au sérieux. Notre devise est simple : l’Afrique libre ou la mort. Ce que les dirigeants africains ne font pas pour le peuple, le peuple le fera à leur place. Que les présidents soient avec nous ou pas, nous irons avec ceux qui veulent aller avec nous. Le colonisateur passera toujours par une monnaie à travers laquelle il sort gagnant. Est-ce qu’il y a une demi-dignité ? Une dignité est une dignité. Tant que l’ECO est arrimé à l’Euro, ce n’est pas notre monnaie. Que pensez-vous de la déclaration du président Macron relative à la présence militaire française en Afrique, lorqu’il parlait de redéfinir les accords de coopération ? Ce sont ces accords qui sont le vrai problème de l’Afrique. Notre ancêtre Sankara disait que remettre la sécurité d’un pays à une puissance étrangère est de la domination. Aujourd’hui, on remarque que là où il y a les présences des bases militaires françaises, ces pays sont en guerre. On arrive à un moment à se demander s’ils sont là pour sécuriser ou déstabiliser. Il y a des pays qui n’ont pas de bases militaires françaises mais qui sont en insécurité. Sur ces bases militaires, il faut repenser les choses. C’est le droit de Macron de dire que Barkhane vient pour les intérêts de la France. Mais on remarque depuis un moment au Mali que les populations sont très remontées contre les présences militaires. Ils sont souvent là et attendent. On l’a vu en Côte d’Ivoire quand la force Licorne a déposé Gbagbo, en Libye l’OTAN n’est pas passé par quatre chemins pour déstabiliser toujours à travers la France de Sarkozy. Sur dla Libye, il faut que les Africains apprennent à se faire confiance, ils doivent régler leurs problèmes en internes Aux prochaines manifestations de l’ONG Urgences panafricanistes, Serge Bayala responsable de la plateforme « Deux heures pour nous, deux heures Kamita » sera-t-il toujours de la partie, ou doit-on dire que le torchon brûle entre vous depuis le procès de Kémi Seba ? Que le torchon brûle ou pas, ce n’est pas ce qui nous intéresse. Serge Bayala est un monsieur qui nous a pas étonné depuis l’arrestation de Kémi Seba. Il est dans son rôle ; c’est un opportuniste. Il est la représentation de ce que la jeunesse africaine ne veut pas. Juste après le procès de Kémi Seba, il a fait savoir qu’il a dit à Kémi Seba qu’il n’était d’accord avec ses propos, alors qu’à notre connaissance, depuis la conférence jusqu’à maintenant, il n’est jamais entré en contact avec Kemi Séba. Il fait croire à l’opinion nationale qu’il est souvent en contact avec Kémi Seba , qu’il est souvent en contact avec la famille de Kémi Seba ; ce qui est totalement faux. Nous n’avons rien contre « Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita », mais quand nous avons vous un leader flou, qui s’inscrit dans le faux, il faut le recadrer. Kémi Seba ne veut plus entendre parler de lui. Il pourrait venir en tant qu’individu et non en tant que « Deux heures pour nous, deux heures Kamita ». Serge Bayala , pour ceux qui le connaissent, est un opportuniste qui cherche à arriver à ses fins. Il a dit que le panafricanisme s’arrête là où il y a le tribunal et le procureur. Nous, notre panafricanisme ne saurait s’arrêter ; nous avons un adage qui dit que l’Afrique libre ou la mort ; ce n’est ni la justice, ni le procureur ; nous sommes auto-déterminés. S’il ne veut pas lutter, qu’il laisse un environnement pur. Votre dernier mot…. Je veux remercier cette jeunesse qui, malgré la précipitation du procès, a fourni beaucoup d’efforts pour être à l’audience. Cela a permis de faire comprendre que contrairement aux groupuscules, Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso. Ils ont montré qu’ils étaient derrière Kémi Seba. Propos recueillis par E.K.S |
Vos commentaires
1. Le 6 janvier 2020 à 15:41, par Patrick En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
Vous avez bien raison !!
arretons cette histoire de fcfa , rapatrions nos troupes a la maison , desengagons nous de tout en Afrique, c est bien mieux pour tout le monde , un kemi seba , qui vit en France, devrait brûler son passeport français et aller au bout du bout .... courageusement !
La majorité des français pensent comme vous , par conséquent, actons !!!!
Le 7 janvier 2020 à 09:17, par kwiliga En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
Ah, merci beaucoup Monsieur Patrick.
J’ignore comment vous pouvez connaitre l’opinion de la majorité des français quant-aux problématiques sahéliennes, mais de mon point de vue, je crois que tout cela les dépasse.
Tout comme nous dépasse, à nous autres africains, les questions de géo-stratégie militaire et de monétarisation.
Moi, la seule chose dont je sois persuadé (peut-être que je me trompe), c’est que si la rupture venait à advenir de façon brutale, l’économie du Faso, ainsi que celle de nombreux pays voisins, dont les balances commerciales sont déficitaires et la stabilité politique précaire, viendrait à s’effondrer.
De même, sur l’aspect militaire, un retrait global des forces alliées, et notamment des combattants français, nous amènerait à subir l’invasion et la loi islamique.
Je suis le premier à revendiquer notre réelle indépendance, mais celle-ci doit s’acquérir dans la sérénité, au travers, et je le déplore, d’une lente évolution (parce que l’on part de loin).
Je me sais en cela opposé à nombre de mes compatriotes, qui se sentent capables de relever l’économie du pays s’appuyant sur une monnaie autonome et développent un mental de fiers patriotes va-t-en guerre,... depuis les claviers de leurs ordinateurs.
Le 7 janvier 2020 à 11:42, par kwiliga En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
kwiliga, prenons tout simplement le G5 Sahel. Quatre ont le CFA comme monnaie et un (la Mauritanie) a sa propre monnaie. Les 4 pays sont tous techniquement plus riches que la Mauritanie. Des 5 pays celui qui s’en sort mieux reste la Mauritanie. Conclusion, he souhaiterai qu’à la prochaine réunion de Pau le Burkina, le Mali, le Niger et le Tchad annoncent officiellement leur retrait de la zone CFA et adoptent une monnaie nationale chacun ou utilisent la monnaie mauritanienne en attendant que le G5 Sahel lui même ne devienne un seul pays avec une seule armée et un seul Président (Prédidence tournante).
2. Le 6 janvier 2020 à 17:07, par Philaretus En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
Monsieur BAYALA,
Concernant le Franc CFA, changer ou non de monnaie n’est pas le problème. ONG URGENCES avant d’incriminer et fustiger la France, devrait plutôt sensibiliser et éduquer les populations africaines à arrêter de voler leurs deniers publics. Car, si on change de monnaie, et qu’on continue nos mêmes techniques, méthodes et pratiques de vol, de détournements et de corruption, l’Afrique sera toujours lamentable, pauvre et en retard. Car, " casser le thermomètre, ne changerait pas la temperature ambiante". Il faut changer nos mentalités.
Le 7 janvier 2020 à 09:19, par kwiliga En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
Merci de cette lucidité Monsieur Bayala.
Parfaitement d’accord avec vous.
3. Le 6 janvier 2020 à 18:34, par Zama En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
Merci camarade pour ces réponses claires,limpides et sans ambages. La lutte continue comme tu as bien confirmé.Quant à Dramane et son maître Macron leur déclaration unilatérale n’engage que leurs pauvres personnes.Si Macron a l’énergie nécessaire pour garantir la monnaie de plusieurs états qu’il sauve son 2ème mandat hypothéqué par les gilets jaunes. Concernant Dramane et sa bande d’imposteurs et comploteurs le sang versé par nos martyrs du 19sept n’aura pas été vain.Leur clan est déjà éclaboussé,Mais j’aurais préféré que vous taisez rapidement les différents pour qu’on avance unis. La force justement de l’impérialisme c’est d’arriver toujours a casser notre dynamique en nous divisant. Vous voyez comment macron s’est précipité avec dramane pour casser la dynamique de la Cedeao qui commençait à prendre forme sous la pression des massés.
4. Le 6 janvier 2020 à 23:23, par Vérité indiscutable En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
"L’Afrique Libre ou la Mort, nous Vaincrons !"
Les aveugles du Siècle qui croient le contraire peuvent continuer à avoir peur ; nous, la jeunesse consciente, on continue la lutte, et elle ne fait que commencer. La France va trembler parce que ses laquais ont déjà commencé à trembler !
"L’Afrique Libre ou la Mort, nous Vaincrons !"
5. Le 7 janvier 2020 à 07:00, par Legis En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
Internaute Philaretus, sont- ce les dirigeants africains ou leurs pauvres populations qui volent, détournent, pillent et sont corrompus ?
Vous avez une lecture singulière des populations africaines !
Le 7 janvier 2020 à 09:36, par kwiliga En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
@ Legis.
A lecture singulière, vous opposez lecture à travers un prisme.
Vous tentez ici de détourner le propos de Philaretus en rajoutant ce "pauvres" qui n’est pas exprimé par l’auteur.
De quoi parlez vous donc, quand vous citez les pauvres ?
Si vous abordez les plus de 50% de nos concitoyens, qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, vous savez parfaitement que ces derniers ne peuvent s’adonner à la corruption et que ce n’est pas d’eux qu’il est question ici.
Par contre, si vous pensez au pauvre douanier, au pauvre financier, au pauvre agent du trésor public, au pauvre préfet, gouverneur, ministre, et autres apparatchik du système, alors, vous ne pouvez, en toute objectivité, qu’accorder du crédit aux propos de Philaterus.
Comme elle est énorme, la paille du voisin...
6. Le 7 janvier 2020 à 09:23, par Aemed En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
Une question :
Pourquoi Kemi Seba ne renonce t-il pas à sa nationalité française pour être le vrai africain qu’il prone être ou préfère t-il continuer de jouir des avantages de cette nationalité ?
Le 7 janvier 2020 à 10:49, par Ya siida En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
Une question :
Pourquoi Kemi Seba renoncerait-il a sa nationalite francaise quand cette meme nationalite permet aux autres francais de jouir de tant et tant d’avantages sur le continent AFRICAIN ?
Deux poids deux mesures ?!
7. Le 7 janvier 2020 à 11:17, par MOI MEME En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
Monsieur "Aemed" est-ce le combat de KEMI qui vous intéresse ou sa nationalité ?
Pourquoi vouloir qu’il change de nationalité.Kemi n’est pas contre la France,mais plutôt contre sa politique et son système.
Je pense que ce monsieur merite plus de soutien que de critique de la part de tous ceux qui rêvent d’une AFRIQUE LIBRE ET ÉMERGENTE
Bien cordialement ,
Moi même.
8. Le 7 janvier 2020 à 13:44, par Julio En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
Si l armée Française doit partir. Pourquoi ne pas faire un service militaire obligatoire, ce qui viendrait renforcer les armées de métier existantes et permettrait aux jeunes patriotes de servir leur pays. L europe pourrait financer une partie du matériel et des conscrits. C est surprenant qu urgence panafricaniste n ait pas pensé à cette possibilité.
Tout le monde serait gagnant, les français ne dépenseraient pas 700 millions d euros pour Barkhane, les soldats français ne mouront plus pour une cause pour laquelle ils ne sont pas les bienvenus et l Afrique retrouverait son autonomie et sa fierté.
9. Le 8 janvier 2020 à 14:26, par Amoless black power En réponse à : ONG Urgences panafricanistes : « Kémi Seba n’est pas persona non grata au Burkina Faso », Guissou Pingdwendé Boris, coordonnateur national
Les enfants qui ont connu Sankara à travers les conférences de presse et les projections cinématographiques croient que la révolution est un "dîner de gala" où les convives se "mystifient "à travers des déclarations tonitruantes et des postures "dindonesques" alors que c’est à l’analyse concrète de la situation concrète que l’on doit prendre position. On ne sort pas d’un système qui nous oppresse depuis 4 siècles comme si on allait en picnick à la guinguette ou à Bazoule messieurs