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Préparation de la CAN 2004 : Les Etalons doivent se remettre en cause

mercredi 31 décembre 2003.

 

Du 27 au 29 décembre 2003, la ville de Pampelune dans la
région de Navarre en Espagne a accueilli les Etalons du Burkina
Faso. Ces derniers ont joué un match amical, perdu par 4 buts à
0 devant la sélection de cette région.

A l’issue des 90 mn de cette opposition, on pouvait entendre
dans le camp burkinabè des propos tels que "nous sommes
tombés sur une belle équipe", "l’adversaire était plus fort", "cette
équipe de Navarre joue bien au football"... En effet, ce sont
autant de propos qui reflètent la physionomie du face à face
entre la sélection de Navarre et l’équipe nationale du Burkina
Faso. Cette équipe espagnole était composée de joueurs
originaires de la région de Navarre mais venant de différents
clubs de ce pays.

Ainsi, il y avait 7 joueurs de Osasuna
actuellement 4e du championnat D1, un de villarréal (classé 5e),
de Athletic (8e), de Valladolid (10e) de Majorque (11e) et bien
d’autres issus de la 2e division. C’est pour dire que l’équipe
burkinabè avait affaire à du solide. Cette équipe de Navarre,
solidement en place, a produit un football bien élaboré et son
jeu a étouffé celui des Etalons. Mahamoudou Kéré et ses
coéquipiers ont essayé mais n’ont véritablement pas inquiété
l’adversaire.

Pour un match d’une telle intensité, face à un adversaire
espagnol, la préparation a tout de même fait défaut. Les Etalons
sont rentrés au COMET dans l’après midi du 25 décembre pour
commencer le travail, avant de quitter Ouagadougou dans la nuit
du 26 pour l’Espagne. On peut aussi croire que pour les
joueurs, c’était une ambiance de fête à Pampelune. La
Fédération Navarre de football célébrait ses 75 ans d’existence
et les 100 ans du quotidien "Diario de Navarre". Il y a aussi le
temps (2°c) qui a pesé en défaveur des Burkinabè. Mais tout
cela ne saurait forcément disculper la prestation de Rahim
Ouédraogo et de ses camarades. Certes, c’est une défaite que
l’équipe ne voulait pas mais elle met en même temps à nu des
lacunes à vite corriger dans la rigueur.

A ce niveau, la défense des Etalons a manqué de
concentration. Lorsqu’il y avait des enchaînements de
mouvements chez les Espagnols, on a toujours vu ses
attaquants libres de tout marquage ou dans le dos des
défenseurs burkinabè. Le couloir gauche du secteur défensif
était à la peine. Au milieu de terrain, dès que les joueurs
burkinabè ont la possession du ballon, ils en rajoutaient un peu
trop dans sa conservation. Ils ne le libèrent pas au bon moment
pour dérouter l’adversaire. Ce qui fait que ce dernier a toujours
eu le temps de se réorganiser et repartir rapidement. Il est vrai
que souvent, il n’yavait pas de possibilités parce que les joueurs
n’étaient pas très mobiles.

On n’a pas vu en Espagne, les Etalons des derniers matchs
éliminatoires de la CAN 2004 qui ont su se faire plaisir et l’ont
également fait pour les Burkinabè. Ces garçons doivent savoir
qu’il n’y a plus de petit match. Ils ont les qualités pour rivaliser
avec de grandes équipes du continent. Les Etalons ont un
encadrement technique qui sait ce qu’il a à faire et une
fédération qui est à l’écoute et fait ce qu’elle peut en fonction des
moyens. Il n’y a plus que 3 semaines pour un travail intense,
sérieux, rigoureux, pour entamer les hostilités à la CAN 2004.

Par Antoine BATTIONO

Sélection de Navarre

1- Richard Sanzol (Osasuna)
2- Inigo Larrainzar (Cordoba)
4- César Cruchaga (Osasuna)


6- Txomin Nagore (Majorque)

7- David Txiki (Cordoba)
10- Punal Martinez (Osasuna)
11- Chema Sancho (Valladolid)
14- Lacruz Gomez (Athletic)
15- Lusarreta Zabalza (Nastic)
16- Aitor Santos (Algeciras)
20- De carlos Garcia (Reus)

Remplaçants

13- Lopez Vallejo (Villarreal)
3- Josetxo Urtasun (Osasuna)
5- Mateo Azeona (Osasuna)
8- Palacios Chocarro (Osasuna)
9- Ismaël Razquin (Sporting)
12- Munoz Oroz (Osasuna)
17- Javier Cracis (Cordoba)
18- Jusué Garces (Osasuna)
19- Yanguas Calleja (Getafe)

Coach : Pedro Zabalza

Etalons

22- Abdoulaye Soulama (M.Kaboré)
3- Moussa Ouattara
4- Mamadou Tallé (B. Kambou)
5- Rahim Ouédraogo
7- Amadou Coulibaly
8- Mahamoudou Kéré
10- Toussaint Natama (M. Panandetiguiri)
11- Tanguy Barro (P. Zoundi)
14- Dieudonné Minougou(F. Traoré)
15- Ousmane Traoré (I. Kano)
18- Ahmadou Touré

Remplaçants

1- Mohamed Kaboré
2- Patrick Zoundi
6- Amara Ouattara
9- Fabrice Traoré
12- Madi Panandetiguiri
13- Ibrahim Kano
17- Tidiane Tall
19- Bèbè Kambou

Coach : Jean Paul Rabier


QUELQUES BREVES

* La délégation burkinabè, conduite par le président de la FBF,
Seydou Diakité, a quitté Ouagadougou le vendredi 26 décembre
2003 vers 21h 45, pour être à Paris le lendemain samedi autour
de 5h 30, heure locale (4h 30 tu). Elle a quitté la capitale
française par un autre vol à 9h 40 (heure locale) pour atterir à
Bilbao en Espagne à 11h 30. De cette localité, les Burkinabè
sont arrivés à Pampelune dans la région de Navarra par car
vers 13h 30. L’accueil fut chaleureux à l’hôtel Iruna Park où
attendait la presse espagnole dans toute sa composante et
quelques membres de la Fédération Navarraise de football.

*Le président Seydou Diakité et son conseiller Salif Kaboré sont
restés à Paris le samedi pour rallier Pamplona avec de
nouveaux équipements pour l’équipe nationale. C’est d’ailleurs
l’un de ses nouveaux jeux de maillots de couleur verte que les
Etalons ont porté face à la sélection de Navarra. Il faut savoir
que l’intendant des équipes nationales, le Major Adama
Ouédraogo, avait effectué le voyage avec 2 jeux de maillots.

* Fabrice Traoré qui vit dans la région de Marseille , a rejoint le
groupe à l’aéroport Charles De Gaulle pour le départ en
Espagne. Le seul joueur a avoir fait faux bond est Moussa
Touré du Sporting de la D2 Belge.

* Les Etalons ont pris contact avec le terrain du Estadio El Sadar
de Osasuna le samedi de leur arrivée à 17h 30 pour trois quarts
d’heure de travail. C’est à l’issue de cette séance que Jean-Paul
Rabier et Mahamoudou Kéré ont animé un point de presse
d’avant match. L’entraîneur a fait savoir que c’est un honneur, de
jouer dans un pays de football qu’est l’Espagne. Il a souhaité
avoir son équipe type mais c’était une occasion de se faire une
idée de sa sélection dans l’objectif de la CAN 2004. Le capitaine
Mahamoudou a souligné qu’ils ont une idée du football
espagnol et vont essayer de donner le meilleur d’eux-mêmes.

* Dans la soirée du samedi 27 décembre, la veille du match, il
y a eu une rencontre entre la Fédération Navarraise de football et
celle du Burkina Faso. Après quelques échanges de civilités,
les 2 délégations ont parlé de la possibilité de partenariat entre
les 2 structures. La Fédération Navarraise a été invitée par son
homologue du Burkina pour un match retour à Ouaga. Une
question qui sera étudiée.

* Il faut noter que la Fédération Navarra de football qui a invité la
Fédération burkinabè de football, a pris tous les frais en charge.

* Il n’y a pas eu de possibilité pour les membres de la
délégation burkinabè de découvrir la ville de Pampelune. Si
c’était coincé le samedi, cette visite avait été programmée pour
la matinée du dimanche. Personne n’a pu mettre le nez dehors
avec cette pluie qui s’est abattue toute la journée avec par
moment de la neige. Il a fait un degré le matin et 2
l’après-midi.

* Pendant le match, à Estadio El Sadar, il faisait un temps hyper
glacial avec de la pluie accompagnée de flocons de neige. De
nombreuses personnes ne tenaient plus sur leurs pieds malgré
l’armada de protection contre le froid. Il y en a qui ont dû recourir
à du café hyper chaud mélangé au Cognac pour tenir le coup et
même que certains espagnols sont passés par cette méthode.

* Avant la rencontre sélection de Navarre# Etalons du Burkina
Faso, on a eu droit sur les écrans géants du stade, à des
images sur certaines réalités culturelles, économiques,
touristiques, agricoles, ... du Burkina. Les hymnes du Burkina et
de Navarre ont été joués.

* Le retour de la délégation burkinabè a été un autre parcours.
Elle a effectué le trajet inverse en quittant Pampelune dans la
nuit du dimanche 28 au lundi 29 décembre par car, pour avoir le
vol de Bilbao à 6h 45 pour Paris et où celui de Ouaga était
prévu pour 10h 50.

* Moumouni Dagano était bel et bien à Ouaga mais ne figurait
pas sur la liste de l’entraîneur Jean Paul Rabier pour l’Espagne.
Il était attendu le 28 décembre par son club Guingamp, pour un
regroupement et un match amical sur l’île de Jersey. Pour des
problèmes de vol, Momo Dagano n’a pu quitter Ouagadougou à
temps.

Rassemblés par A. B


A l’issue du temps reglementaire des joueurs ont dit quelques
mots sur le match

Dieudonné Minoungou : le match a été difficile avec en face une
belle équipe qui nous a donné une bonne leçon de football.
Nous devons encore travailler sérieusement dans l’objectif de
la CAN.
Je ne serai pas du match amical du 8 janvier prochain à
Ouagadougou contre le Bénin parce que je dois résoudre une
urgence en France mais nous serons tous ensemble à Toulon
pour le stage et on verra la suite".

Rahim Ouédraogo : " Nous n’avons pas été à la hauteur parce
que l’adversaire était supérieur à nous. Nous avons eu des
occasions de buts qui n’ont pas été concrétisées. Nous devons
en tirer beaucoup de leçons pour l’avenir. Il y a eu des lacunes
qu’il faut corriger et les prochains regroupements et matchs
amicaux doivent servir à cela. C’est un peu tout ça qui va nous
permettre d’être présents comme il le faut à la CAN en Tunisie."

Patrick Zoundi : "Dans l’ensemble, le match n’est pas aussi
mauvais que cela. Il faut reconnaître que nous sommes tombés
sur un adversaire plus fort que nous et cela doit nous servir pour
l’avenir. Le match face au Bénin le 8 janvier et le regroupement
en France, ponctués de rencontres tests, doivent corriger nos
défauts avant le premier match de la CAN.

Abdoulaye Soulama : "Cette rencontre a été un bon test pour
nous et avec les différentes lacunes, nous allons nous mettre
davantage au travail. Cette défaite ne doit pas nous faire douter
parce que nous avons une bonne équipe et seuls le sérieux, la
rigueur dans le travail peuvent nous aider à faire une bonne
campagne".

Le Secrétaire général adjoint de la FBF, Dominique Nana a
accepté donner ses impressions sur le match et aborder les
prochaines étapes avant la CAN 2004 en Tunisie.

"Le Pays" : Quel jugement portez-vous sur cette équipe des
Etalons qui a séjourné en Espagne ?

Dominique Nana : C’est une équipe qui reprenait contact après
le match de Meknès face au Maroc. Elle était amputée de
certains cadres que sont Lamine Traoré, Moumouni Dagano et
a voulu montrer qu’elle pouvait tenir la route au football
espagnol. Malheureusement, notre équipe nationale a fait un
naufrage collectif et individuel. Ce qui permet à chacun de
descendre de son petit nuage et de se concentrer pour le reste
de la préparation.

Qu’est-ce qui, pour vous, n’a pas marché dans cette équipe ?

C’est une bonne claque que nous avons reçue et qui va nous
réveiller tous, dirigeants encadreurs et joueurs. Depuis la
brillante qualification pour la CAN 2004, on avait tendance à
penser que tout était acquis et ce score qui nous ramène à
notre statut antérieur, doit être profitable pour la remobilisation
des troupes.

Quelles sont les prochaines grandes étapes à quelques jours
de la CAN en Tunisie ?

Le groupe rentre au COMET dès le 03 janvier 2004 avec 23
joueurs pour préparer le match du 08 janvier contre le Bénin ou
en cas de défaillance contre une autre équipe. Il est prévu le 9
janvier le gala de l’Initiative nationale de soutien aux Etalons et
l’équipe quitte Ouagadougou le 11 janvier pour un stage bloqué
à Toulon en France. Durant ce stage, il y aura un match au
Caire face à l’Egypte le 16 janvier, un autre à Toulon le 19
janvier face à la Guinée et on finit la préparation avec une
opposition contre le club d’Istres ( actuel leader de la ligue 2
française) et les Etalons vont rejoindre Tunis dès le 21 janvier.

A quelques jours de la CAN, avez-vous des doutes sur les
possibilités des Etalons ?

Il n’ y a pas de raison de douter. Nous avons fait un travail en
profondeur depuis une année et demie et nous devons
maintenant montrer le vrai visage de notre football. Il faudra
souhaiter ne pas être dans un jour sans, comme cela a été le
cas à Pampelune et pour le reste, nous ne devons pas
désespérer.

Propos recueillis par Antoine BATTIONO
Le Pays